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Critiques de France Camus-Pichon (90)
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Les femmes de Heart Spring Mountain

Les femmes de Heart Spring Mountain, comme l’indique son titre, est un roman à plusieurs voix, celles des femmes qui sont l’âme de cette terre à l’écart du monde. Il y a Deb, l’ex-hippie qui cultivait son idéalisme dans une petite communauté autonome un chouïa crève-la-dalle à l’époque. Il y a Hazel, demeurée seule dans sa ferme, et qui, à un âge très avancé, ne sait plus bien faire la différence entre ce qui est et ce qui n’est plus. Il y avait Lena, cette femme mythique, éternellement accompagnée de sa chouette borgne dans les années 50, qui semble encore habiter la cabane là-haut dans les montagnes. Et puis il y a Vale qui croit haïr ce trou qu’elle a fui, Vale qui porte un peu de toutes ces femmes en elle et qui va les réunir (réellement et métaphoriquement) une toute dernière fois, alors qu’elle cherche désespérément à retrouver Bonnie, cette mère toxicomane insaisissable.



Alors voilà… Comment vous dire que Robin MacArthur maitrise le skill « Personnages » comme personne ? Oscillant entre les époques, ce roman tisse lentement et subtilement les fils qui lient toutes ces femmes. Elles ont toutes leur voix propre, leurs espoirs, leurs doutes, leurs désirs, leurs regrets et leurs secrets déchirants et j’avoue que ça a été un véritable crève-coeur de les quitter. Il y a des hommes aussi dans cette histoire, des amants, des fils, des absents, mais c’est un peu comme s’ils appartenaient naturellement au doux décor de ces femmes flamboyantes.



A travers elles on découvre l’histoire de cette nature sauvage et magnifique. Avis aux amatrices et amateurs de nature writing, Heart Spring Mountain est un diamant brut. Quand Lena (mon personnages préféré, crush immédiat) se lève le matin et contemple la beauté de son paysage avec sa chouette sur l’épaule, on s’imagine juste à ses côtés. Et c’est la sensation délicieuse que je garde de cette lecture. Il y a les révélations, les secrets, la puissance de l’intrigue et l’écriture juste impeccable, sans fioriture, c’est clair. Mais cette langueur, ce temps qui ralentit, cette nature enveloppante et ce huis-clos féminin apaisant… C’est un moment tout particulier qui me restera je crois.
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Les femmes de Heart Spring Mountain

Voici un roman doudou. Le genre de roman que je commence et dans lequel je me sens bien …même si les personnages sont cabossés, même si leur vie n’est pas un long fleuve tranquille sur ce petit bout de montagne. Les femmes de Heart Spring Mountain est typiquement le style de livre que je chéris et qu’il est difficile de lâcher.



En Août 2011, suite au passage de l’ouragan Irene dans le Vermont, Bonnie, la mère de Vale, a disparu. La fille qui n’a pas vu sa mère depuis de longues années décide de partir à sa recherche et de séjourner sur place le temps de retrouver Bonnie qui l’a élevée seule et avec laquelle elle entretient des relations chaotiques. Pendant son séjour, elle est entourée par sa chère tante Deb, femme forte et un brin hippie et de la vieille Hazel qui perd peu à peu la mémoire et vit dans la maison familiale à Heart Spring Mountain. En retournant sur les traces de son enfance, Vale se replonge dans l’histoire de sa famille et découvre le destin et les secrets des femmes singulières de son arbre généalogique. Elle prend conscience de son attachement viscéral à ce territoire qu’elle a voulu fuir avec fureur pour échapper aux tourments familiaux….



Première découverte de la plume de Robin MacArthur et je confesse que dès les premières pages et sans trop savoir pourquoi, j’ai succombé…Peut-être une mélodie dans les mots (superbe travail de la traductrice France Camus-Pichon), des descriptions de la nature magnifiques et précises. J’ai comme été envoutée par l’écriture de cette auteur, l’histoire de ses héroïnes et l’atmosphère générale du roman.



