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EAN : 9782366260113
114 pages
Christophe Lucquin (03/10/2013)
4/5   5 notes
Résumé :
L’ange gardien de Montevideo propose un univers qui s’aventure sur des terrains dangereux comme l’absurde, l’hallucination, ou simplement, le délire.

Écrit à la manière d’un journal daté, le roman ne se concentre pas sur un seul personnage. On y trouve la présence récurrente du concierge suppléant (Néstor), et d’un supposé écrivain (l’écrivain du 101) qui s’empare à plusieurs reprises de la voix narrative.

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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Un livre volontairement énigmatique, souvent drôle voire caustique, plutôt simple, d’apparence presque naïve. Une lecture fluide, sous forme de journal. Quelques passages crus.
Une fois le livre terminé, on a plus l'impression d'avoir fait un rêve étrange que d'avoir lu un texte. C'est peu commun.
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Petit texte accompagné de dessins, les dossiers de Néstor, qui flirte avec l'absurde, le surréalisme, l'hallucination, le rêve voire le cauchemar. Chaque chapitre daté est une petite histoire, elles se relient entre elles. Néstor est le bouc émissaire des propriétaires, celui qu'on aime insulter, sur lequel on aime passer ses nerfs, "l'idiot du village» comme l'on trouve dans les histoires, celui qui en l'abaissant permet aux autres de s'élever en théorie au moins. Néstor est "un ange novice, né de la douleur du monde pour souffrir et être puni" (4ème de couverture), un ange salvateur qui absorbant les malheurs et la méchanceté des Hommes permet à iceux de vivre sans scrupules et sans remords.
Quatre parties dans ce livre, la première sous forme de journal, la deuxième très courte, intitulée Concours d'opposition est plus dure, assez étonnante, et on revient à une troisième partie-journal, puis à l'ultime, les dessins.
Pas très évident de parler de ce livre, comme souvent chez Christophe Lucquin qui a le don de dénicher des textes originaux, qu'en plus, cette fois-ci il traduit, et bien ficelés. Si vous aimez être surpris, sortir des sentiers battus, laissez-vous faire par Felipe Polleri et par les livres édités dans cette belle "petite maison [qui] deviendra grande" comme le dit lui-même l'éditeur sur son site, et qui propose toujours de participer à son expansion sur kisskissbankbank, plate-forme de financement collaboratif. Faites-vous votre idée...
Lien : http://lyvres.over-blog.com/
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Être ou non dans la tête du concierge suppléant, angélique et idiot.

Désormais sur mon blog : http://charybde2.wordpress.com/2014/07/07/note-de-lecture-lange-gardien-de-montevideo-felipe-polleri/

