Je pense que Michel et les autres élèves qui ont eu l'impression d'être enfermés dans un système qui ne leur correspondait pas, auraient approuvé Adolphe Ferrière. Ce pédagogue suisse a été le cofondateur en 1921 de la Ligue internationale de l'éducation nouvelle. Il a laissé ce texte, dans lequel il démontrait avoir compris la souffrance de ces enfants :
"Et sur les indications du diable, on créa l'école.
L'enfant aime la nature : on le parqua dans des salles closes.
L'enfant aime voir son activité servir à quelque chose : on fit en sorte qu'elle n'ait aucun but.
Il aime bouger : on l'obligea à se tenir immobile.
Il aime à manier les objets : on le mit en contact avec des idées.
Il aime se servir de ses mains : on ne mit en jeu que son cerveau.
Il aime parler : on le contraignit au silence.
Il voudrait raisonner : on le fit mémoriser.
Il voudrait chercher la science : on la lui servit toute faite.
Il voudrait s'enthousiasmer : on inventa les punitions.
Alors les enfants apprirent ce qu'ils n'auraient jamais appris sans cela : ils surent dissimuler, ils surent tricher, ils surent mentir..."