Ce sont ces marées, ces flux profonds du passé de la France que j’essaie de détecter, de suivre, pour juger de la façon dont ils se jettent dans le temps présent, comme les fleuves dans la mer. […] Une nation ne peut être qu’au prix de se chercher elle-même sans fin, de se transformer dans le sens de son évolution logique, de s’opposer à autrui sans défaillance, de s’identifier au meilleur, à l’essentiel de soi, conséquemment de se reconnaître au vu d’images de marque, de mots de passe connus des initiés (que ceux-ci soient une élite, ou la masse entière du pays, ce qui n’est pas toujours le cas). Se reconnaître à mille tests, croyances, discours, alibis, vaste inconscient sans rivages, obscures confluences, idéologie, mythes, fantasmes… En outre, toute identité nationale implique, forcément, une certaine identité nationale, elle en est comme le reflet, la transposition, la condition.