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Citation de Partemps


F. (penché sur des livres de comptes) Vois donc ici, allons vois
donc —
Deux forts coups à la porte, puis encore un plus léger
F. Je viens —
Il va lentement vers la porte, en se raclant la gorge, regarde par
l’œilleton, opine du chef, tire deux verrous, ouvre ensuite la porte.
T. (vieille dame douce) Bonjour, cher Felix.
F. C’est très gentil, ma tante, d’être venue.
T. Mais tu m’as écrit, Felix, je suis bien sûr venue aussitôt.
F. Bon alors, bon alors.
Ils s’assoient
F. Tu as toujours été ma conseillère.
T. Moi? Une femme ignorante. Tu me fais toujours la même
plaisanterie.
F. Ce n’est pas une plaisanterie. Que serais-je sans toi! D’un
autre côté il est vrai —

T. Alors?
F. D’un autre côté il est vrai que si tu n’étais pas là je devrais aussi
faire mon chemin tout seul dans le vaste monde.
T. Bon, bon.
F. Non ma tante, pas ainsi — je t’en prie, ne me quitte pas.
J’arrivai hors d’haleine. Un poteau était enfoncé légèrement de biais dans le sol et portait un panneau avec l’inscription
« Enfouissement ». Je devais toucher au but, me dis-je, et je regardai
autour de moi. À quelques pas seulement se trouvait une modeste
tonnelle enfoncée dans la verdure, d’où provenaient de légers bruits
d’assiettes. J’y allai, glissai la tête par l’ouverture étroite, ne voyant
pas grand-chose dans cet intérieur sombre, je saluai quand même
et je demandai : « Savez-vous qui s’occupe de l’enfouissement? »
« Moi-même, pour vous servir », dit une voix aimable, « j’arrive tout
de suite ». Je pouvais maintenant distinguer peu à peu les membres
de la petite société, il y avait là un jeune couple, trois petits enfants
qui atteignaient tout juste avec leur front le plateau de la table et un
nourrisson, encore dans les bras de sa mère. L’homme qui était assis
au plus profond de la treille voulut se lever aussitôt et se précipiter
au-dehors, sa femme lui demanda gentiment de terminer d’abord
son repas, mais lui me montra du doigt, elle dit à nouveau que je
serai assez aimable pour attendre un peu et pour leur faire l’honneur
de partager leur maigre déjeuner, et finalement, très mécontent de moi-même puisque je troublai là de si laide manière la joie
dominicale, je dus dire : « Hélas, hélas, chère Madame, je ne puis
accepter votre invitation, car je dois immédiatement, oui vraiment
immédiatement, me faire enfouir. » « Ah » dit la femme, « en plein
dimanche et en plus pendant le déjeuner. Ah les caprices des gens.
L’éternel esclavage. » « Ne me grondez pas ainsi » dis-je, « je ne le
demande pas à votre mari par lubie et si je savais comment faire
je l’aurais fait depuis longtemps tout seul. » « N’écoutez pas ma
femme », dit l’homme, qui était déjà à côté de moi et m’entraînait.
« Ne demandez pas aux femmes de la raison.
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