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Citation de Apoapo


« Je me souviens du dernier dimanche de novembre.
Elle me joue à trois heures dans une lumière blanche l'adagio en ré mineur qui lui avait donné dans les larmes l'ouverture de la lumière. Je lui dis : "C'est une musique d'après la souffrance, comme son souvenir, comment peux-tu la jouer maintenant ?" Elle répond que la musique est la trace apaisée de douleurs anciennes.
Je pleure.
Elle enchaîne trois sonates de Haydn en mineur, elle rejoue trois fois la sonate de Mozart en fa. Elle joue de mieux en mieux, de plus en plus profondément.
Elle s'aarête, retire son bandeau. Elle demande : "Ai-je donc joué si longtemps qu'il fasse déjà si sombre ou bien le temps s'est-il couvert ?"
Le matin du lundi, elle ne voyait plus. » (p. 100)
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