Evidemment, Heart Spring Mountain a, au fur et à mesure de ma lecture, dévoilé ses mystères, sa beauté et les destins tourmentés de ses habitants. J’ai particulièrement aimé le personnage excentrique mais si attachant de Léna, affublée de sa chouette borgne sur l’épaule, quelle personnalité et quel tempérament !



La condition féminine et le droit des femmes sont de réelles préoccupations pour l’auteur, on ressent son engagement et ses indignations à travers ses mots et les figures féminines de son roman. La nature a également un rôle important dans le récit que nous révèle Robin MacArthur et elle nous alerte sur sa fragilité, elle se fait le porte-drapeau de revendications écologiques en nous décrivant des paysages splendides mais menacés. Les origines amérindiennes des héroïnes questionnent aussi le lecteur sur la place des peuples natifs aux ETATS UNIS et les discriminations dont ils sont la cible. Les sujets de ce roman sont multiples et Robin MacArthur s’ingénie tout au long de son histoire à réveiller la conscience de son lecteur, à le bousculer dans ses croyances.



Robin MacArthur est une brillante conteuse qui a réussi à m'etraîner au fin fond du Vermont, a su avec poésie et intelligence me susurrer l'histoire captivante de ce petit bout de terre isolé.



Je suis déjà impatiente de découvrir son prochain roman tellement celui-ci m’a impressionnée par sa maîtrise, son ambiance particulière et ses personnages si élégamment dépeints.



Et j’aimerais tellement que vous lisiez ce roman et qu’il vous plaise ….Autant qu’à moi !






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Les femmes de Heart Spring Mountain

#PicaboRiverBookClub



Nous sommes le 31 janvier et il est temps de vous parler de ma meilleure lecture de cette rentrée d'hiver : Les femmes de Heart Spring Mountain.



Peut-être avez-vous lu Le Cœur sauvage (élu meilleur recueil de nouvelles 2017 par le Picabo River Book Club) ? Un recueil magistral qui annonçait déjà tout le talent de Robin MacArthur. Avec ce premier roman elle confirme et signe : c'est une voix incontournable et magistrale de la littérature nord-américaine.



J'ai lu ce roman en version originale et j'avais été complètement chamboulée, je ne pouvais que le relire à l'occasion de sa traduction en français, une traduction superbe à la hauteur de ce chef d'œuvre, une traduction signée France Camus-Pichon !



Tout est parfait dans ce livre, tout est majestueux, tout est émouvant, tout, absolument tout. Déjà l'écriture de la romancière (déjà saluée pour Le Cœur sauvage) est toujours aussi envoutante, aussi agréable, aussi juste. Robin MacArthur est une conteuse incroyable et talentueuse.



Ensuite j'aime énormément le fait que l'on suive différentes époques et différents protagonistes. Chaque être qui compose ce livre est important, essentiel, complémentaire. J'ai lu ce livre sans faire aucune pause (que ce soit lors de ma première lecture et lors de la deuxième), j'ai complètement oublié ma propre vie car elle était submergée par l'existence de tous ces personnages si fascinants et si émouvants. Je garde cependant une légère préférence pour Lena du fait de son caractère sauvage et candide.



Pendant que j'écris cette chronique (je ne prends jamais de notes), je me demande comment vous convaincre de lire ce roman. J'ai parlé de l'écriture, des personnages, il faut aussi souligner la richesse des thématiques abordées par ce livre : les Amérindiens, nos origines, notre identité, les secrets de famille, l'avenir de notre planète, la nature. C'est à la fois extrêmement intimiste de rentrer dans la vie de cette famille mais c'est aussi une lecture universelle.



De plus, cela peut paraître anodin mais pour moi cela complète l'ensemble de ce coup de cœur : j'adore la couverture française et j'aime aussi énormément l'odeur des pages de ce livre (oui j'aime sentir les livres), ce qui fait que le fond et la forme s'unissent parfaitement pour nous donner une pure merveille !



