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Citation de sld09


sld09
26 novembre 2017
Le moteur tournait à trois mille cent tours, rotor synchronisé. Avant de se mettre en vol stationnaire au-dessus de la piste, Samuel vérifia que toutes les aiguilles étaient dans le vert, et tous les voyants éteints. Il chercha d'abord la verticale avec le cyclique puis, en douceur, laissa s'élever l'hélicoptère. À un petit mètre du sol, il fit imper­ceptiblement basculer la machine sur l'avant, attendit l'accrochage et accéléra jusqu'à la bonne vitesse pour monter.
- C'est parti, ma belle..., dit-il dans son micro. Je te confie les commandes quand tu veux !
Pascale esquissa un sourire, sachant très bien qu'il ne la laisserait pas piloter dans l'état de fatigue où elle se trouvait.
- Où aimerais-tu aller ?
Transmise par les écouteurs du casque, la voix de Samuel était chaleureuse, rassurante. Comme chaque fois qu'elle volait avec lui, Pascale pensa qu'il pourrait bien l'emmener au bout du monde sans qu'elle proteste.
- Choisis pour moi, répondit-elle en calant sa nuque contre l'appui-tête.
Les hangars de l'aéroclub étaient maintenant réduits à la taille de jouets sous leurs pieds. Samuel appela la tour de contrôle et vira à gauche tandis que Pascale fermait les yeux. Se promener dans le ciel était exactement ce dont elle avait envie après ces journées atroces. Son père et son frère, aussi effondrés qu'elle, étaient repartis en voiture juste après l'enterrement, incapables de comprendre pourquoi elle tenait tant à rester.Elle-même n'aurait su le dire. Depuis combien d'années n'était-elle pas revenue dans la région ? Vingt ans, au moins.
- Je vais t'emmener vers Gaillac, annonça Samuel. Tu verras des vignobles et les berges du Tarn...
Sa gentillesse était assez émouvante pour que Pascale sente une boule se former dans sa gorge. Elle déglutit plusieurs fois, rouvrit les yeux, essuya le plus discrètement possible une larme qui commençait à rouler sur sa joue.
- Ne pleure pas maintenant, ça va t'empêcher de regarder le paysage !
Il la consolait mieux que personne, l'entourait de tendresse, l'avait laissée sangloter une partie de la nuit sur son épaule, et pourtant ils avaient divorcé trois ans plus tôt.
- Tu es un fantastique ex-mari, dit-elle en reniflant.
Le rire de Samuel éclata dans le casque. Bien que la plai­santerie ne soit pas neuve, il semblait l'apprécier encore. Une seconde, il baissa les yeux sur la carte étalée en travers de ses genoux, puis les releva pour identifier ses points de repère au sol.
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