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Citations de François Mathieu (44)


Il entend encore en lui comme dans ses années de jeunesse les plus agitées "l'appel et les exhortations de la voix de la vie" et ne veut pas "leur être infidèle.Mais celle-ci n'appelle plus à prendre la route et à l'amitié, non plus qu'à boire en chantant un flambeau à la main.Devenue discrète et pressante, elle (le) conduit toujours vers des chemins plus solitaires, plus sombres, plus tranquilles dont (il) ne sai(t) pas encore s'ils doivent finir dans le plaisir ou la douleur, mais qu ('il veut) et doi(t) emprunter".
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"Je voulais aussi enseigner aux hommes à trouver dans l'amour fraternel de la nature les sources de la joie et les flots d'existence; je voulais prêcher l'art du regard, de la marche et du plaisir, de la joie éprouvée à l'épreuve du quotidien.Je voulais que des montagnes, des mers et des îles verdoyantes vous parlent dans une langue puissante, et voulais vous forcer à voir quelle vie excessivement diverse et motrice fleurit et déborde chaque jour à l'extérieur de vos maisons et de vos villes.Je voulais arriver à ce que vous ayez honte d'en savoir plus sur les guerres étrangères, la mode, les ragots, la littérature et les arts que sur le printemps qui, devant vos cités, déploie sa force indomptable, sur le fleuve qui coule sous vos ponts, les forêts et les magnifiques prairies que traverse votre chemin de fer.Je voulais vous décrire la chaîne dorée des plaisirs inoubliables que, moi, le solitaire qui vit difficilement, j'ai trouvé dans ce monde, et voulais que vous, qui êtes peut-être plus heureux et plus joyeux que moi, vous découvriez ce monde avec de plus grands plaisirs encore."
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"J'avais le désir, comme on le sait, d'expliquer aux hommes d'aujourd'hui, dans une oeuvre d'une certaine importance, la vie généreuse et muette de la nature et de la leur faire aimer.Je voulais leur apprendre à entendre battre le coeur de la terre, à prendre part à la vie de l'univers, et à ne pas oublier, sous la pression des petites destinées que, n'étant pas des dieux, nous ne nous sommes pas crées tout seuls, mais que nous sommes des enfants et des parties de la terre et de la totalité cosmique.Je voulais rappeler que, pareils aux chants des poètes et aux rêves de nos nuits, les fleuves, les mers, les nuages qui passent et les tempêtes, sont les symboles et les vecteurs du désir qui déploie ses ailes entre le ciel et la terre, et dont l'objectif est l'incontestable certitude du droit de l'homme et de l'immortalité de tout ce qui est vivant. (...)"
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- Je suis preneur de rats, dit-il en sortant de sa besace de pèlerin une flûte en bronze, et il entama un air étrange et tel que flûteur allemand n’en a jamais joué.
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Branche tordue fendue
Qui pend d'année en année,
Sèche, elle gémit son chant dans le vent,
Sans feuilles, sans écorce,
Blême et nue, fatiguée d'une trop longue vie,
D'une trop longue agonie.
Ses chants sonnent durs et tenaces,
Souvent obstinés, sonnent une secrète peur,
Encore un été,
Encore un hiver.
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"Ce faisant, je vois et je vis dans la forêt beaucoup de belles choses; avant-hier, par exemple, j'ai épié sans me faire voir une volée de perdrix, aujourd'hui un lièvre, etc.C'est largement aussi intéressant et beaucoup plus drôle que de vivre en ville."
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"la vieille demeure devenue silencieuse a conservé dans ses hautes pièces sobrement décorées le charme d'une époque révolue et bénie; cependant ce charme a encore eu assez de force pour m'entourer, moi le voyageur qui avance en âge et est presque devenu apatride, en quelques jours de l'épais parfum féerique du pays natal, du passé, des rêveries et des lointains."
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Une fois encore, avant que l'été ne se flétrisse,
Nous allons nous occuper du jardin,
Arroser les fleurs, déjà fatiguées,
Qui bientôt vont faner, peut-être déjà.