Que puis-je dire de plus ? Lisez-le ? Précipitez-vous en librairie ? Que faites-vous encore devant votre écran ? Je vous dis tout cela et plus encore. Je vous confie ce livre, prenez en soin, il me tient particulièrement à cœur.
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Les femmes de Heart Spring Mountain

J’avais beaucoup aimé l’année dernière Le cœur sauvage, recueil de nouvelles de Robin MacArthur, jeune auteure originaire du Vermont. Ces nouvelles dont l’écriture m’avait séduite étaient pleines de tendresse pour des personnages cabossés, un peu marginaux, un brin hippies et écolos.

Dans ce roman, on retrouve ce même coin du Nord-Est des États-Unis, et ses habitants égratignés par la vie. À commencer par Bonnie, qui, quelque peu shootée, lors du passage d’un ouragan, sort affronter la tempête et disparaît. Prévenue, sa fille Vale revient de la Nouvelle-Orléans dans une région qu’elle avait quittée huit ans auparavant. Elle retrouve sa famille, essentiellement les femmes qui restent présentes, malgré tout, quand les hommes ont disparu.

[...]



Une tension dramatique parcourt le texte, en ce qui concerne la recherche de la mère disparue, peut-être emportée par les eaux. Le thème du deuil parcourt d’ailleurs les pages, jusqu’au dénouement. La force des Femmes de Heart Spring Mountain vient aussi de la redécouverte par Vale de ses origines, et de son attachement viscéral à la terre et à l’eau du Vermont, montré par plusieurs scènes, peut-être un peu appuyées, où elle s’agenouille ou plonge ses mains dans les éléments naturels avec une grande émotion. Il y est question aussi des leçons qui devraient être tirées du passé, et avec lesquelles un avenir possible pourrait être construit.

Ce roman, qui m’a parfois évoqué ceux de Louise Erdrich, fort de nombreux thèmes qui ne peuvent laisser indifférent, monte en puissance au fur et à mesure de la lecture, et pose des questions essentielles. Je m’attendais peut-être, par rapport au recueil de nouvelles, à être plus surprise ou secouée, mais c’est tout de même un bon roman.



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Les femmes de Heart Spring Mountain

Le plaisir de retrouver la plume de cette romancière du Vermont. Une jeune romancière dont le recueil de nouvelles m'avait bouleversé l'an dernier. Cette fois-ci on suit le parcours d'une jeune femme, travaillant àla Nouvelle-Orléans qui rentre précipitamment dans le Vermont après les inondations qui ont fait disparaître sa mère. Les deux femmes n'étaient plus proches, et pendant qu'elle recherche sa mère, la jeune femme repense à son passé, à sa famille. Roman choral où plusieurs femmes de la même famille de plusieurs générations apparaissent, je me suis laissée portée par ces voix. Un joli moment.
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Le coeur sauvage

Un recueil de nouvelles parfait. Les relations entre mère et fille, dans la nature et les fermes américaines. Des 4x4 et des vaches. Du vin rouge qui colle aux lèvres. Des cancers dont on ne parle pas en allant bêcher le potager. Se lit comme se boit du vin en cubi, par grandes gorgées (dans des verres à moutarde qui traînent dans l'évier). Voir et le lever et le coucher du soleil, entre les pins du canada, en écoutant Blue de Joni Mitchell et Love de Lennon. La délicatesse d'un texte dans un univers sauvage, boueux et lumineux.
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Le coeur sauvage

Des nouvelles venues tout droit du Vermont

*

Comme vous le voyez, je lis peu de nouvelles. C'est un format qui pour l'instant m'est peu familier. Un type d'écriture qui demande à l'auteur une exigence, une difficulté et une certaine économie de mots. Pour captiver le lecteur, une bonne nouvelle doit séduire dès le premier paragraphe, sinon il le perd...

Un exercice difficile donc. Au final, peu de recueils sortent du lot.

Alors, pourquoi celui-ci? Tout d'abord, vous connaissez mon amour pour cette collection "Terres d'Amerique" , une sélection de roman nord-américains qui, chez moi, font mouche à chaque fois. Ensuite, les thèmes intéressants : le monde sauvage, les portraits d'américains esseulés et leur nature indocile.

