Francesco Berti Arnoaldi

Tandis que je regardais aux portes de Rosenheim s'écouler derrière la fenêtre la forêt de sapins qui bordait la voie ferrée, je pensais qu'ici, le long de ce corridor de rails entre les arbres, avaient défilé les wagons des déportés. Et ceux qui tenaient l’œil rivé au trou d'aération pouvaient voir, eux aussi, cette même forêt, voisine, presque tangible et pourtant si lointaine, séparée d'eux par une limite infranchissable. Ils devaient, ces sapins, sembler poignants aux déportés pour ce qu'ils représentaient comme liberté, irrémédiablement.