J'ai pour ce livre une petite rancune.
Non pas, du fait de son austérité qui n'est au bout du compte que la contrepartie de son sérieux et de son érudition.
Mais parce que je m'y suis senti "Hors sujet" tout au long de ma lecture.
Attiré par le titre "Langue et littérature bretonne", connaissant la rigueur de la collection "Que sais-je ?" qui sans illustration et de rédaction toujours très "universitaire", sait faire et surtout vulgariser le point des connaissances actuelles, j'ai cru trouver, en deuxième partie, une sorte de panorama sur la littérature bretonne.
Cette deuxième partie, tant attendue, ne commence qu'au dernier chapitre, exactement 17 pages avant le générique de fin représenté par une bibliographie sommaire et une apostrophe quelque peu folklorique.
- "Buhez hir c'hoaz d'ar yez koz ! " - (longue vie encore à la vieille langue !) -
J'ai donc démarré ma lecture par cette trop courte deuxième partie.
Stupeur ! Si l'auteur passe en revue, brièvement, le moyen-âge, les XIX°, XVI°, XVII°, XVIII° siècle avec notamment pour ce dernier une évocation de la fameuse réforme de grammaire de le Gonidec, il ne donne réellement pour le XX° siècle aucun titre, passant sous silence des oeuvres comme "l'île sous cloche" le premier ouvrage de science-fiction écrit en 1946 directement en breton, comme "
le cheval d'orgueil" chef d'oeuvre de
Pierre-Jakez Hélias qui ne sont que les étendards d'une littérature riche et variée.
Alors j'ai entamé la lecture de la première partie qui est un essai brillant, intelligent et clair sur la langue bretonne.
Mais le coeur n'y était plus...dommage !