*

11 nouvelles. Toutes se passent dans un même lieu : Silver Creek dans le Vermont. Cet état assez peu peuplé, rural, sauvage, où la nature rebelle domine encore le coeur des hommes. Une certaine intemporalité toutefois qui nous laisse penser que ce monde-ci restera à jamais figé dans la nostalgie, les souvenirs du bon temps où les habitants ne feraient plus qu'un avec la Nature.

*

Un véritable chant d'amour qui bat dans le coeur de tous ces Américains laissés-pour-compte, ces êtres en quête d'un ailleurs mais incapables de partir de cette force attractive qu'est Silver Creek.

*

Le fil conducteur est bien cette atmosphère particulière oscillant entre le désespoir et l'attachement tenace à la terre. Puis un sentiment d'émerveillement quand la Nature s'invite dans les pages.

Une puissance d'évocation assez rare, sensible et juste.

Bien sûr, j'en ai des préférées:

"Là où les prés tentent d'exister: l'histoire d'un homme de retour dans sa propriété familiale et qui regrette tellement ses actes qu'il finit par oublier d'aimer

"La longue route vers la joie" : Apple une mère anxieuse et éplorée attendant son fils militaire.

Des personnages abimés, paumés, marginaux avec des destins si tragiques, mais qui perçoivent encore cette lueur en eux. Cette sensibilité si particulière aux beautés que la Nature propose dans cette contrée encore sauvage.

*

Si vous tenez ce recueil dans la main, ouvrez-le, lisez une ou deux nouvelles, posez-le, savourez, puis revenez-y et chérissez ces doux moments passés entre ces pages.
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Le coeur sauvage

Tendres, lucides, à la fois simples et profondes, emplies de douceur, des nouvelles "à la lisière" , belles et bouleversantes comme rarement.
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Le coeur sauvage

Le cœur sauvage est un recueil de nouvelles situées dans un coin du Vermont, cet état rural du nord-est des États-Unis coincé entre l’état de New York, le Massachusetts et le New Hampshire. Zone rurale sans grand attrait, semble-t-il, qui donne l’impression de ne pas avoir été choisie par ses habitants, mais plutôt de s’être imposée à eux. Racontées à la première personne, les textes du premier recueil de Robin MacArthur mettent en scène des individus de sexes et d’âges variables, qui à moment ou un autre ressentent le besoin de mettre des mots sur une période de leur vie, plus difficile, plus forte, plus troublante.



Il faut lire deux ou trois nouvelles au moins pour se mettre davantage dans l’ambiance, qui reste un peu la même à chaque fois, le milieu de vie de villageois un peu marginaux du Vermont, anciens hippies, chômeurs et désœuvrés divers, mères de famille qui peinent à joindre les deux bouts… La caravane semble l’habitat le plus répandu parmi ses paumés, et l’alcool le moyen le plus sûr de ne pas ressasser à longueur de soirée ses problèmes. Pourtant, le désespoir ne recouvre pas tout, et n’empêche pas les personnages qui dérivent dans ces nouvelles d’être sensibles aux beautés de la nature, aux couchers de soleil et aux petits matins givrés, aux moments de bonheur en famille, aux tiraillements de l’amour ou de l’amitié.

Les moments choisis par Robin MacArthur, son don pour les dialogues et les descriptions vivantes, font de cette lecture un beau moment, à condition d’aimer le format nouvelles. Sachez qu’elles ne sont pas trop courtes, une dizaine de nouvelles pour plus de 200 pages, et que l’auteure réussit à installer avec rapidité et finesse décor et personnages, de manière à ce qu’on ne perde pas une miette de ses textes, denses et bien traduits, ce qui ne gâche rien.
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Le coeur sauvage

Un recueil de nouvelles très contemporaines, une écriture un peu décousue et une galerie de portraits qui laisse un léger goût d'indifférence parce que peu le temps d'être creusés. La nature est moins omniprésente que prévue. Et ces personnages qui vivent isolés, qui n'ont pas choisi leurs vies, ni même de vivre pleinement ont des relents de désenchantement qui m'ont laissée perplexe.
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Le coeur sauvage

11 nouvelles tout en justesse, sensibilité, intelligence. La vie de gens simples dans la nature sauvage du Vermont. Une force d'écriture qui fait parfois monter les larmes aux yeux, mais peut aussi donner le sourire. Et toujours, en arrière fond, la rivière que l'on entend couler, comme coule les mots de Madame Robin MacArthur.

