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3.13/5 (sur 3 notes)

Nationalité : Chine
Né(e) à : Pékin , 1971
Biographie :

Feng Tang est né en 1971 à Pekin. Docteur en médecine, titulaire d’un MBA de la Goizueta Business School (Atlanta), il travaille pour McKinsey&Co et vit à Hong Kong. Il s’est lancé dans l’écriture d’une trilogie dont Qiu, comme l’automne est le premier volet. Afin d’éviter les « éditions expurgées » de ses livres, Feng Tang a choisi de les diffuser sur le Net où il est très vite devenu un auteur culte.

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Bibliographie de Feng Tang   (2)Voir plus

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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
Tout le monde s'était mis à rêver de concert des mêmes marques : Nike, Adidas, Puma...Comme s'il suffisait d'une paire de chaussures pour attirer le regard des filles. Plus tard, comme pour tout un chacun nous évoluerions, deviendrions des jeunes gens puis des hommes d'âge mûr, puis des vieillards, et nos baskets se feraient ordinateur portable et Land-Rover, petite amie d'un mètre soixante-dix-huit aux longs cheveux et BMW, villa en banlieue et gamine de dix-huit ans (un mètre soixante, pas de cervelle, une poitrine opulente, souple et lisse), table Ming en santal rouge et dragon de jade d'un demi-pied. Rien n'y ferait, quel que soit notre âge nous demeurerions désarmés, un panachage biologique de soif, de fatigue, et d'exaltation.
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-Quelqu'un a déposé dans nos corps une bombe à retardement qui se déclenchera à un moment donné, lorsque nous rencontrerons certaine jeune fille. Si nous tenons à notre existence, à nous de déterminer à quel moment le dispositif va se mettre en branle et qu'elle sera la rencontre qui fera tout exploser, ai-je dit.
J'hallucinais sévère, me répondirent-ils d'une même voix.
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Mais la première fois où j'ai lu Du Mu, Li Bai, D.H. Lawrence et Henry Miller comptera toujours plus pour moi que ma première dissection de cerveau. J'aspirais à posséder leur talent pour que mille ans après ma mort, à travers mes mots, mon âme vienne tourmenter un adolescent malingre et anonyme. Qu'ils lui brisent le coeur et fassent couler des larmes sur ses joues. Je m'exerçais à l'écriture, étalais devant moi des brouillons à quatre cents caractères la page (vert pâle, un produit de l'imprimerie de la compagnie des trolleys de la municipalité de Pékin) et laissais mon stylo courir sur le papier. Le feu rougeoyait dans le fourneau à pilules d'immortalité, les mots avaient la rondeur de la perle, ils étaient lisses comme le jade, éternels, inaltérables. Gringalet au teint sombre, sec et osseux, j'étais le petit bois qui entretenait ce brasier aux flammes vermeilles, grâce auquel le cinabre se distillait. De même qu'il n'y avait presque aucun rapport entre Zhu Shang et sa beauté, le lien n'existait plus entre mes mots et moi. Nous n'étions que des véhicules, comme les chamans des temps anciens, ces médiums qui faisaient entendre la voix du ciel. Mes mots, comme sa beauté ou les voix, avaient leur propre dessein, ils décidaient de nos gestes et de nos pensées. Aussi, après que tel l'élixir de longue vie ils étaient sortis de ma plume, j'étais épuisé. Empli de révérence, éperdu de reconnaissance, comme possédé par une force supérieure. Ils se déversaient, me privaient de mes forces, je n'étais plus que cendres, ma vie un tas d'ordures.
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C'était comme le début d'une partie de go, je devais y aller par touches légères, me montrer profond et subtil. En fin de compte, nous poursuivons tous le même but : nous voulons sortir notre bite, mais l'exhiber dès le début serait se trahir, tandis qu'après les noces, c'est une loi de la nature.
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Quand je gagnais ma vie avec les marchés à terme sur le dollar, dans ma suite à l'hôtel j'entretenais une renarde. Le soir, lorsque sur les coups de huit heures je commençais d'étudier les cours de Wall Street, après s'être maquillée elle descendait faire de l'exercice physique au dancing du rez-de-chaussée puis me revenait à trois heures, pour la fermeture du marché. Comme elle ne transpirait jamais, son maquillage n'avait pas coulé, détail qui ajouté à cette manière qu'elle avait de se déplacer sans le moindre bruit, la parait à mes yeux d'un parfum puissant et démoniaque. Elle prétendait avoir envie d'un petit réveillon, je remuais mon dos ankylosé dans mon fauteuil Herman Miller, elle venait se blottir entre mes jambes, dénouait le cordon de mon pantalon de pyjama et me suçait. Avec ses yeux soulignés de noir, elle était extrêmement belle quand elle rejetait la tête en arrière. Ses lèvres suivaient les méridiens en quête des points sensibles de ma verge que le fard teintait d'un rouge sanguin. Il était rare qu'elle mette une robe pour aller danser, mais lorsqu'elle le faisait, je la retournais pour que des deux mains elle prenne appui sur le bureau, soulevais la jupe, lui enlevais sa culotte et la prenais par derrière. Devant la table se trouvait un miroir qui reflétait son visage grimé, c'était magnifique. Par contre, je n'assistais jamais à la séance de démaquillage qui s'ensuivait, elle se retirait dans la salle de bains au moment où la Bourse ouvrait à Wellington ou Tokyo. De nouveau mon échine se raidissait.
