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3.77/5 (sur 13 notes)

Nationalité : États-Unis
Né(e) à : Norfolk , 1864
Mort(e) à : Bergerac , 1937
Biographie :

Francis Vielé-Griffin est un poète symboliste.
Il vint très jeune en France et s'y installa, fréquenta les mardis de Mallarmé, collabora aux revues poétiques symbolistes et fonda, avec Paul Adam et Bernard Lazare, les "Entretiens politiques et littéraires"
Parallèlement aux Cygnes (1885-1891), à la Chevauchée d'Yeldis (1893), à la Clarté de vie (1897), à la Voix d'Ionie (1914), il s'essaya au poème dramatique dans une perspective symboliste avec Swanhilde (1893), Phocas le jardinier (1898) et Wieland le forgeron (1900). .

Il fut l'un des poètes symbolistes, avec René Ghil et Saint-Pol Roux, que les surréalistes respectérent quasi-unanimement.

Source : Wikipédia
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L’émission des « Chemins de la Connaissance », par Jean Markale, diffusée le 46 janvier 1984 sur France Culture.


Citations et extraits (40) Voir plus Ajouter une citation
Francis Vielé-Griffin
Chanson

J’ai pris de la pluie dans mes mains tendues
— De la pluie chaude comme des larmes —
Je l’ai bue comme un philtre, défendu
À cause d’un charme ;
Afin que mon âme en ton âme dorme.

J’ai pris du blé dans la grange obscure
— Du blé qui choit comme la grêle aux dalles —
Et je l’ai semé sur le labour dur
À cause du givre matinal ;
Afin que tu goûtes à la moisson sûre.

J’ai pris des herbes et des feuilles rousses
— Des feuilles et des herbes longtemps mortes —
J’en ai fait une flamme haute et douce
À cause de l’essence des sèves fortes ;
Afin que ton attente d’aube fût douce.

Et j’ai pris la pudeur de tes joues et ta bouche
Et tes gais cheveux et tes yeux de rire,
Et je m’en suis fait une aurore farouche
Et des rayons de joie et des cordes de lyre
— Et le jour est sonore comme un chant de ruche !
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Francis Vielé-Griffin
LA CLARTÉ DE VIE

C’est toujours le même doute :
On la guette ; elle approche sans bruit ;
Elle rit tout bas et froufroute
Entre les algues bercées :
Elle s’est doucement glissée
À travers les brisants, là-bas, dans la nuit ;
Elle a peur qu’on l’écoute :
Et, sur le sable discret,
Elle hésite et recule d’un pas,
Et les algues s’égouttent…
Mais la voici qui bute aux galets
Qui s’écroulent en fracas !

Entends-la, maintenant : la voilà reconnue ;
Elle éveille la dune
D’un grand cri de défi
Et se lève, éperdue,
Avec sa chevelure d’écume, sous la lune,
Qui s’y pose, cornue…

Elle en rit, forte et franche et s’en pare
Scintille et monte en chantant,
Riche d’une résille hilare
De rayons de lune éclatants ;

Elle varie son air au hasard de la grève ;
Selon galets ou sable, elle mêle
Aux plaines de l’Arc éternel
La voix claire et frêle du Rêve ;
Car notre âme est en elle…

S’en aller à elle et l’étreindre
Et se fondre en sa caresse vive !
Se vêtir d’elle et la ceindre
Et se draper en elle et en vivre
Et rire en sa voix et s’y plaindre
Et la pleurer toute et la suivre !

Car la voici étale ; elle est lasse
De son œuvre fatale et vaine ;
C’est l’heure des affres humaines :
Par-delà les grèves basses,
S’en retournant, elle entraîne
Vers l’éternité sans trace,
En son filet qui racle et qui roule
Et se tord et hurle en la houle,
L’âme des morts que l’aube chasse…
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Francis Vielé-Griffin
J’ai couru d’abord; j’étais jeune…

J’ai couru d’abord; j’étais jeune;
Et puis je me suis assis:
Le jour était doux et les meules
Étaient tièdes, et ta lèvre aussi;

J’ai marché, j’étais grave,
Au pas léger de l’amour;
Qu’en dirai-je que tous ne savent?
J’ai marché le long du jour;

Et puis, au sortir de la sente,
Ce fut une ombre, soudain:
J’ai ri de ton épouvante;
Mais la nuit m’entoure et m’étreint.
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Francis Vielé-Griffin
CROIS : Vie ou Mort, que t’importe…



CROIS : Vie ou Mort, que t’importe,
En l’éblouissement d’amour ?
Prie en ton âme forte :
Que t’importe nuit et jour ?
Car tu sauras des rêves vastes
Si tu sais l’unique loi :
Il n’est pas de nuit sous les astres,
Et toute l’ombre est en toi.

Aime : Honte ou Gloire, qu’importe,
A toi, dont voici le tour ?
Chante de ta voix qui porte
Le message de tout amour ?
Car tu diras le chant des fastes
Si tu dis ton intime émoi :
Il n’est pas de fatals désastres,
Toute la défaite est en toi.
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Francis Vielé-Griffin
Il y eut trois fils de Finland :
Slafide et Égile et Wieland.
Ils vinrent de l’Est dans un vent de neige,
Jusqu’au Val-du-Loup, s’y bâtir des demeures,
Près d’une eau propice à la trempe du fer,
A l’orée des bois noirs qui roulent vers la mer.