Un petit chef d'oeuvre, qui comme toujours dans ce cas-là, me laisse sans voix.

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Le coeur sauvage

Robin Macarthur est une jeune américaine qui réside dans l’état du Vermont et a publié en 2016 son premier recueil de nouvelles. Dépaysant, incisif, réaliste.



Entre campagne, forêts, lacs, villages et villes fantômes, grands espaces de cet état au nord-est des États-Unis les personnages (souvent des femmes) vivent une existence rude et solitaire. Dans des mobile home pour certaines. En prise avec les difficultés économiques et/ou familiales. Des fermes abandonnées, des départs ou des retours, des abandons et des culpabilités, de l’alcoolisme, des décès…Peinture sociale d’une Amérique rurale, sauvage et méconnue!



La vie est un combat dans ces contrées reculées avec en toile de fond des jeunes qui partent pour la guerre et ne reviennent pas. Beaucoup de références à la musique, des airs qui baignent certaines scènes et donnent à l’ensemble un côté très « wild ».

J’ai aimé les portraits de ces femmes combatives et à mesure que l’on avance dans la lecture de ces nouvelles on voit se dessiner des thèmes récurrents: la filiation et ses difficultés (non-dits, culpabilité, silences), la responsabilité des choix de vie, l’espoir. Il n’y a pas de pathos dans la description de ses instants. Il y a des atmosphères et des situations qui se dessinent en quelques phrases dans notre esprit grâce au talent d’écriture de l’auteur. Baignades dans la rivière, odeur du café matinal dans une maison froide, la vieille voiture abandonnée dans la grange, des rêves d’adolescentes, un couple main dans la main, une grand-mère qui aime son petit-fils…Impossible de tout citer tant les images sont nombreuses et évocatrices!



J’ai aimé. Parce qu’il y a une profondeur de pensée et d’écriture chez cet écrivain. Certaines nouvelles ont eu ma préférence comme « le pays de Dieu », « Là où les prés tentent d’exister », « la longue route vers la joie », « les tourtereaux »; d’autres m’ont laissé un peu sur ma faim mais toutes ont ce goût doux-amer qui caractérise le recueil. Je le referme avec le sentiment d’avoir découvert l’univers d’un auteur et une petite part des USA. Intéressant.



Alors si vous avez envie de découverte avec un recueil de nouvelles ou lieu d’un roman, de lire un auteur étranger dont c’est le premier ouvrage, d’une atmosphère de lieux reculés des USA, d’une galerie de portraits attachants liés à leur terre marqués par la solitude et pourtant gardant l’espoir au fond d’eux, alors ce livre est fait pour vous!

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Le coeur sauvage

Ce que j'en retiens, c'est avant tout l'ambiance qui se dégage dans cette région du Vermont aux Etats-Unis où les forêts, la nature sauvage façonnent les paysages et les hommes qui y vivent. J'ai eu envie d'y aller, de toucher les arbres, sentir leur odeur, plonger la main dans l'eau glacée des rivières, écouter le vent, le bruit et les cris des animaux (peut-être pas celui du puma ...lisez, vous comprendrez ;-)).



Des ballades nocturnes en forêt, des soirs d'été silencieux, une bière à la main, propices à la nostalgie, aux réminiscences de l'enfance, à l'envie d'une autre vie. Le retour à la terre pour certains avec appréhension, joie mélangée d'amertume. Des hommes et des femmes qui vivent dans ces régions par dépit plus que par choix. Des envies de s'échapper du quotidien, de tout recommencer. Des histoires de solitude, d'illusions perdues qui laissent souvent un goût amer.