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Elle prétendait que j’avais un rire épouvantable, solaire, qui réchauffait le cœur des filles. Elles avaient l’impression que jamais je ne les ferais souffrir ni ne les ennuierais. Elle, ce qu’elle voulait, c’était gagner beaucoup d’argent.
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Intimement persuadé que cette chevelure était plante, douce, lisse et moite, de mon regard et de ma pensée je l'ai arrosée, j'étais l'eau et lentement elle allait pousser, de plus en plus noire, soyeuse et fine. J'entendais le bruit des branches en train de croître, je sentais le parfum des feuilles qui naissaient. Si plus tard, incapable de résister à mes impulsions, j'ai souvent promené mes grosses pattes sur cette chevelure, c'est parce que mes doigts n'ont pas une bonne mémoire tactile, il leur fallait la caresser des milliers de fois pour engranger le souvenir des sensations complexes qu'elle leur procurait. De nuit, de jour, dans le vent, sous la pluie, dans la combinaison des deux, au printemps, en été, en hiver ou à l'automne, suivant les variations de son humeur et même la couleur de sa robe, à chaque fois je la percevais de manière différente. C'est en touchant et touchant encore que je l'ai apprise et mémorisée. Si j'avais pu être aveugle ! J'avais dû lire et relire de dizaines de fois les listes de vocabulaire anglais de l'école Elite pour les retenir, au point que les pages étaient noires et huileuses, combien de temps me faudrait-il pour savoir Zhu Shang ? Kong Jianguo racontait des bêtises, avec son histoire de pilier dressé vers le ciel au matin, c'était le jour où le mien ne se lèverait pas quand je caresserais ses cheveux que j'aurais vieilli ! Si j'y mettais tout mon coeur, le jour où elle ne serait plus dans mes bras mais à l'autre bout du ciel, le jour où je ne pourrais plus les toucher, mes mains imprégnées de souvenirs n'auraient qu'à se tendre pour effleurer le vide, et de nouveau elle serait sur mon coeur, ses cheveux glisseraient contre ma paume.
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Plus tard, pendant des mois et des années, Émeraude hanta mes rêves. Pourquoi les choses ne se sont-elles pas mieux terminées entre nous ? Ce n'est pas parce que nous nous connaissions trop, sans doute nos temps n'ont-ils pas concordé. Même si c'était toujours la même robe noire et les mêmes escarpins, sa beauté me surprenait toujours quand elle s'habillait pour me mettre en valeur. Les hommes qui la voyaient feignaient l'indifférence, mais après ils baissaient les yeux et essayaient de la recréer dans leur tête, de se rappeler la courbe de ses sourcils, l'harmonie de son nez et de ses yeux, ou son chignon dont pas un cheveu ne dépassait. Lorsque l'image perdait de sa clarté, l'air de rien ils coulaient dans sa direction un regard qui se voulait distrait, précisaient la perspective et l'arrière-plan afin d'être sûrs, de retour chez eux, d'avoir mémorisé assez d'éléments pour alimenter leur imagination. Puis ils buvaient un bon coup et se sentaient mieux.
Émeraude avait la beauté rayonnante des légendes.
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Je me suis planté sur l'estrade du terrain de sport et j'ai clamé mon idéal : je serais un voyou, le pire des coureurs de jupons, celui qui les tomberait toutes. Je me sentais aussi grand que si l'univers à mes pieds avait été l'Europe du Moyen Âge, obscurantiste et à la botte du Vatican.
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Non à la musique, nous voulons des cris
Non à la raison, nous voulons du fric
Non aux gentlemen, voyous nous serons
Non aux lycéennes, les fées nous aimons
Pourquoi aux fayotes ces sinistres têtes ?
Pourquoi dans la nôtre mettre un tel fourbi ?
Après tant de siècles viendra-t-il enfin
Le grand empereur qui brûle les bouquins ?
Oh dis-moi la miss à face fermée :
Seul un millionnaire peut-il te toucher ?
Apaise mon coeur, accepte d'avouer
Si tu vas parfois pisser et chier ?
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