AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de AuroraeLibri


Pour limiter les risques de travestissement de la figure de Jésus et de son message, les théologiens de l'Eglise vont éprouver le besoin d'assortir les confessions de foi élaborées par chaque communauté d'un canon des Ecritures jugées légitimes - (...)
De ce fait, les Ecritures juives sont naturellement acceptées dans le corpus canonique. Jésus ne les lisait-il pas. N'annoncent-elles pas le Christ et la Nouvelle Alliance ? Les chrétiens de la Grande Eglise utilisent donc la Bible juive, avec une prédilection pour sa traduction grecque réalisée au IIIe siècle avant notre ère, appelée Bible des Septante. Voilà qui constitue ce que l'on nommera, à la suite de Marcion, l' "Ancien Testament": (...).

En contre-point de cet Ancien Testament, mais aussi pour damer le pion à Marcion et à sa vision très personnelle du "Nouveau Testament", les Pères de l'Eglise jugent indispensable de dresser une liste d'Ecritures chrétiennes canoniques, ces dernières étant censées avoir été inspirées par le Saint Esprit.
La tâche est loin d'être une sinecure : en effet, à partir du IIe siècle, comme nous l'avons vu, on assiste à une incroyable prolifération d'écrits les plus divers, presque tous attribués à des apôtres. Comment faire le tri dans ce pêle-mêle d'écrits qui tous prétendent délivrer le vrai message de Jésus ? Comment définir leur légitimité ou, au contraire, leur hétérodoxie ? (...)
C'est au terme d'interminables discussions que les Pères de l'Eglise vont définir, entre le milieu et la fin du IIe siècle, un corpus de textes canoniques.
Les quatre critères retenus sont les suivants : l'ancienneté -plus un écrit est ancien, plus il a de chances d'être reconnu comme canonique ; l'apostolicité- le livre doit avoir été écrit par un apôtre, ou du moins un compagnon d'apôtre; le livre doit être "catholique", universel : il doit être largement connu dans toutes les communautés; enfin, il doit être...orthodoxe, c'est-à-dire prêcher des idées acceptées par la Grande Eglise.
Dans cette définition du Nouveau Testament "orthodoxe", Irénée de Lyon va jouer un rôle majeur. c'est lui qui, vers 180, affirme que seuls quatre évangiles -ceux de Matthieu, Marc, Luc et Jean- sont porteurs du véritable message de Jésus. (...) Outre les quatre Evangiles, Irénée retient les Actes des apôtres, les Epîtres de Paul, la Première Epître de Pierre, la Première Epître de Jean et l'Apocalypse comme étant également dignes de foi. (...)

Quoiqu'il en soit, et bien que l'expression "Nouveau Testament" (au sens que lui donne la Grande Eglise) apparaisse dès 200 sous la plume de Clément d'Alexandrie, il faudra attendre le IVe siècle pour qu'une liste précise d'écrits chrétiens canoniques soit édictée. C'est Athanase d'Alexandrie qui, en 367, recense les vingt-sept livres composant ce Nouveau Testament, liste confirmée par le décret du pape Damas en 382, puis par le second concile de Carthage le 28 août 397. Les écrits retenus sont les suivants : les quatre Evangiles de Matthieu, Marc, Luc et Jean ; les Actes des apôtres; quatorze lettres mises sous le nom de Paul; sept épîtres dites "catholiques" (une de Jacques, deux de Pierre, trois de jean, une de Jude); et la très controversée Apocalypse. Toutefois, la liste ainsi définie n'a pas force de loi, et si la plupart des Eglises s'accordent peu ou prou sur ce corpus, des variations existent en fonction des communautés.

6. L'émergence d'une orthodoxie chrétienne § L'élaboration d'un canon des Ecritures
Commenter  J’apprécie          80





Ont apprécié cette citation (3)voir plus




{* *}