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Critiques de Francis Didelot (8)
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La douzaine du diable

La douzaine du diable publiée en 1953 par Igor B. Malowski est la première anthologie de nouvelles policières de langue française à marquer ou non dans vos annales.

Le recueil s'ouvre sur les chapeaux de roues avec la nouvelle "Bénis soient les humbles ou le Petit Tailleur et le Chapelier" de George Simenon qui atteint des sommets de finesse. Il mérite haut la main le maillot jaune pour cette nouvelle noire bien ficelée . Déjà parue dans Mystère Magazine en 1949, Simenon a remanié sa nouvelle et en a changé le dénouement. Il nous propose deux versions . A vous de juger celle que vous préférez.

Pour l'anecdote, cette nouvelle remporta le premier prix au 4e concours annuel de la nouvelle policière organisé par "Ellery Queen's Mystery Magazine", se classant en tête de quelque mille concurrents. C 'était la première oeuvre d'un auteur de langue française à triompher de centaines d'écrivains anglo-saxons ou un prix fut attribué à un non-américain.

C'est à Pierre Very que je remets le maillot à pois qui enchaîne avec L'inspecteur D...comme délirant, une bouffée d'oxygène parmi les nouvelles qui suivent mais qui s'essoufflent hormis Yves Fougères que je ne connaissais pas qui déboule de nulle part avec La patte d'oie...Une sacré foulée ! Pour la peine, il enfile le maillot vert.

Pierre Boileau et Thomas Narcejac, Stanislas A. Steeman, Jacques Decrest, Léo Malet, Jean le Hallier, Michel Marly, Maurice B. Endrebe, Francis Didelot, Jacques Bommart, La queue du peloton ne démérite pas mais ils m'ont largué…

La douzaine du diable, ça m'a à demi-enflammé !

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Six heures d'angoisse

Ecrivain français mort en 1985, Francis Didelot a commencé une carrière littéraire en écrivant toutes sortes de textes : études historiques, monographies, pièces de théâtre, dialogues de films, etc. Il s'essaye au roman puis aborde, en 1930, le roman policier, un genre auquel il consacre ensuite une grande part de son inspiration. Son héros récurrent, le commissaire Oreste Bignon de la Brigade criminelle, est le personnage central de « Six heures d'angoisse », polar édité chez Fayard en 1970 dans la collection Club des Masques (vous savez, « LES Maitres du roman Policier, de l'Aventure et du Mystère »).



La quatrième de couverture donne tout de suite le ton : un Super Constellation qui a décollé d'Orly n'arrivera pas à destination ; il est condamné. Autant dire qu'une bombe a été glissée dans l'appareil qui va exploser en vol. Bon, si on connait la fin d'avance, à quoi bon continuer la lecture ? A moins que le coupable soit difficile à identifier …



Et bien, amis lecteurs, figure-vous que beaucoup de personnes ont suffisamment de raison d'en vouloir à cinq ou six passagers pour être tentés d'avoir placé une bombe à bord. Tout d'abord, et de source sérieuse (Scotland Yard, pas moins), il y aurait pour 1 milliard de francs de bijoux planqué dans la soute à bagages : autant dire que l'expéditeur pourrait avoir intérêt à organiser une fausse expédition suivie d'un attentat afin d'empocher une forte somme due par les assureurs. Ensuite, il se trouve que le ténor italien Luigi Serato voyage en compagnie de sa séduisante secrétaire, Carla del Aosta : il se pourrait que sa femme, Angélina Serato en veuille suffisamment à son époux pour avoir envisagé de le supprimer. Et puis il y a Tatiana Andreievna Tsémenovna, une dissidente soviétique montée à bord sous le prétexte d'une mission « économique » : une femme dont les Russes pourraient avoir eu envie de se débarrasser avant qu'elle communique des secrets d'Etat à l'Ouest (pour information, le vol725 est à destination de Toronto). A moins que ce ne soit Félix de la Valnoye, « un ignoble individu, un raté, un fruit sec » qui jalouse la réussite de son frère jumeau, Gaston : cet homme (page 125) prêt à tout par esprit de rancune, anarchiste de surcroit, pourrait avoir songé à liquider son frère afin d'hériter du magot. Et si c'était Peyremal, ce gaillard qui aurait téléphoné d'une cabine publique pour avertir les flics : curieusement, sa femme est à bord, et -comme elle est cardiaque- l'annonce d'une bombe à bord devrait normalement l'envoyer de vie à trépas, ce qui laisserait à l'homme tout loisir de s'occuper de Priscilla, un joli brin de fille de douze ans plus jeune que lui. Oui, sauf que Peyremal nie avoir passé cet appel, et pourtant la police lui a administré le sérum de vérité. Enfin, il y a un certain William qui hériterait d'un sacré pactole si son père, qui est à bord, venait à disparaître.