Une fois encore, avant que la terre
Ne retombe dans la folie et ne résonne de bruits de guerre
Nous allons nous réjouir de quelques belles choses
Et leur chanter des chansons.
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Le propos argumentaire de Hermann Hesse, grandement inspiré par les thèses de Carl Gustav Jung, est à deux niveaux: l'unité d'un moi vu comme une composition d'éléments multiples, disparates; et le rapport entre les angoisses psychologiques et la réflexion littéraire comme moyen pour l'écrivain de sortir de la crise personnelle. Hesse qui se sent menacé par la dissolution de son moi cherche à prouver sa thèse que la vertu et le travail individuel de la connaissance de soi consistent en la reconnaissance du morcellement intérieur, de l'accumulation des sédiments. Partant de l'idée que l'être humain peut être à la fois homme et loup, il parvient au point de vue que l'âme humaine peut être considérée comme une réalité composée d'éléments multiples, masculins et féminins, jeunes et vieux, présents et passés. L'autre champ de réflexion est celui de la crise personnelle de l'écrivain élargie à la portée universelle. Sous la protection du choeur des immortels, avec Mozart, Bach, Goethe, Schubert, Novalis ou Baudelaire comme représentants, porte-parole de l'art et de l'humanisme, on peut s'élever au-dessus du combat personnel pour l'acceptation de toutes les souffrances et tous les déchirements intérieurs, et accéder à un idéal. Le "Théâtre magique" est l'instrument de cette ascension et change une matière psychologique des années 1920 en un roman humaniste, intemporel.
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"Un destin que l'on a enduré et qui vous est resté étranger n'est que douleur, poison et mort.En revanche, toute action, tout ce qu'il y a de bon, de gai, de créateur sur terre, c'est un destin vécu, un destin devenu Moi."
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On ne maîtrise pas les "choses" par la dureté et la violence, mais par le respect qui est le commencement de toute sagesse, de toute bonté et de toute beauté, écrit-il dans une de ses premières critiques.Avoir le respect de tout ce qu'on rencontre, faire honneur aussi à l'inconnu en s'intéressant à lui et en l'aimant, interroger toute chose sur ses particularités et sur son langage, permettent au sage de se familiariser avec l'obscur et le repoussant, et d'apprendre que le malheur ou le bonheur ne viennent pas de l'extérieur et que seul l'accueil que nous accordons à ce qui survient décide de ses effets sur notre vie.
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Douceur et joie. Oiseaux et feuillages. Fleurs et parfums. Cascades et ruisselets. Sa musique était tout cela. Et beaucoup plus encore.
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"Nous savons que (...), hommes, nous sommes frères et d'origine divine; réveillés et surpris un jour par cet éclair, nous ne pouvons complètement nous rendormir ni retomber totalement dans le délire de la pensée qui engendre les guerres, les persécutions raciales et toutes les luttes fraternelles des hommes."
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Les poèmes de jeunesse sont des poèmes de la nostalgie, du voyage vagabond, de la solitude, du mal du pays, du rêve, du bonheur perdu. Hermann Hesse y évoque une nature déchirée, un conflit intérieur entre les sens et l'esprit. Il cherche la délivrance d'un monde en apparence absurde. L'Orient et la psychanalyse influencent les poèmes de la deuxième période. Il découvre les voies de l'intime, le chemin du coeur du monde et l'indestructibilité du moi le plus intime, un moi qui n'égale pas le moi individuel, mais s'identifie aux fondements du monde et de la vie. Connaissance écrit à Baden en 1933 est caractéristique de sa pensée philosophico-poétique, de sa maturité:

L'esprit est divin, éternel.
A lui, dont nous sommes l'image et l'outil,
Notre chemin nous oppose; notre plus intime désir est
D'être comme lui, de rayonner dans sa lumière.

Mais nous sommes de terre et mortels,
Un lourd fardeau pèse sur les créatures que nous sommes.
Avec tendresse et chaleur maternelle, la nature nous dorlote,
La terre nous allaite, berceau et tombe font notre lit;
La nature, pourtant, en rien ne nous apaise,
L'étincelle de l'esprit immortel
Pousse son charme maternel,
Paternellement, fait un homme de l'enfant.
Efface l'innocence et nous porte vers la lutte et la conscience."
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"Je pense que la feuille pourrie doit tomber d'elle-même et faire place à la nouveauté."
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Selma Merrbaum-Eisinger