Et puis et surtout, l'écriture de Robin MacArthur qui m'a tout de suite plu. J'ai aimé les chutes de ses histoires, ses personnages. De grandes pauses méditatives entre chaque nouvelle. Un très beau recueil d'une grande intensité émotionnelle que j'ai envie d'offrir à ceux que j'aime.
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Le coeur sauvage

De dépaysantes nouvelles, toutes écrites à la première personne, qui nous emportent avec elles dans le Vermont, en compagnie de ses campagnards, de ses marginaux, de ses vieux et de ses jeunes.. de simples gens qui vivent leur terre comme une histoire d'amour : avec des moments d'amour pur et et d'autres de détestation.

Ma préférée : Le pays de Dieu.

Onze petits bijoux à lire absolument.
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Le coeur sauvage

C'est superbe ! Tout ce qu'on aime dans la littérature américaine, les grands espaces, le whisky, la rudesse de la nature et des gens. L'unité de lieu donne son unité au recueil, ainsi que le côté très introspectif de toutes ces nouvelles. C'est rempli de souvenirs, de regrets, de retour au pays, de nostalgie. On retrouve de nouvelle en nouvelle certains personnages ou certains noms de famille (à une ou deux générations d'écart) en arrière-plan, ce qui donne cette impression de monde en vase clos, de répétition, de quelque chose d'immuable. On a d'ailleurs (à de rares exception près) du mal à dater précisément ces nouvelles, ni très loin dans le temps, ni tout à fait contemporaines.

Une belle découverte et un grand plaisir de lecture ! (juillet 2017)
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Le coeur sauvage

Magnifiques nouvelles, merveilleuses nouvelles, indispensables nouvelles… Et je pèse mes mots ! D'ailleurs je vais vous demander de me croire sur parole car je sens qu'il va m'être difficile de trouver les termes justes pour évoquer toute la beauté, la sensibilité et l'amour que renferment ces nouvelles. Lisez-les et vous verrez, vous allez adorer, c'est sûr  !

De quoi parlent-elles ?

Des lieux, des hommes et des femmes qui y vivent, d'un monde rural, sauvage, situé dans le Nord- Est des États-Unis : le Vermont, petit État très peu peuplé et recouvert essentiellement de forêts… Certains sont restés toute leur vie là où ils sont nés, d'autres sont partis, ont préféré continuer leur existence ailleurs, en quête d'un bonheur ou d'une réussite qu'ils pensaient ne jamais atteindre en restant sur ces terres sauvages.

Mais un jour, ils reviennent. Les parents ont vieilli ou sont morts, les champs étouffent sous les mauvaises herbes, les toits des fermes menacent à tout moment de s'écrouler, les mobil- homes et les cabanes de chasseur prennent l'eau, des bouteilles de bière ou de whisky jonchent le chemin principal et les bois vigoureux ont pris leurs aises.

« Il se passe quoi avec ces champs ? Cette façon qu'ils ont de rendre possibles toutes les directions . D'ouvrir des perspectives aux maisons, aux terrasses, aux voix. Cette façon dont le mot même - « champs »- te donne l'impression d'être à la fois domestiquée et sauvage, mi-loup mi-humain, capable de t'avancer vers cette terrasse avec sa fumée et ses rires, ou bien vers les bois, où tu pourrais tranquillement, sans bruit, commencer à marcher. »

Revenir sur ces terres, c'est retrouver l'enfance, les baignades nus dans les rivières glacées, les odeurs de pins, d'érables et de fougères, les promenades nocturnes dans les forêts mystérieuses où veillent le cerf, le lynx ou le puma, les cris des animaux sauvages.

Alors, soudain, naît le sentiment que si la vie dans ces lieux est difficile, ailleurs elle est peut-être tout simplement impossible. Une question se pose : où se construire ? Ici ou là-bas ? Peut-on être d'ici et vivre là-bas sans souffrir, sans ressentir un manque ?

