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Critiques de Francine Dugast-Portes (4)
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Annie Ernaux : Etude de l'oeuvre

Le nombril nobelisé

Il n’y a rien de bien neuf ni de terrible dans l’histoire personnelle d’Annie Ernaux. Elle a seulement construit une œuvre sur le récit de la banalité de son existence. Une écriture minimale, au service de petites histoires, situées dans un cadre ombilical, ce serait donc la littérature.



Il est vrai que l’on commence à y être habitué. Ce mois de septembre, quelle décadence.
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Cahiers Colette N°34

1913 voit la naissance de Colette de Jouvenel, fille de l'écrivain Colette et de l'homme politique Henry de Jouvenel.

Il y a donc cent ans que naissait celle qui passa à la postérité sous le surnom de Bel-Gazou.

Hommage lui est donc rendu dans ce "Cahiers Colette N°34" édité par la Société des Amis de Colette, sise à Saint-Sauveur en Puisaye, village natal ô combien chanté par l'écrivain.

Livret très émouvant surtout lorsque l'on découvre les notes écrites talentueusement par Colette de Jouvenel et qui éclairent de façon édifiante les rapports mère/fille qui n'étonneront pas ceux et celles qui ont lu les "Lettres à sa fille" précédemment publiées.

On se prend à rêver... si Colette de Jouvenel avait également écrit... que de belles pages profondément pensées n'aurions-nous pas eues?

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Passion Colette : Ambivalences et paradoxes

Pour qui a la passion Colette ancrée viscéralement depuis la première page lue, cet ouvrage excelle à faire découvrir les multiples facettes et l’œuvre immense de cette femme indomptable, à qui les obsèques religieuses furent refusées mais qui reçut des obsèques nationales, en août 1954.



Si l'on n'a pas immédiatement le coup de cœur, sans doute faut-il apprendre à la connaître. On la connaît généralement pour sa série des Claudine, souvenirs revisités de son enfance par Willy, son premier mari ; ou par son amour des bêtes - au point de l'identifier parfois à une mère à chats ; elle peut avoir un vague relent sulfureux pour avoir vanté l'opium et les amours lesbiennes ; on peut la voir encore comme un écrivain de région, de la Bourgogne à la Provence, en passant par la Bretagne.



Elle peut être tout cela à la fois et plus encore, une femme témoin de son époque et en avance sur son temps, dont l'écriture magistrale et vivante apaise et nourrit l'esprit. Les extraits de texte et les illustrations de cette biographie atypique emmènent le lecteur sur les chemins de Colette.
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Le nouveau roman

Ce livre est avant tout destiné aux étudiants en lettres mais même si je ne fais pas partie de cette catégorie de la population, j’ai pris plaisir à le lire. J’ai sauté au-dessus des obstacles techniques qui jalonnent le parcours, je veux parler du vocabulaire spécialisé peu compréhensible pour le non-spécialiste. Oubliés donc l’épanorthose, les prédicats dysphoriques, l’autotélie, les prolepses, les anaphores ou autres cataphores.



L’ouvrage a le grand mérite de mettre le Nouveau Roman dans une perspective historique et de montrer la cohérence de son avènement avec les évolutions qu’ont connues au même moment d’autres territoires que la littérature. Il analyse l’œuvre de quelques écrivains en particulier (Beckett, Butor, Duras, Mauriac, Ollier, Pinget, Ricardou, Robbe-Grillet, Simon, Sarraute) et je ressors de cette studieuse lecture avec l’envie de me plonger dans leur production.



Francine Dugast-Portes entame son ouvrage par une histoire factuelle du Nouveau Roman , depuis son émergence dans les années 50 jusqu’à son entrée dans le champ universitaire des études littéraires notamment au travers des colloques qui lui sont consacrés dans les années 70, en passant par la période des années 60 qui voient se développer à la fois l’attachement et l’hostilité à son égard. Le liens avec les acquis des sciences humaines comme la linguistique, la psychanalyse ou la sociologie marxiste et la convergence avec le structuralisme sont soulignés.



Dans une seconde partie, plus littéraire, l’auteur montre quels ont été les bouleversements (les ‘subversions’ comme l’écrit Francine Dugast-Portes) introduits par les écrivains rattachés à ce mouvement : un dynamitage en règle des codes de la narration et de la représentation de ce qui est généralement considéré comme étant la réalité. Citons quelques exemples : l’abandon de l’ordre chronologique sans points de repère palliatifs, l’étirement de la durée et l’abondance des descriptions propices à transmettre au lecteur un profond sentiment d’ennui, la perturbation de la logique, une écriture oscillant entre minimalisme et extrême complexité, la mise à l’écart du sujet et du personnage, survivance désuète de l’ordre bourgeois, devenu dans le Nouveau Roman non identifiables, flou, marginal, réduit à n’émerger que sous forme de pronom…



La troisième partie s’efforce de montrer comment derrière ces révolutions avant-gardistes subsiste néanmoins une ambition de produire du sens notamment au travers de la permanence du Sujet et de la relation à l’Histoire. Les écrivains du Nouveau Roman ont refusé d’écrire des livres ‘engagés’ et ont surtout fait preuve de préoccupations esthétiques mais cependant ils ne sont pas restés étrangers à leur temps. Leurs romans laissent souvent apparaître le contexte historique (décolonisation, la seconde guerre mondiale, le scepticisme envers le progrès…).



Pour conclure, Francine Dugast-Portes montre que le Nouveau Roman s’avère peu différent des autres arts de son époque (cinéma, arts plastiques, musique) dans sa démarche privilégiant une visée esthétique et sensorielle, la création d’autres mondes, la déstructuration. La démarche s’avère proche également de la poésie par le refus de la représentation, par la sacralisation de l’art, par les recherches de sons, d’images, de rythmes et par l’importance donnée aux formes du jeu (hasard, parodie…).



Même si le Nouveau Roman fait maintenant partie de l’histoire, il a incontestablement été porteur d’interrogations qui ont laissé une empreinte durable dans la littérature de ces trente ou quarante dernières années. L’auteur souligne enfin qu’il n’a pas eu le monopole de l’inventivité en littérature et que les frontières entre le Nouveau Roman et d’autres démarches originales comme celle de Pérec, le Clezio, Semprun sont perçues de manière moins étanche qu’autrefois.

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