Lien : http://charybde2.wordpress.c..
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
j'utilise des chemises de faible qualité, en accord avec mon travail de concierge, et des pantalons larges et décolorés et un peu courts. (...) Sans oublier les bretelles. Un pantalon sans bretelles serait beaucoup trop élégant et digne. Un concierge ne peut pas être digne. Ça m'est interdit.
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28 avril
Nous les Ordinateurs nous vivons dans de petites maisons insignifiantes, misérables. (à presque une heure en bus de l’immeuble.)
Dans mon abri, je garde tous les dossiers. Rosa n’a pas le droit d’y entrer. Toutes les portes de la Terre sont aux hommes, mais la porte de l’abri est à moi. Nous avons droit, nous les anges gardiens, à une porte. À une « porte étroite », selon les Écritures. Je sais que l’écrivain du 101 écrit dans mes « dossiers » que la seule chose que je fais c’est de dessiner des lettres inventées entre les lignes de mes petits carnets, des lettres majuscules qui n’existent pas, parce que « l’idiot ne sait ni lire ni écrire ». Peut-être que je ne sais pas écrire, comme il le dit, mais je sais ce que lui écrit et ce qu’écrivent (et pensent et rêvent) tous les habitants de l’immeuble, et je consigne tout cela dans mes dossiers.
Vers quatre heures du matin, j’ai refermé le dernier dossier et suis allé me coucher. J’ai encore rêvé de la valise noire qui se déforme et se transforme en cercueil. Les rêves récurrents, tout le monde le sait, même l’écrivain du 101, ne sont rien d’autre qu’un instrument divin. (On m’a encore avisé que la vie de Laura était entre mes mains.)
Ensuite, j’ai rêvé que « maman » était morte dans mon propre lit. Je l’ai secouée ; mais c’était « maman » qui me secouait.
— Il y a beaucoup de travail. Réveille-toi.
J’ai enfilé mes chaussures ridicules.
Sur le chemin du Travail j’ai vu un mannequin, grand et blond comme Laura ; il portait une minijupe et des chaussures rouges et des talons hauts. Des chaussures de pute. J’ai détourné mon regard ; je suis un Ordinateur et je dois me tenir à l’écart des tentations…
Au pâté de maison suivant, je me suis arrêté devant un magasin de jouets. J’ai regardé les poupées, et j’ai eu honte aussi. J’ai couru pour arriver à temps au Travail, devançant « maman » qui avait mal au dos.
— Il est tard, grogna Reyes.
— Non, j’ai dit.
— Rosa arrive à deux heures moins le quart. Elle est où, imbécile ? a-t-il crié, en me poussant comme si j’étais une poupée de chiffon.
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Aujourd’hui j’ai reçu mon premier salaire. Quelques pesos.
De nos jours, les billets sont plus grands que ceux d’avant, et les grands hommes qui les illustrent semblent sortis d’une galerie de tueurs en série du début du xxe siècle.
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18 avril
Il a peur des chiens, des chats, des arbres, des plantes, des grands concierges, des propriétaires, des enfants des propriétaires, des mouches, des mites, des moustiques, des parapluies, des paquets, des poux, des oiseaux… Et, bien sûr, il pleure. Il pleure et il urine sur notre fauteuil. Rosa ne devrait pas l’amener ici. On la paie, et très bien, pour qu’elle nettoie. Ce n’est pas une école, ou une garderie pour retardés mentaux. Je pense que nous en avons fait plus qu’assez. Il faudrait renvoyer la vieille et son avorton. On ne peut pas demander plus à un bon chrétien. Et puis, le malade a déjà vingt ans et des poussières ; et un de ces jours, il pourrait faire une sottise avec les adolescentes de l’immeuble. Les tripoter ou pire. Elles l’ont déjà vu la main dans la poche, en train de se toucher la chose. On ne sait pas de quelle barbarie est capable un détraqué pareil. Après, quand ce sera trop tard et qu’une fille aura été violée, on va venir me voir en pleurnichant. Qu’on ne vienne pas me dire que je ne les avais pas prévenus.
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Premier trimestre
12 février
J’ai trouvé un travail convenable. Nous autres les Ordinateurs, nous devons nous cacher derrière des emplois humbles, voire méprisables. Je suis gardien, concierge pour être exact. Un travail très facile. J’ai un fauteuil vert confortable et une radio… La radio appartient au vrai concierge qui fait la sieste de deux à six heures pendant que moi, j’ouvre et ferme la porte donnant sur la rue (une grande porte en verre) et aide à porter les sacs et paquets remplis de choses improbables, épouvantables. Ces paquets aux formes obscènes, aussi obscènes et mesquines que les propriétaires de l’immeuble.
13 février
J’ai l’impression que le fauteuil, le fauteuil vert, est plein de puces et d’autres choses. On les a mis là… Ils y mettent des punaises, des aiguilles, des clous, et cætera. Je suis le jouet des propriétaires, de leurs plus jeunes enfants. Leur petit jouet. Leur marionnette en bois. Une sorte de Pinocchio. (Un Pinocchio idiot, ça c’est sûr.)
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