L’un, Slafide,
Tendait des lacets aux bêtes,
Bon chasseur et vaillant et agile,
A la marche muette ;
L’autre, archer aux flèches mortelles,
Égile,
Tournait en risées toutes choses ignorées
Et son rire se mêlait à ses flèches, l’une d’elles,
Quand son arc détendu vibrait sous la forêt.

Toute vie a sa peine autour d’elle.
Comme un manteau de laine
Que la pluie alourdit,
Que le soleil allège ;
Toute vie a sa peine,
Comme un manteau ourdi.

Or l’âme de Wieland était belle,
Et son manteau de peine est léger autour d’elle,
Un beau manteau de rêve ;
Et s’il forgeait des glaives
C’est que sa jeune ardeur était vive,
Comme le feu de sa forge sous le soufflet de cuir,
Et c’est que la force captive
Et son blanc bras de fille
Balançait le marteau comme un fuseau de lin ;
S’il forgeait le fer et s’il le trempait,
C’est que la jeune ardeur de son âme était franche
Et l’orgeuil de sa force et de sa beauté blanche
Et sa volonté droite était comme une épée :

« Épée!
O rayon brusque perçant la nue,
Voie droite et claire,
Éclair nu !
Rigidité surgie des pins en troupe ;
Ligne couchée de l’horizon des mers
Barré du sillage incliné vers lui des barques ;
Stature dressée de l’homme de poupe ;
Geste martial des proues de fer!
Ligne,
Ligne lumineuse
Que trace le vol des cygnes,
Ou qui prolonge le geste qui devance
Et montre le chemin qu’il fraie!
Signe de lucide volonté,
D’action insigne,
Impatience!
Épée!… »

Ainsi, obscure ou vive,
L’idée l’étreint
Et fait sa jeunesse ivre
Du rêve de son lendemain,
Ivre du travail de ses mains ;
Car elles arment le geste
Façonneur du destin.

Wieland est grave de son rêve étrange ;
Son âme s’en grisa dès le berceau d’enfance :
Telles ces fièvres sans nom allumés dans le sang,
Nées d’un crépuscule d’automne,
Quand le ciel était rouge au-dessus de l’enfant
Et que porte vers la mort le sang de l’homme ;
Fièvre qui s’attise et s’éteint dans les veines,
Au gré d’une loi mystérieuse de gloire,
Qui domine les sorts et les mène
A la défaite,
A la victoire!
Et qui dans l’enfant grave façonne le poète.
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Francis Vielé-Griffin
N'est-il une chose au monde,
Chère, à la face du ciel,
-un rire, une rêve, une ronde,
un rayon d'aurore ou de miel

N'est-il une chose sacrée
- un livre, une larme, une lèvre,
une grève, une gorge nacrée,
Un cri de fierté ou de fièvre (...)

Qui soit comme une âme en notre âme ,
Comme un geste guetté que l'on suive,
Et qui réclame, et qui proclame ,
Et qui vaille qu'on vive ?

(" La partenza")
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Francis Vielé-Griffin
D’autres viendront par la prée
S’asseoir au banc de la porte;
Tu souriras belle et parée,
Du seuil, à ta jeune escorte:

Ils marcheront à ta suite
Aux rayons de ton printemps
- Qu’ont-ils à courir si vite?
Moi, j’eus, aussi, leurs vingt ans

Ils auront tes sourires
Et ta jeunesse enchantée…
Qu’importe? qu’en sauront-ils dire:
Moi seul, je t’aurai chantée.
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Dormir et rire d’aise, un sommeil : je divague ;
Dormons : le mal d’aimer, ô cœur, t’a ravagé ;
Et je me sens, ce soir, si follement âgé
Que je me crois le survivant d’un monde vague.

La nuit est formidable et triste à tout jamais,
Un souvenir qui hante emplit l’ombre déserte ;
Mon regret est futile et mon désir inerte
N’appelle plus l’espoir des rêves abîmés ;

Dormons: il n’est plus rien sous le crêpe d’azur
Où s’est drapée à tout jamais la vieille joie ;
Tes ailes, que le saint désir ouvre et déploie,

Retombent, ton espoir d’aimer est presque impur...
Je divague au retour des vaines lassitudes,
N’avions-nous pas rêvé d’autres béatitudes ?
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XXI


La vague roule et s’effondre,
Se reploie et remonte et s’éploie :
― Son culte étreint le monde
D’un océan de joies.

La vague se dresse et s’écroule,
S’assemble et brandit sa clarté :
― Elle donne une âme à la foule
Et la pare de sa beauté.

La vague surgit et nous porte,
Nous qui chantions sous nos treilles,
Assis devant notre porte
À compter nos jours pareils ;

Nous qui chantions en poètes,
L’un pour l’autre, nos mêmes soucis,
Savons-nous si nos âmes sont prêtes
Pour les lendemains que voici ?

p.49-50
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V


J’ai couru d’abord ; j’étais jeune ;
Et puis je me suis assis :
Le jour était doux et les meules
Étaient tièdes, et ta lèvre aussi ;

J’ai marché, j’étais grave,
Au pas léger de l’amour ;
Qu’en dirai-je que tous ne savent ?
J’ai marché le long du jour ;

Et puis, au sortir de la sente,
Ce fut une ombre, soudain :
J’ai ri de ton épouvante ;
Mais la nuit m’entoure et m’étreint.

p.17-18
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