AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de rkhettaoui


Longtemps je m’étais couché très tard, de peur de mourir, ou d’être seul. Maintenant que je ne suis plus grand-chose, que je suis en bons termes avec le vide, je peux enfin me séparer – puisque c’est ça se coucher, se mettre au lit, dormir, c’est juste se séparer, rien de plus, comme me l’avait fait comprendre Mathilde Troper-Friedman après huit ans de séances deux fois par semaine. Comme elle m’a fait le découvrir par moi-même, petit à petit : elle ne va pas non plus vous dire ce que vous refusez d’entendre, sinon comment vous voulez qu’elle vous garde, qu’elle vous allonge, et qu’elle vous fasse cracher au bassinet, elle l’analyste, la championne de la séparation. Même d’elle je n’ai plus eu besoin, un beau matin, tout juste désormais, certains jours, de m’asseoir avec un copain, une amie, ou une vague connaissance. De les faire passer devant moi, d’en savourer le nombre aussi bien que chaque singularité, et la douce distance qui m’en préserve, d’un apéro l’autre, le temps d’un dialogue espacé, détendu, qui me confirme que je ferai bien de dîner seul, comme d’habitude, mais que j’aime encore la différence des corps, et le contraste des esprits. On n’est pas des bêtes, non plus, ni tous des psychotiques.
Commenter  J’apprécie          00









{* *}