Alors qui a placé la bombe ? Nous avons (cf. les lignes qui précèdent) quelques supposés criminels pouvant avoir agi par jalousie, intérêt ou haine, et une personne qui pourrait ne pas avoir de mobile apparent. Evidemment, chacun plaide non coupable. Sudbury, citoyen britannique, décède d'une crise cardiaque pendant la traversée. Curieusement, l'avion n'explosera pas : il s'agissait d'une plaisanterie. Jouant son va-tout, Oreste Bignon, « notre » commissaire, va scénariser la mort d'une autre personne montée à bord de l'appareil afin d'être en mesure de démasquer le coupable.



Un peu tiré par les cheveux, « Six heures d'angoisse » ne brille pas par son écriture ou par l'originalité de son scénario. Les personnages sont à la limite de la caricature, les longueurs sont légion, le suspense est faible et l'addictivité est assez moyenne (je me suis forcé pour terminer la lecture). Certains lecteurs pourraient aimer le côté désuet de l'ensemble (ah, les avions à hélice) ou les expressions de deux canadiennes montées à bord (Qu'ek tu fas icitte, maudite ? Et toié, pourquoié t'es gréiée en chaloupe des airs ? C'est-y que tu vas t'envoler avec moié ? Tout juste, et dans c'te bardasse!). Bon, je me force et je mets deux étoiles …
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Le septième juré

Roman noir de la fin des années 60, cette fuite en avant d'un notable responsable d'un meurtre qui continue de vivre au milieu des siens, des autres notables de province qui vont pour certains jusqu'à ignorer, excuser ou cacher la tragédie qui s'est tenue; les questionnements et les remords du meurtrier qui signeront sa fin.
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Le septième juré

Un bon petit polar, très cinématographique dans son écriture et sa trame. Pendant toute la lecture, j’imaginais Bernard Blier dans le rôle du héros. Avant de constater que le film qui en avait été tiré était porté par cet acteur ! Jusqu’au bout, ce polar est plaisant et bien écrit.
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Le septième juré

« Le Septième juré »... Peut-être vous souvenez-vous de ce chef-d'oeuvre oublié de Georges Lautner, un film datant, me semble-t-il, de 1962 et dont l'interprète principal n'est autre que l'immense Bernard Blier ? Non ! Aussi vous sera-t-il difficile de vous souvenir que ce film est adapté d'un roman éponyme de Francis Didelot.



Francis Didelot, vous connaissez ? Non ? Alors, sachez que Roger-Francis Didelot est né à Madagascar en 1902, mort en 1985. Qu'il eut une courte carrière d'avocat, se lança dans l'écriture, signa des dialogues (parfois adaptés de ses romans) pour le cinéma et, d'après les spécialistes, a consacré la meilleure part de sa production au genre policier.



Policier ? « Le septième juré », écrit en 1958, l'est sans l'être tout en l'étant.



