Le XIX° siècle - Il n'en est pas moins vrai, quoi qu'il en soit, que c'est au "Barzaz-Breiz", et presque à lui seul, que l'on doive attribuer l'éclosion surprenante d’œuvres en breton dues à des lettrés ou à des demi-lettrés, publiées à partir de 1840.
Si la littérature religieuse continua d’occuper une place prépondérante dans la production de cette période, les laïcs ne voulurent pas être en reste ; et beaucoup qui auparavant n'eussent sans doute jamais pensé à écrire en breton se mirent à rimer à l'envi dans cette langue......
(extrait de "la littérature bretonne", sixième chapitre du volume paru aux éditions "Presses universitaires de France" en 1952)
Le printemps armoricain est un coloriste incomparable. D'avril à juin, il étale progressivement sur les épaules de la vieille terre la floraison de l'ajonc et du genêt comme un bliaut vert lamé d'or.
Sous le réseau mouvant des vagues, qui semblaient, pendant les longues semaines de grisaille hivernale, avoir désappris l'art des nuances, il emprisonne en le renforçant le bleu d'un ciel fraîchement repeint, d'un ciel que la Méditerranée pourrait bien jalouser à certaines heures.
De la mer à la montagne, il fait choir en neige odorante sur les chemins les pétales des pommiers et de l'aubépine, tandis qu'au creux de mille vallons d'églogue, il compose de discrètes harmonies avec le murmure des ruisseaux furtifs...
(extrait de "la basse Bretagne - Le Goëlo" chapitre II du volume paru en 1929 aux éditions "Arthaud")
La Bretagne actuelle occupe une grande partie du territoire de l'Armorique gauloise dont le nom renferme le mot mor "mer", précédé du préfixe ar-, en gaulois are- "devant, le long de" lesquels se trouvent dans le gallois Arfor et le breton Arvor, formes mutées d'un plus ancien Armor.
Partagée en un certain nombre de cités, parmi lesquelles celles des Namnètes, des Rhedones, des Coriosolites, des Veneti et des Osismii, dont les capitales étaient respectivement Nantes, Rennes, Corseul, Vannes et Carhaix, cette presqu'île était habitée avant la conquête romaine par des populations celtophones établies sur son sol depuis environ 500 ans, lesquelles en avaient assimilé d'autres appartenant à la civilisation de la pierre polie, et dont la langue a disparu, ne laissant que quelques noms de rivières et d'îles présentement impossibles à expliquer par les différents dialectes celtiques....
(extrait de l'introduction au volume paru aux éditions de la "Société Archéologique du Finistère" en 1970)