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Critiques de Felipe Polleri (9)
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L'ange gardien de Montevideo

Un livre volontairement énigmatique, souvent drôle voire caustique, plutôt simple, d’apparence presque naïve. Une lecture fluide, sous forme de journal. Quelques passages crus.

Une fois le livre terminé, on a plus l'impression d'avoir fait un rêve étrange que d'avoir lu un texte. C'est peu commun.
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Allemagne, Allemagne !

Traquer en un délirant flot d’humour noir l’identité psychiatrique et veule du nazisme.



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Baudelaire

La vie de Baudelaire poétiquement et rageusement transmutée comme vous ne l’avez jamais lue.



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Allemagne, Allemagne !

Felipe Polleri est fou -je crois que son traducteur et éditeur l'est tout autant, d'abord pour s'être lancé dans l'aventure de l'édition (à ce propos, pour survivre, il lance un appel à contribution sur la plate-forme Kisskissbankbank, il serait fort dommage qu'il disparaisse), ensuite pour choisir des textes originaux et décalés et enfin pour traduire Felipe Polleri de l'espagnol (Uruguay). Pas fou dangereux, enfin, je ne crois pas, non, il écrit des livres : L'ange gardien de Montevideo, Baudelaire. Ces deux derniers dont j'ai parlé ici même ne sont pas exempts de cette folie, tant celle de l'auteur que celle de ses héros. Allemagne, Allemagne ! est encore pire, si je puis m'exprimer ainsi. Je ne suis pas sûr d'avoir tout compris. Ou plutôt, je suis sûr de n'avoir pas tout compris. Mais ce n'est pas grave, le plaisir de lecture n'est finalement pas dans le sens de ce qu'on lit mais dans les sons, les mots, la poésie, la violence, la folie, ...

Felipe Polleri procède par images, par allusions, des noms glanés ici ou là nous aiguillent sur notre lecture -à condition de posséder un dictionnaire ou d'aller visiter Wikipédia ou tout autre site d'informations. Beaucoup de références au docteur Prinzhorn, psychiatre allemand et historien d'art, qui a notamment observé les dessins et œuvres de fous ; il en a tiré un ouvrage qui a enthousiasmé Paul Klee et les surréalistes. Fort heureusement pour lui, il est mort en 1933 avant que les nazis lui fassent des misères puisque son travail faisait parte de ce qu'ils appelaient l'art dégénéré. Abondamment cité, il soigne les différents narrateurs de ce livre, il peut être aussi considéré comme l'inspirateur -ou le psychiatre ?- de l'auteur, tellement son écriture pourrait se retrouver qualifier de surréaliste ou d'automatique. F Polleri fait appel aux Fantômes, aux Martiens aux Krak : "Les humains s'étaient croisés, des millénaires plus tôt, avec les insectes, pour créer les Krak qui, comme tous les maîtres, avaient violé durant des générations les adolescentes martiennes. Le Fantôme, débarqué par erreur sur la terre quand il avait cinq ou six ans, nous avait confondus avec les Krak, et en nous tuant, ne faisait rien de plus que de venger sa mère." (p.47)

En tant qu'Uruguayen, il ne fait pas l'impasse sur les nazis venus se réfugier dans son pays et plus largement en Amérique du Sud (cf. SS in Uruguay, de Serge Gainsbourg, dans son excellent album Rock around the bunker, que j'ai eu en tête après cette simple phrase, page 166 : "Il y a des nazis en Uruguay")

Les trois narrateurs, Christopher, Parsifal et Antoine sont fous, pour diverses raisons : "En parlant d'autre chose, ce sont peut-être les coups que papa m'a donnés au cerveau dans le plus tendre des âges qui m'ont rendu fou. Des connexions se sont sûrement brouillées, et j'ai dû en créer d'autres pour continuer à fonctionner..." (p.56/57), un autre a subi une opération, très jeune dans laquelle les chirurgiens ont "extirpé l'euphorie de vivre" et "installé la timidité dans un bloc opératoire clandestin et oxydé", une sorte de résultat des expérimentations de J. Mengele.



Difficile pour moi d'en dire plus sur ce livre totalement décalé, que malgré ma relative -ou totale- incompréhension, je n'ai pas pu abandonner avant la fin (même si pour être totalement honnête, la troisième partie m'a moins plu), captivé et fasciné que j'étais par le pouvoir de Felipe Polleri à faire naître des sensations, à toucher son lecteur. Un bouquin unique. Un très beau travail de traduction, de correction (Edith Noublanche) et de mise en page (maquette : Marylin Cayrac). Que les éditions Christophe Lucquin vivent, elles le méritent parce qu'elles nous font découvrir des textes que l'on ne lirait pas autrement.