Un meurtre, un assassin, tout désigne que le roman va naviguer dans les eaux du « polar ». Un procès, une plaidoirie, et l'on se dit que l'ouvrage va se consacrer à un sous-genre du « policier-juridique ».



Oui ! Oui, mais non ! Car, si tous les éléments sont mis en place par l'auteur pour faire de son oeuvre un roman policier, et si le passé de Didelot le destinait à écrire des « polars juridiques », celui-ci parvient à surprendre son monde en proposant un roman sociétale, une critique de la bonne bourgeoisie, et du rapport de celle-ci avec une jeunesse dévoyée.



Grégoire Duval est un pharmacien marié avec une femme castratrice. Celle-ci dirige tout dans sa vie, jusque dans son métier, et ne laisse, à son mari, pour seule latitude, une partie de belote quotidienne. Mais, même cette « liberté » n'est qu'une autre barrière posée par la mégère pour enfermer son homme. Plus qu'une bulle d'air dans sa vie étouffante, cette soirée est encouragée par madame pour tenter de cacher le joug sous lequel elle maintient monsieur. Elle ne rêve que de reconnaissance et, sachant qu'elle ne pourra l'obtenir qu'à travers lui, elle dirige tout d'une main de fer, mais avec suffisamment de psychologie pour que personne ne s'en rende compte, pas même son mari...



La liberté, lui, il ne l'a connu qu'une seule fois, jadis. Quand il eut une aventure avec Nadia, pendant quelques jours. Il aurait pu tout plaquer pour elle, mais, déjà castré, effrayé à l'idée de bouleverser sa vie dirigée par son épouse, de peur d'avoir enfin la liberté, de prendre des décisions, il préfèra s'enfuir sans explication et retourner, la queue entre les jambes, dans le jupon de sa femme.



Depuis, seul le souvenir de ces jours de liberté lui permettent de supporter son épouse... ses trois enfants... son métier... son statut de notable... ses parties de belotes... sa vie !



Et puis, Lola apparaît. Lola, une fraîche jeune femme issue des « bas-fonds », ces quartiers dévoyés dans lesquels une jeunesse perdue se livre à tous les excès... Qu'elle est belle, Lola, qu'elle est libre, libre au point de choisir d'avoir pour petit ami, A.S. alias Alain Sautral, un jeune homme associal que toute la bonne bourgeoisie méprise au point de ne l'appeler que par ses initiales pour le dépersonnaliser. Cet homme effraie les bien-pensants parce qu'il refuse d'avoir la même vie bien réglée que ceux-ci. Lola aussi est méprisée, par les femmes de notables parce qu'elle est trop belle, trop jeune, trop délurée et que toutes savent que leurs hommes n'ont d'yeux que pour elle.



Un jour, Grégoire dîne à l'auberge du père Sosthène. Le restaurant est un lieu de rencontre uniquement fréquenté par les notables du coin, une façon de se dépayser tout en fréquentant les mêmes gens que les autres jours de la semaine. Placée sur une rive d'un cours d'eau, l'ambiance bucolique et reposante, permet aux clients de se divertir alors qu'ils ne font que resserer les liens qui les maintiennent dans une vie écrite à l'avance.



Le père Sosthène déboule, carte à la main, l'heure du choix à sonner, que va bien pouvoir choisir Grégoire ? Rien ! Sa femme se jette sur la carte et d'un « Nous », pour désigner la décision qu'elle prendra pour tout le monde et, surtout, pour son mari, l'émascule de sa tyrannie comme si le pauvre homme avait encore besoin de ça pour ne plus se sentir homme. Le repas se déroule, les uns s'endorment sous l'effet de l'alcool, les autres vont danser. Grégoire, se réveille et décide d'aller marcher le long de la berge pour prendre l'air, pour repenser à ces moments de Liberté passés qu'il regrette et redoute en même temps.



