C'est la contradiction qui constitue la véritable force de la prétention des êtres humains à la vie .
Si l’œuvre littéraire - fragment de société, de milieu ou d'expérience vécue - doit être un processus, un miroir, le miroir projette son reflet sur le processus et détermine du même coup son degré d'appartenance à la vie qui l'entoure et à son atmosphère.
C'est alors qu'il arriva, le pas traînant, tout occupé du vague sentiment d'un recommencement.
Tout en me conformant, ces années-là aux règles que prescrit la société pour la préservation de l'existence, je ne restais pas entièrement inactif dans ma quête d'une stabilité intérieure. Je m'y suis seulement mal pris, rendant là aussi mon échec presque naturel. Trop durement touché, trop isolé intérieurement et extérieurement pour pouvoir accepter la subordination, j'ai reculé devant le contact avec autrui, fatalement douloureux, bien que n'étant pas tout à fait sans savoir qu'il serait malgré tout nécessaire.
Voici que touche à sa fin la première partie de cet ouvrage.
Bientôt,on ne tirera plus dans les tranchées,avec l'approbation de la loi et la bénédiction de l’Église,mais dans la rue et sans autorisation.A n'en pas douter dans l'espoir d'un avenir meilleurs,comme disent ensuite les livres d'histoire,mais pour ma part,je n'en suis pas tellement sur.
La vague de violence et de destruction peut avoir des douzaines de détonateurs extérieurs,elle n'en est pas moins un mécanisme organique/elle vient de l'intérieur et elle est aussi déclenchée de l'intérieur.
Ce n'est pas seulement de la rage-que l'on pourrait encore dominer-c'est la panique,la panique intérieure inhérente à l 'existence,immanente à chaque individu,qui peut être longtemps contenue mais qui un jour s'épanouit et rompt toutes les digues.
Et chacun quel bien cela fait.
Alors que sa famille, de noblesse militaire prussienne depuis des générations, avec des frères et des cousins officiers, lui était probablement devenue étrangère, l'alarmante nouvelle se répandit un jour dans la population du jeune empire allemand qu'un certain capitaine von Döring, commandant la garde du Château, avait tenté d’assassiner Sa Majesté l'empereur Guillaume Ier. Il s'était jeté, l'épée à la main, en travers de son chemin, avant d'être désarmé et enfermé dans un asile psychiatrique ... Le frère de mon grand-père, auteur du premier attentat de l'histoire contre un souverain et empereur prussien ! Je n'en fus pas peu fier.
Ce fut le cadeau du Führer à ses compatriotes,promus du jour au lendemain sans avoir seulement bougé le petit doigt à la qualité de la race des seigneurs.