Inspirée par un amour d'adolescente à sens unique, vécu en pleine tragédie, Selma Meerbaum-Eisinger a laissé à la postérité cinquante-deux poèmes de sa main et cinq poèmes traduits du yiddish, du roumain et du français ( " Chanson d'automne " et " Il pleure dans mon coeur " de Paul Verlaine ), écrits entre sa quinzième et sa dix-septième année dans un joli et enfantin cahier, couvert d'un papier peint fleuri, destiné à Lejser Fichman, un ami de lycée et membre de la même organisation de jeunesse sioniste qu'elle, Hachomer-Hazair.
Selma Meerbaum-Eisinger naît le 15 août 1924 à Czernovitz, et meurt du typhus le 16 décembre 1942 en Transnistrie, dans le camp de travail forcé de Michaïlovka. Elle était la fille de Max Meerbaum, lequel avait quitté la campagne de Bucovine en 1912, à l'âge de quinze ans, pour rejoindre un oncle commerçant, établi à Berlin. La Première Guerre mondiale terminée, il gagne Czernovitz, recherche un local commercial, et loue la moitié d'un magasin à une jeune mercière, qu'il épouse. Selma vient au monde. Max Meerbaum meurt de tuberculose contractée à Berlin. La jeune veuve épouse Leo Eisinger. Selma grandit dans la gêne, mais fréquente le lycée, un lycée moderne où l'on pratique la pédagogie de Pestalozzi, avant de devoir suivre les cours du lycée juif. Quand le 11 octobre 1941, l'administration roumaine impose le ghetto et le port de l'étoile jaune, la famille Eisinger est condamnée à vivre à même le trottoir, à peine protégée par des couvertures tendues entre les piliers d'une arcade. Le ghetto progressivement évacué, Selma et les siens se retrouvent comme des milliers d'autres Juifs de Czernovitz en Transnistrie. Le peintre roumain Arnold Daghani, qui survivra à la tragédie, a sauvé et rapporté un carnet inestimable, à la suite duquel il a tenu un registre des morts des camps de travail de Transnistrie : " Selma Meerbaum-Eisinger (18 ans), décédée le 16.12.1942 à Michaïlovka - sa mère (Mme Eisinger), exécutée le 10.12.1943 à Tarassivka - son beau-père (M. Eisinger), exécuté le 10.12.1943 à Tarassivka. " Trois pages plus haut, il a écrit, sans préciser de date : " Architecte Leo Antschel, décédé après sa déportation de Michaïlovka à Gaïsine - sa femme Fritzi Antschel, décédée après sa déportation de Michaïlocka à Gaïsine. "

À l'évacuation du ghetto, un inconnu frappe à la porte de la famille Schächter et remet à Else, amie de lycée de Selma, le précieux album : " Je dois vous transmettre ceci de la part de Selma. Elle me l'a donné en cachette quand, aujourd'hui, on est venu la chercher avec ses parents. Il faudrait que vous le fassiez parvenir à son ami Fichman. "
[ . . . ]
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Poème

Les arbres sont inondés d'une douce lumière,
chaque feuille scintille, tremble dans le vent.
Le ciel, bleu de soie, lisse,
ressemble à une goutte de rosée que renverse la brise de l'aurore.
Les sapins, enfermés dans une tendre rougeur,
se prosternent devant sa majesté le vent.
Derrière les peupliers, la lune regarde l'enfant
qui déjà avait souri à son bonsoir.

Dans le vent, les buissons sont ravissants,
tantôt d'argent, tantôt d'un vert brillant,
tantôt semblables à un rayon de lune dans une blonde chevelure,
et ils seront après comme s'ils allaient refleurir.

Je voudrais vivre.
Regarde, la vie est tellement riche.
Il y en a tant de beaux ballons.
Tant de lèvres qui attendent, rient, s'embrassent et révèlent leur joie.
Regarde la route, comme elle monte :
si large et si claire, comme si elle m'attendait.
Et au loin quelque part, la nostalgie qui nous traverse,
toi et moi, sanglote et joue de son violon.
Le vent bruyant lance ses appels à travers la forêt,
il me dit que la vie chante.
L'air est léger, doux et froid,
sans cesse le lointain peuplier nous fait des signes.