Et là ! c'est l'apparition. La femme de son passé ressurgit, nue, sortant de l'eau ! Non, ce n'est pas elle, c'est Lola ! Lola ! Nadia ! Nadia ! Lola ! les deux corps, les deux visages se superposent. Le bonheur passé lui donne la force de s'approcher. Nadia l'aperçoit ! Nadia a peur ! Lola hurle ! Le visage d'antan fait place aux stigmates de la peur de la jeune femme d'aujourd'hui ! Lola hurle ! a peur de lui ! Il faut qu'elle se taise, que personne ne sache que lui, Grégoire Duval, s'est approché de cette jeune femme nue. Et s'il passait pour un pervers aux yeux de ses fréquentations... aux yeux de sa femme... Sans réfléchir, ils jette sur Lola et l'étrangle pour la faire taire...



Morte ! Lola n'est plus ! Nadia a disparue ! Absence de remords ! Quoi ? après tout, il a juste fait taire la jeune femme. Lola, une dévoyée, une femme de peu de vertue que personne ne regrettera. Et puis, après tout, pourquoi Lola a-t-elle hurlé ? Il n'est pas dangereux ! Il ne lui aurait rien fait ! Tout est de sa faute !



Sûr de son innocence, il retourne à l'auberge où personne ne s'est aperçu de son absence. La chance est avec lui, normal, il n'a rien à se reprocher.



Bientôt, le corps est découvert, le coupable pointé du doigt : ce ne peut-être que A.S., l'ignoble A.S., le type qui frappait Lola, qui heurtait la bienpensance de la ville, l'irrécupérable A.S.



Grégoire retourne à sa vie... la ville s'apprête à vivre le procès de A.S., la ville espère la condamnation de ce fléau. Pour cela il faut un jury, Grégoire est sur la liste dans laquelle on sélectionne les jurés, mais il y a peu de chance que cela tombe sur lui. Oui, mais sa femme fait tout pour influencer la sélection et le destin... ce fichu destin... va pousser Grégoire Duval, le coupable, à faire face à Alain Sautral, l'innocent. Mais Grégoire, lui aussi est innocent, à ses propres yeux, mais il ne se voit pas condamner Alain Sautral qu'il sait innocent... car il ne peut être coupable. Oui, mais, comment prouver l'innoncent de Sautral sans avouer sa culpabilité ???



Et c'est tout le dilemne du roman, les histoires de conscience de Grégoire Duval qui, s'il est bien l'assassin de Lola, n'est pas un coupable, pas un méchant... et, parce que c'est un homme bon, il ne peut laisser condamner Alain Sautral...



C'est donc avec toute la fougue de l'homme de coeur se souciant de son prochain et refusant que quelqu'un soit victime d'une erreur judiciaire que le pharmacien va s'improviser avocat de la défense en potassant le code et en profitant des droits et des devoirs qui régissent le statut de juré afin de permettre au doute de s'insinuer dans l'esprit de ses confrères...



A savoir s'il réussira, il vous faudra lire le roman pour le savoir.



Francis Didelot est un écrivain. Cela, je ne vous l'apprend pas puisqu'il a écrit des livres. Mais, le lecteur peut s'en rendre compte à la lecture du début du livre. Effectivement, l'homme sait incontestablement mener une histoire, mais, dès les premières lignes, on sent qu'il possède une réelle plume et qu'il n'hésite pas à s'en servir mais sans trop en faire. Pas question d'emphases, pas plus qu'un style ampoulé, mais une maitrise de la langue et un désir de ne pas affadir sa plume comme bien trop d'auteurs de romans policiers ont tendance à le faire de nos jours.



Et ce sont là les principales forces de l'auteur, de proposer un réel style et de mettre en place une ambiance, un contexte qui vont sceller les barreaux de la prison mentale de son personnage principal. A partir de cette claustration mentale, la réaction de Grégoire est guidée par la logique imposée par la situation mise en place par Francis Didelot.