« Je m'arrête un moment sur cette route, les bras ballants, et je ferme les yeux en me disant que la vie nous offre peut-être plus d'une chance de nous en sortir, ou différentes formes de chance, et je me remets à marcher vers l'endroit où je suis né, celui où trop de mes proches sont morts, et sous cet angle la maison et la grange paraissent curieusement moins solides, moins violentes, moins permanentes, leur semi-ruine laisse entrer une nouvelle sorte de lumière, et les rivières, qui à l'aube ressemblaient à des veines, ont maintenant l'air de rivières charriant leurs eaux froides vers un lieu plus vaste, encore à déterminer, où je me sentirais chez moi. »

Enfin, revenir, c'est surtout, bien sûr, revoir ceux qu'on aime. L'émotion est intense et Robin MacArthur peint de façon extrêmement subtile et délicate ces retours, les silences qui les accompagnent dans l'intimité d'une soirée de fin d'été, le surgissement d'un passé qui soudain affleure, affolant les pensées tellement l'amour est là, fort, puissant, au détour de chaque chemin, à la lisière des grands bois sombres, dans l'air vif des matins frais, dans les rires et les larmes des visages aimés, dans les rides de ceux que l'on n'a pas vus vieillir parce qu'on est parti. Alors, surgit, vaguement, une certaine nostalgie, une forme de culpabilité, même, que l'on noie dans l'alcool et les larmes.

J'aimerais tellement vous en dire plus pour vous persuader de lire ces nouvelles magnifiques dont l'écriture exprime si magistralement toute la complexité des sentiments des personnages, solitaires ou marginaux, un peu paumés, usés par la vie, déchirés par les séparations liées à la perte de l'être aimé ou simplement à son éloignement.

Par définition, une nouvelle est un texte court, concis et pour ma part, je suis toujours un peu frustrée lorsque j'en achève la lecture, mais les textes de Robin MacArthur ont une force, une puissance d'évocation telle qu'en quelques mots, elle bâtit toute une histoire, tout un passé et un avenir, nous rend ses personnages attachants, vivants, terriblement humains dans leur fragilité et leur vulnérabilité.

J'ai achevé la lecture de chacun de ces textes dans un état proche des larmes tellement l'émotion est intense, c'est dire à quel point j'ai été saisie par ces portraits magnifiques.

« Elles ressemblent à quoi les femmes de chez toi? » demande Matthew à Hannah.

« Les femmes de chez moi, en tout cas . Voilà ce que je réponds intérieurement à Matthew. Sauvages. Ridicules. Seules dans leur maison. Un vent frais s'engouffre sous le calicot de ma robe, me lèche les cuisses. Et moi ? A quelle maison j'appartiens ? A quel pré ? Les grillons stridulent de plus belle, partout. Toujours ce même vieux, très vieux chant d'amour. »

Surtout, surtout, ne passez pas à côté de ce petit chef-d'oeuvre !
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Le coeur sauvage

En exergue, cet avis de Rick Bass :



« Sauvages, élégantes, lumineuses : autant d’adjectifs pour décrire les nouvelles de Robin MacArthur, et le profond sentiment d’émerveillement qu’elles provoquent. »



Autant dire que je me suis jetée sur ce livre, surtout après avoir lu le billet très tentateur d'Electra !

Et je n'ai pas été déçue ! Pas forcément fan de nouvelles, je me suis laissée emporter !



Vermont, nord-est des USA, un endroit où se côtoient anciens hippies en mobil-homes et citadins richissimes venus chercher un coin calme pas trop perdu loin des villes.



