"Wilusa était perdue. La ville où il avait grandi, l'empire où il était né, tout allait disparaître comme un navire englouti par la mer obscure un soir de tempête. "
Le champ de bataille s'étendait de nouveau face à lui, long croissant qui reliait les remparts du camp et l'orée du bois, vaste champ semé de bronze ondulant sous la brise printanière. Sa surface, il le constata d'emblée, s'était considérablement réduite : une large frange du terrain n'était plus occupée que par des ombres immobiles, corps allongés, tentes incendiées, armes abandonnées...Il étudia plus attentivement les silhouettes mouvantes, pressées les unes contre les autres par d'irrésistibles courants, et s'efforça d'identifier les hommes à leurs uniformes et à la présence de leurs chefs. rapidement, il acquit une réconfortante certitude : les combats touchaient à leur fin...
L ’avenir dont il avait rêvé pour son peuple, celui que les oracles lui avaient prédit, n’était qu’un nuage de fumée qui se dissipait au vent de la réalité.