Au final, même si le genre policier est plus une excuse qu'une réalité, Francis Didelot, grâce à son talent, sa plume, sa capacité à imposer une situation à ses personnages nous livre là un excellent roman où l'on suit le cheminement de pensée du héros (ou anti-héros) sans jamais réussir à avoir un avis tranché sur son comportement, emprisonné entre l'acte horrible du personnage et la sincérité de son sentiment d'innocence.
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Le coq en pâte

Le juge Morestel est en pleine instruction d'une affaire criminelle quand tout à coup le doute l'assaillit. Notre bon juge est choyé par deux femmes. Il devrait donc s'estimer heureux. Mais voilà ! Il réalise que ces 2 femmes ont fait de lui un être emprisonné. Pire il se sent totalement dominés par sa femme et sa sœur. Il est totalement tiraillé entre son métier et sa vie de coq en pâte. Bref il ne se sent plus maître de son destin. Lui il veut changer de vie, ne plus être un petit juge de province….Vous l'aurez compris nous sommes là dans un roman psychologique. Un roman d'atmosphère. Et le point de départ de l'auteur est tout à fait intéressant il est même plutôt bien traité. Sans doute quelque chose de Simenon dans ce polar noir. Une belle découverte
Lien : https://collectifpolar.com/
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Six heures d'angoisse

Je m'inscris en faux en ce qui concerne l'unique critique sur cet ouvrage. Premièrement, il s'agit du second volume de la longue série "Bignon", paru en 1955, l'édition au Masque en 1970 n'est donc qu'une réédition. Ensuite, ce qui est présenté comme un "charabia" et qui figure en toute premières pages de l'ouvrage est du patois canadien. Didelot n'a pas eu peur de faire "l'amuseur", lui qui a "mangé à tant de râteliers". Le lecteur qui a dégusté du Bignon appréciera d'autant puisque Bignon, ayant façonné à l'école du crime, est un personnage d'une nature sévère. C'est donc un petit bonus, une petite cerise sur le gâteau que cette introduction. Quant au reste, il est à l'égal de la série. Une écriture limpide, juste, où le nécessaire est dit pour plonger le lecteur dans deux lieux aussi différents qu'une carlingue d'avion - qui traverse l'Atlantique à 10 000 mètres d'altitude, à la (haute) vitesse de 500 k/h, poussée par des moteurs cumulant 13 000 chevaux - que le froid Paris d'une nuit de Noël et les locaux du 36 quai des Orfèvres bouillant d'anxiété et agités d'une fébrilité qui vont grandissant au fil des heures. "Six heures d'angoisse". Un excellent Didelot.
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Le club des bis

Être au mauvais endroit au mauvais moment, cela peut entraîner des désagréments, voire plus.



C’est ce que peuvent constater Jean-Marc et Jean-Pierre, surnommés Marco et Pétrus, les jumeaux de quatorze ans, qui passent leurs vacances sur l’île d’Oléron dans la villa familiale La Flibuste. Leur mère malade est restée à Paris pour se soigner, et leur père, architecte, est en voyage en Belgique.



Ce jour là, alors qu’ils se promènent à Saint-Trojan, ils aperçoivent une camionnette boueuse, arrêtée, moteur au ralenti. Soudain deux hommes les bras chargés de sacs déboulent d’une banque et s’engouffrent dans le véhicule, au volant duquel un individu les attend. Les jumeaux sont les témoins d’un hold-up et Jean-Pierre tente de se saisir de l’un des cambrioleurs. Mais un quatrième survient, armé d’une arme à feu, et Jean-Pierre est bousculé, happé, enlevé, engouffré dans la camionnette. Jean-Marc ne peut rien faire sauf demander à Jack, leur chien boxer de les suivre. Peine perdue.



