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Citation de AngelineBailleul


"Si j'avais un lecteur et qu'il eût lu tout ce que j'ai déjà écrit de mes aventures, il n'y aurait plus, bien certainement, à lui expliquer que je ne suis vraiment pas né pour la société, quelle qu'elle soit. D'abord, je ne sais pas me tenir dans le monde. Quand je vais dans un endroit où il y a beaucoup de gens, il me semble toujours que tous les regards m'électrisent. Je me sens nerveux, je me trouve physiquement mal à l'aise, même dans les endroits comme un théâtre, sans parler des maisons privées. Dans toutes ces roulettes et ces assemblées, j'étais absolument incapable de me donner une contenance : tantôt assis, je me reprochais mon excès de douceur et de politesse, tantôt je me levais et commettais quelque grossièreté. Et pourtant n'importe quel coquin, relativement à moi, savait se tenir avec une aisance étonnante, et c'était ce qui m'enrageait le plus, si bien que je perdais de plus en plus mon sang-froid. Je le dirais franchement, non seulement aujourd'hui, mais même alors, toute cette société et même les gains au jeu, s'il faut tout dire, finirent par me paraître répugnants et douloureux. Absolument : douloureux. J'éprouvais sans doute une jouissance extrême, mais cette jouissance venait à travers la souffrance ; tout cela, je veux dire les gens, le jeu, et moi surtout avec eux, me semblait effroyablement sale."
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