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L'ange gardien de Montevideo

Être ou non dans la tête du concierge suppléant, angélique et idiot.



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Baudelaire

Pas très facile d'entrer dans ce livre sans code, sans connaître un peu la vie de Charles Baudelaire. J'avoue humblement que je ne la connaissais point et que, après une bonne quarantantaine de pages, j'ai décidé de faire une recherche et que j'ai trouvé plein d'éléments qui ont aidé à ma compréhension : les multiples déménagements du poète pour fuir les créanciers, le remariage de sa mère avec un militaire suite au décès de son père, la syphilis qu'il a contractée avec une prostituée et qui l'a tué ; j'avais évidemment, quand même, je ne suis pas inculte à ce point, dans un coin de mon esprit l'expression "poète maudit" qui collait parfaitement à Baudelaire, mais je ne savais pas à quel point ni les détails de sa vie de galère. Avant que vous ne lisiez ce roman, je vous conseille donc de collecter quelques éléments de la vie de Baudelaire, qui en plus, miracle de la littérature, pourront vous resservir en société. Ah que c'est beau un livre qui instruit !

Le texte n'est pas simple, les premières pages sont totalement surréalistes -du terme qui a donné le mouvement surréaliste-, on peut se demander parfois si on est pas dans une écriture automatique, dans des exercices de style, un mot en appelant un autre, pour les sonorités, le rythme : j'ai eu l'impression -sur quelques pages- de lire des mots que je comprends tous séparément, mais qui, mis ensemble donnent un sens énigmatique à la phrase. C'est une sensation étrange et loin d'être désagréable que de se laisser porter par les mots, juste pour le plaisir de les lire ; ça me rappelle mes lectures des surréalistes du temps ou j'étais étudiant, dont Au château d'Argol de Julien Gracq, ou encore mes lectures de poésies, moi qui ait un peu de mal avec le genre. De là à dire que le texte de Felipe Polleri est poétique, il y a un pas, que je franchis volontiers.

Il y a aussi, plutôt sur la deuxième partie du livre, une sorte de refrain, de leitmotiv, repris dans toutes les pages les quatre mots suivants : "a-t-il dit", qui mettent en scène l'écrivain dans la narration de son livre sur Baudelaire ; ça peut gêner, ça m'a gêné un peu au début, et puis, ça donne un rythme, ça place le narrateur dans sa position de biographe décalé à la fois dans le réel et dans le fictionnel.

La couleur verte est très présente, j'avoue ne pas avoir compris pourquoi, mais peu importe. Le noir est là aussi, plus compréhensible parce que couramment associé à la mort ou la maladie.

Un texte de 126 pages qui demande soit de l'attention soit de se laisser porter ou les deux tour à tour, formidablement traduit (par Christophe Lucquin) et mis en pages, dans la livrée désormais connue de l'éditeur, blanche et bleue, sobre et classe. J'avais déjà lu de Felipe Polleri, L'ange gardien de Montevideo, un autre livre pas très évident, mais très original et diablement bon.
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Baudelaire

Polleri aborde Baudelaire avec des sensations que je qualifierai de canines. L’odeur seulement l’intéresse. La sienne et celle de la merde qu’il croise au hasard de ses déambulations. Il renifle Baudelaire, le flaire à l’endroit d’où la corruption digestive s’effluve, c’est-à-dire par le trou de balle. Parle de lui à travers tout un spectre de perceptions, mais de perceptions exclusivement olfactives, dont seul le chien apprécie les finesses, dont il se délecte avec son museau en furetage et qu’il goûte d’une langue mobile, adhésivement lécheuse, humectée de fils visqueux qui se détachent et souillent ce qu’il inhale, le poussant du museau dans la circulation d’une haleine chargée de relents. Le reste échappe à peu près à Polleri. En particulier, la poésie n’est pas dans le faisceau des choses qu’il entend explorer. Elle n’avait pas sa place dans la bouillie des lectures qu’il a consommées pour extirper le comédon de son livre, après s’être réduit le cerveau aux trois quarts en le faisant tremper des semaines entières dans de la téquila. Il ne s’accroche qu’à ce qu’il a glané ailleurs que dans l’œuvre même de Baudelaire, dans des biographies, études critiques, souvenirs de contemporains, Pichois, Bandy, Blin, Dufay, Porché, Crépet, Nadar, Gautier, Banville, Asselineau, etc., dont il n’a lu d’évidence que quelques pages à la va-vite, et encore en traduction espagnole (ce type ne doit pas parler le français), et qui ont constitué la légende du poète clochard syphilitique aux semelles trouées, ivrogne gueulant dans les troquets ses poésies outrageantes à la morale publique et se consolant de ses amours ratées, malgré sa trique de satyre, dans les bras des putains à 5 francs ou dans les jupes de sa mère, courant de claque en hôtel borgne pour échapper aux créanciers et tenter vainement d’entrer en communication avec ce sacré fantôme défroqué de père dont il croise partout les traces de pas. Déjà, cela interpelle. Cela interpelle parce qu’on devine le cahier d’écolier et la grosse écriture ronde, bavée et inégale sous l’alignement des caractères d’imprimerie de l’éditeur-traducteur. Rien d’ennuyeux chez Polleri cependant. Certains génies sont ennuyeux. Polleri n’est ni ennuyeux, ni un génie. Ça doit être un alcoolique plus occupé par les ravages de son incontinence que par l’écriture de ses livres.
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Baudelaire: Vie d'un auteur fou