Les témoins sont naturellement divergents dans leurs déclarations effectuées au policier arrivé sur place. Jean-Marc est fort marri et confie à leurs amies suédoises, Helga et Brigitta les jumelles de dix-sept ans, passant elles aussi leurs vacances sur l’île, ce qu’il vient de leur arriver. De même il raconte ce fait-divers à leurs autres amis, qui constituent la bande des Bis. Les Martinot, Maurice et André, dix-sept ans, et les Chasseneuil, Philippe et Gérard, douze ans, sont de caractère différent ainsi que d’aspect physique. Ce dernier point nous importe peu mais ce sont leurs réactions qui nous intéressent.



Jean-Marc ne veut pas prévenir la police de l’enlèvement de son frère Jean-Pierre, afin que ceci ne soit pas diffusé dans les journaux, ce qui pourrait être nuisible à la santé de leur mère. Il préfère rechercher l’endroit où est séquestré son frère Pétrus et le délivrer. Les Chasseneuil, de fougueux gamins, sont prêts à se jeter à l’aventure, tandis que les Martinot, plus réservés, plus réservés, peut-être plus réfléchis à cause de leur âge, préfèreraient que les policiers soient informés et participent aux recherches.



Un compromis est trouvé et Jean-Marc est persuadé que Pétrus parviendra à leur envoyer un message indiquant son lieu de détention. Et Jack, le boxer, n’est-il pas là lui aussi pour participer à cette chasse aux indices, à délivrer l’un de ses deux maîtres ?







Pendant ce temps, Jean-Pierre est enfermé et ligoté. Si ses membres sont liés, ses oreilles et ses yeux ne sont pas bouchés et il enregistre les conversations entre les ravisseurs. Il les baptise le Chef, Gros-Bébé, Quenelle et Hareng-saur, en référence à leur statut ou apparence physique. Il va jusqu’à leur conseiller de demander une rançon, son père étant très riche argue-t-il, car il cogite sa petite idée.



La bande des Bis parvient à localiser l’endroit où est retenu Pétrus, un moulin désaffecté, mais à cause d’un contretemps, si Jean-Pierre parvient à s’échapper, c’est Jean-Marc qui devient à son tour prisonnier. Entre temps Pétrus a réussi à fournir quelques éléments à son frère et les bandits ne font pas la différence entre les deux garçons qui ont échangés, malgré eux, leur rôle.







Francis Didelot, un romancier aguerri et reconnu dans l’écriture d’énigme pour adultes, avec des ouvrages mettant en scène entre autres le commissaire Bignon, n’a écrit que peu de romans pour les juvéniles, et sur le tard.



Et l’on sent bien que cette intrigue est fouillée, travaillée, avec de nombreux rebondissements, et il en faudrait peu pour que ceci soit adressé à des adultes. Comme il s’agit d’un roman destiné à de jeunes adolescents, point de violence, de cadavres inutiles, mais une véritable intrigue toute en suspense. Que ce soit dans le moulin, puis plus tard à bord d’un voilier, les actions sont complexes et nombreuses. Naturellement l’auteur joue sur la gémellité afin de perturber les cambrioleurs mais pas que.



Sur la psychologie des personnages également, Jean-Pierre puis Jean-Marc s’ingéniant à monter les uns contre les autres les voleurs afin de les déstabiliser. Le rôle de la police est réduit à la portion congrue, et encore, sauf dans l’épilogue presque prépondérant. Presque car tout le travail de sape et l’ingéniosité des jumeaux, quels qu’ils soient, est déterminant malgré les réticences primaires des jumeaux Martinot qui au fur et à mesure que l’histoire avance prennent de l’ampleur.



Ce sont les réactions des différents protagonistes qui donnent du corps à cette histoire qui ne connaitra pas de suite, comme les séries habituelles de cette collection, le Club des Cinq, le Clan des Sept, les Six compagnons, Michel, Alice et tous les autres qui vivent des aventures mémorables et ne vieillissent pas, ou peu.






Lien : http://leslecturesdelonclepa..
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