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Citation de fanfan50


Avant qu'elle ne parte, toujours plié en deux, il murmurait un "puis-je oser, madame la marquise ?" Alors, l'air goguenard, elle lui assenait un "faites donc, mon brave" qui puait le mépris, et lui, avec sa pelle et son petit balai qu'il tenait cachés derrière son dos, ramassait les boules de merde de la jument qui, chaque fois qu'elle arrivait devant la boutique, relevait sa queue brillante et merveilleusement nattée - si j'avais eu ces crins-là sur ma natte !" et balançait une dizaine de boules qui sentaient le miel et la bière chaude. Puis, en grattant le sol de son sabot droit ciré chaque jour (comme le gauche, évidemment), elle pissait si longuement que le petit trou réalisé par le premier jet restait longtemps visible et humide, et qu'une odeur sucrée persistait au moins une heure.
Cet épicier obèse se relevait avec difficulté et se croyait obligé de murmurer immanquablement : "C'est pour les oeillets blancs de madame mon épouse."
La douairière se dressait alors un peu sur ses étriers, amorçait un très beau demi-cercle pour repartir avant de s'arrêter quelques secondes, puis riait, sûre qu'elle allait donner une leçon à ce con qui appelait sa femme "madame mon épouse", en disant très fort : "Oh, vous faites comme mon bonhomme de mari, il court autour du château après le crottin pour le mettre sur ses géraniums rouges."
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