Le 16 juin, je m'éveillai comme tous les lundis, assez tard quoique mal reposé. Mes dimanches de célibataire se prolongeaient d'ordinaire fort avant dans la nuit. Mais ce, ce jour-là, j'avais quitté mes amis après onze heures pour achever, dans le petit laboratoire attenant à la chambre qui me servait de cabinet de travail, une étude urgente ...
Que signifiait ce fléau, d'où venait-il, en quoi avait-il exactement consisté ?
Pourquoi et par qui avais-je été épargné ?
N'étais-je pas partiellement condamné ?
L'étais-je jusqu'à quand ?
Quelle était la portée géographique du cataclysme ?
Était-ce un châtiment, ou un hasard, ou une imprudence des hommes ?
Était-ce un rêve persistant ou une réalité fantastique et cependant tangible ?
Assistais-je à la mort de Paris, de la France, de l'Europe, du Monde ?
Autant de questions que je m'étonne aujourd'hui de n'avoir posées que si tard et si négligemment ...