Je voudrais vivre.
Je voudrais rire et lever des fardeaux,
je voudrais lutter, aimer et haïr,
je voudrais prendre le ciel de mes mains
et voudrais être libre, respirer et crier.
Je ne veux pas mourir. Non !
Non.
La vie est rouge.
La vie est mienne.
mienne et tienne.
Mienne.

Pourquoi les canons rugissent-ils ?
Pourquoi la vie meure-t-elle
pour des couronnes qui chatoient ?

La lune est là-bas.
Elle est là.
Proche.
Toute proche.
Je dois attendre.
Quoi ?
De tas en tas,
ils meurent.
Ne se relèvent jamais.
Jamais, jamais.
Je veux vivre.
Frère, toi aussi.
Un souffle sort
de ma bouche et de ta bouche.

La vie est riche.
Tu veux me tuer ?
Pour quelle raison ?
De ses mille flûtes
la forêt sanglote.

La lune est d'argent pur sur fond d'azur.
Les peupliers sont gris
Et le vent se jette sur moi.
La rue est claire.
Puis. . .
Ils arrivent
et m'étranglent.
Toi et moi,
nous sommes morts.
La vie est rouge,
qui rit et mugit.
Du jour au lendemain
je suis
morte.

L'ombre d'un arbre
rôde sur la lune.
On ne le voit guère.
Un arbre.
Un
arbre.
Une vie
peut projeter son ombre
sur la
lune.

Une
vie.
De tas en tas,
ils meurent.
Ne se relèvent jamais.
Jamais
et
jamais.

7 juillet 1941
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"Pourtant nous espérons. Et dans notre poitrine
Vit le soupçon ardent
Des miracles de l'amour. (...)
Il faut vouloir! Espérer! Aimer!
Et la terre à nouveau vous appartiendra."

En dépit des bouleversements, de la tragédie, Hermann Hesse demeure une voix de la conscience humaine que l'on aurait dû écouter, que l'on devra écouter. Et ce sera justice que, en août 1946, la ville de Francfort-sur-le-Main lui décerne le prix Goethe, et, en novembre de la même année, l'Académie royale de Suède, le prix Nobel de littérature, l'une et l'autre honorant ainsi l'oeuvre et le pacifisme de l'écrivain.
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Siddhartha est une étape dans la réflexion de l'écrivain sur l'Orient.Par la suite, celui-ci va s'intéresser beaucoup plus aux religions et aux philosophies chinoises..Siddhartha est aussi une oeuvre autobiographique dans laquelle Hermann Hesse tente de se dégager du piétisme de ses ascendants et présente ses propres croyances, comme il le précisera une quarantaine d'années plus tard quand il s'adressera à ses lecteurs iraniens lors de la première traduction en persan de ce roman: ce récit "est la confession d'un homme d'origine et d'éducation chrétiennes qui a quitté l'Eglise très tôt, et s'est énormément attaché à comprendre d'autres religions, en particulier les croyances chinoises.J'ai cherché à approfondir ce que toutes les confessions et toutes les formes humaines de piété ont en commun, ce qui est au-dessus de toutes les différences nationales, ce qui peut être cru et vénéré par toute race et tout individu."
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"Tandis que j'avançais, seul, je me pris à penser que, au fond, les chemins que j'avais empruntés, je les avais parcourus en solitaire, non seulement lors de mes promenades, mais aussi à chaque pas de mon existence.J'y avais toujours retrouvé des amis et des parents, de bonnes connaissances et des relations amoureuses, mais ceux-ci ne m'avaient jamais conquis, ne m'avaient jamais satisfait, ne m'avaient jamais entraîné sur d'autres voies que celles ou je m'engageais.Il se peut que tout l'homme, quel qu'il soit, ait sa trajectoire toute tracée, à l'exemple d'une balle que l'on lance, et suive une ligne déterminée depuis longtemps, alors qu'il pense contraindre son destin ou lui jouer des tours.quoi qu'il en soit, le "destin" est en nous et non en dehors; ce faisant, la surface de la vie, le vécu visible, est d'une certaine insignifiance.Ce que l'on prend d'ordinaire au sérieux et qualifie même de tragique se réduit souvent à des bagatelles.Et ces mêmes personnes qui tombent à genoux devant l'apparence du tragique, souffrent et succombent sous des choses auxquelles elles n'avaient jamais fait attention."
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