Polleri aborde Baudelaire avec des sensations que je qualifierai de canines. L’odeur seulement l’intéresse. La sienne et celle de la merde qu’il croise au hasard de ses déambulations. Il renifle Baudelaire, le flaire à l’endroit d’où la corruption digestive s’effluve, c’est-à-dire par le trou de balle. Parle de lui à travers tout un spectre de perceptions, mais de perceptions exclusivement olfactives, dont seul le chien apprécie les finesses, dont il se délecte avec son museau en furetage et qu’il goûte d’une langue mobile, adhésivement lécheuse, humectée de fils visqueux qui se détachent et souillent ce qu’il inhale, le poussant du museau dans la circulation d’une haleine chargée de relents. Le reste échappe à peu près à Polleri. En particulier, la poésie n’est pas dans le faisceau des choses qu’il entend explorer. Elle n’avait pas sa place dans la bouillie des lectures qu’il a consommées pour extirper le comédon de son livre, après s’être réduit le cerveau aux trois quarts en le faisant tremper des semaines entières dans de la téquila. Il ne s’accroche qu’à ce qu’il a glané ailleurs que dans l’œuvre même de Baudelaire, dans des biographies, études critiques, souvenirs de contemporains, Pichois, Bandy, Blin, Dufay, Porché, Crépet, Nadar, Gautier, Banville, Asselineau, etc., dont il n’a lu d’évidence que quelques pages à la va-vite, et encore en traduction espagnole (ce type ne doit pas parler le français), et qui ont constitué la légende du poète clochard syphilitique aux semelles trouées, ivrogne gueulant dans les troquets ses poésies outrageantes à la morale publique et se consolant de ses amours ratées, malgré sa trique de satyre, dans les bras des putains à 5 francs ou dans les jupes de sa mère, courant de claque en hôtel borgne pour échapper aux créanciers et tenter vainement d’entrer en communication avec ce sacré fantôme défroqué de père dont il croise partout les traces de pas. Déjà, cela interpelle. Cela interpelle parce qu’on devine le cahier d’écolier et la grosse écriture ronde, bavée et inégale sous l’alignement des caractères d’imprimerie de l’éditeur-traducteur. Rien d’ennuyeux chez Polleri cependant. Certains génies sont ennuyeux. Polleri n’est ni ennuyeux, ni un génie. Ça doit être un alcoolique plus occupé par les ravages de son incontinence que par l’écriture de ses livres.
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L'ange gardien de Montevideo

Petit texte accompagné de dessins, les dossiers de Néstor, qui flirte avec l'absurde, le surréalisme, l'hallucination, le rêve voire le cauchemar. Chaque chapitre daté est une petite histoire, elles se relient entre elles. Néstor est le bouc émissaire des propriétaires, celui qu'on aime insulter, sur lequel on aime passer ses nerfs, "l'idiot du village» comme l'on trouve dans les histoires, celui qui en l'abaissant permet aux autres de s'élever en théorie au moins. Néstor est "un ange novice, né de la douleur du monde pour souffrir et être puni" (4ème de couverture), un ange salvateur qui absorbant les malheurs et la méchanceté des Hommes permet à iceux de vivre sans scrupules et sans remords.

Quatre parties dans ce livre, la première sous forme de journal, la deuxième très courte, intitulée Concours d'opposition est plus dure, assez étonnante, et on revient à une troisième partie-journal, puis à l'ultime, les dessins.

Pas très évident de parler de ce livre, comme souvent chez Christophe Lucquin qui a le don de dénicher des textes originaux, qu'en plus, cette fois-ci il traduit, et bien ficelés. Si vous aimez être surpris, sortir des sentiers battus, laissez-vous faire par Felipe Polleri et par les livres édités dans cette belle "petite maison [qui] deviendra grande" comme le dit lui-même l'éditeur sur son site, et qui propose toujours de participer à son expansion sur kisskissbankbank, plate-forme de financement collaboratif. Faites-vous votre idée...
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