Des histoires de femmes, pour la plupart, narratrices d'un morceau de leur vie , souvent à la recherche d'apaisement ou de souvenirs heureux, Des deuils, des maladies, des regrets, des vies ratées (selon le critères du monde occidental ultra-connecté et hyper-marchand), des émois d'adolescents, des addictions à la drogue ou à l'alcool, Joan Baez ou de la country en fond sonore, la forêt et un hypothétique puma qui rôde…



Une collection d'instantanés de personnages attachants, tous liés à cette terre, qui en partent et y reviennent, qui ne l'ont jamais quittée, tous marqués par la solitude mais qui, chacun à leur manière, portent un espoir !
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Le coeur sauvage

11 voyages dans le Vermont : constitués de fermes qui partent à vau-l'eau, de retours accompagnés de remords ou de culpabilité, de trajets immobiles rêvés les fesses posées au creux d'une Karmann Ghia 1957, de paysages immuables décors de destins bousculés.



C'est tout cela le recueil de nouvelles de Robin MACARTHUR et bien plus encore... des atmosphères et des époques où l'on travaillait dur une terre indocile, rebelle, si belle... des rêves d'ailleurs, du droit à la différence, des regrets de ce qui aurait pu être à Silver Creek ou Round Montain, "là où les prés tentent d'exister".



Onze nouvelles, des photos sépias, instants de vies pour des femmes et des hommes qui tentent de s'intégrer dans des lieux qui s'efforcent de ne pas mourir. histoires racontées sans noirceur. Ma préférée : "Là où les prés tentent d'exister", mais les contrées sont aussi sauvages que les coeurs dans la narration de Robin Marcarthur.



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Le coeur sauvage

Un recueil de onze nouvelles se déroulant au fin fond du Vermont.

J'ai trouvé le contexte très immersif. On ressent vraiment cette atmosphère de lieux reculés un peu à part, comme s'ils étaient complètement isolés du reste du monde. J'ai beaucoup aimé cette Amérique rurale, bien loin du glamour que l'on nous montre habituellement.



On se retrouve avec des personnages assez divers, même si on voit beaucoup de jeunes femmes et des personnages globalement insatisfaits de là où ils se trouvent à la fois physiquement et dans leur vie. Le besoin de s'évader, voire de s'échapper revient souvent, ce qui laisse un sentiment doux-amer à la lecture.



J'ai apprécié certaines nouvelles plus que d'autres, notamment Karmann dont la fin m'a beaucoup plu.

Toutefois, les fins de certaines autres nouvelles m'ont semblé faire "retomber" l'histoire et ne m'ont pas particulièrement marquée.



Je pense que l'atout principal de ce recueil réside dans l'atmosphère qu'il parvient à créer. Quelque chose de très simple, naturel mais très particulier et empreint de mélancolie.



Il ne s'agit pas d'un coup de cœur, mais cette lecture a tout de même su me transporter.
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Le coeur sauvage

Onze nouvelles qui mettent en scène des hommes et des femmes vivant en vase clos dans le Vermont, à la frontière de la civilisation et du monde sauvage. Des femmes surtout. Des filles qui aspirent à quitter cette terre natale où l’avenir ne leur réserve rien de bon, des mères depuis longtemps résignées, la plupart esseulées, dépressives et forçant sur la bouteille. On vit dans des cabanes au bord de la rivière, dans un mobile home au fond du jardin, dans une ferme aux murs branlants. Quelques légumes dans le potager, une chaise sous un arbre, la bière fraîche à portée de main. On se permet une sortie au bar, une virée en voiture le samedi soir. Rien de plus. A quoi bon de toute façon.



Des nouvelles à la première personne dominées par la solitude et la perte des illusions. C’est magnifique parce que très pudique, sans les excès de drogue ou de violence que l’on retrouve dans la plupart des ouvrages mettant en scène cette Amérique rurale pauvre, blanche et en perdition. Dans ces contrées isolées on survit sans se plaindre, on préfère le silence aux vociférations. L’écriture va à l’essentiel, mélancolique et ténue, gardant à distance les descriptions lyriques d’une nature foisonnante ou les analyses psychologiques aussi barbantes qu’inutiles.



Les personnages touchent le lecteur en plein cœur par leur vie simple, leur lucidité, leur chagrin à fleur de peau. Avec ce premier recueil de nouvelles, Robin MacArthur transforme le coup d’essai en coup de maître.


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