AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Friederike Mayröcker (15)


la beauté au travers de la vérité
extrait 2
  
  
  
  
Devant moi du vert. Larmes. Sapins, mauvaises herbes, plantes vivaces. Nous ne sarclons pas nous ne fauchons pas. Odeur de nuit brûlée, je suis parfois envahie l’été d’une grande mélancolie, d’une grande angoisse, d’une grande pitié pour lui. Soleil blafard, douce lune : il a tant aimé tout cela, chaleur et tiédeur de l’air, et les nuées des lépidoptères. Tout cela l’a traversé, tout cela l’a rendu heureux, cela me travers, cela me rend maintenant également heureuse, je suis devenue mon père, père doreur, et c’est de nouveau passé.


/ traduit de l’allemand par Anne Kubler
Commenter  J’apprécie          70
La vie s’est un peu effacée…
  
  
  
  
La vie s’est un peu effacée, a presque fini son numéro, j’ai fait une analyse à vingt-cinq et à quarante-cinq ans, ai de nouveau tout arrêté, une cataracte de larmes, la douleur de l’estomac et du cœur y a contribué, en réalité le rêve s’en est allé, j’ai si peur de la narration, juste des notes, d’une manière tsigane, un griffonnage marginal, ou sur des enveloppes décachetées, JULIAN est colorié en vert, son regard inquiet repose longtemps sur mon visage, mais JULIAN est tissé de pluie et de chaleur, je pense à la couleur rose, ou la beauté au travers de la vérité. Soit un attelage d’oiseaux, sept mois sept années non dix-sept années j’ai saisi une chance et elle s’est avérée juste, mais pourquoi ne puis-je plus rien lui dévoiler à présent ?


/ traduit de l’allemand par Anne Kubler
Commenter  J’apprécie          50
pour la conduite de la vérité…
  
  
  
  
(…)
pour la conduite de la vérité, les stylos-feutres se sont vidés, bleu et vert dans la nuit, de grosses taches dentelées sur les bords ont tout inondé, gâché toutes les notes, quand je cherchais hier des coquillages, je réfléchissais à la valeur et la non-valeur, à la beauté et la laideur, à la duperie et la séduction de ce monde, ce faisant j’avais du mal à garder le cap, la matière est toujours irréelle comme les vagues de la mer, dis-je, en jetant un coup d’œil rétrospectif j’ai titubé de malheur en malheur, carbonisée et brûlée, je m’arrachai presque l’œil, me coupai la main, embrochais souvent les couleurs, frénésie de sucreries…


/ traduit de l’allemand par Anne Kubler
Commenter  J’apprécie          50
quand vient la neige, dit-elle, quand la neige vient
la douleur elle dit, quand vient la neige la gêne
souffrent les os, dit-elle, tu marches avec la canne du lit jusqu’à la porte.
Quand viendra la neige elle dit, tu souffriras, quand la
neige vient gonfle une larme hors de ton œil, quand la
neige viendra la douleur en toi pleurera. Quand la neige
vient, dit-elle, se taisent les oiseaux et le faon gèle,
quand viendra la neige, une fleur unique ouvrira son
œil violet –fleur connaissance.

-FRIEDERIKE MAYRÖCKER-
Commenter  J’apprécie          50
LE CHATEAU DE HYENES : Est le lieu où l’on n’est qu’une syllabe. Un tourment par exemple s’y perdrait car il vit trop longtemps, et comme la mémoire se raréfie, l’humeur s’éparpille tristement. Au château de hyènes vivent les étonnés : Ulysse souviens-toi que l’esprit est dans tes entrailles.

-Anne Peslier-
Commenter  J’apprécie          50
Quelques vers (anti-vers) fermaient la première et longue strophe de façon à anéantir la référence biblique : Merde à tout bible bulbe barbe bibelots abolis.

-Denys Louis Colaux -
Commenter  J’apprécie          40
la beauté au travers de la vérité
extrait 1
  
  
  
  
Chute d’eau bleuet et verte, un fleuve de larmes que l’on peine à endiguer, mon père s’attarde retardé dans le temps en un lieu où nous ne pouvons pas aller je veux dire avec nos corps, la tempête illimitée, dis-je, qui nous projette dans l’immédiate proximité de l’état d’une absolue nudité interne et externe, nudité sans défense de la mise au monde et de la mort –
(« Giannozzo, où vis-tu, petit agneau ? Gionnozzo, petit agneau, veux-tu paître au Ciel ? Ne peux-tu pas m’apparaître ? »)…
Alors nous avons déjà progressé dans la compréhension de choses essentielles, dis-je, ou glissé dans une coulisse des jours : la beauté au travers de la vérité.
Commenter  J’apprécie          30
« Le capital, semblable au vampire, ne s’anime qu’en suçant le travail vivant et sa vie est d’autant plus allègre qu’il en pompe davantage. »

Karl Marx
Commenter  J’apprécie          30
[…] –ah cette pression de saisir ta
Main pour ne pas céder au besoin de
Devoir me jeter dans l’abîme (au sans-flor)
Quand le gauche l’œil malade se mit à larmoyer : les cils
1 pure fontaine pulsante 1 pluvieuse ondée les larmes lachrymae

-FRIEDERIKE MAYRÖCKER-

Commenter  J’apprécie          20
j’aimais les coquelicots
mais j’en vois très peu aujourd’hui
j’aimais les pêches
j’aimais les abricots
j’aimais beaucoup les pêches-abricots.

-Emmanuelle Imhauser-
Commenter  J’apprécie          20
Z’allez voir c’que z’allez voir : Créer c’est moins naïf que ça : Créer c’est d’abord détruire […]

-Rorik Dupuis -
Commenter  J’apprécie          20
[...] bientôt paradeuses modèles & depuis
I can get no satisfaction je n’essaie plus
& depuis
les écailles ne tombent-elles des yeux qu’a-
vec la vie ?

-Christophe Stolowicki-
Commenter  J’apprécie          20
L'influence de Pessoa continue à filtrer jusqu'à nous des envies de traductions, alors nous poursuivons sont cette voie tracée par le premier numéro qui posait des questions aux traducteurs sur leur pratique.
Une occasion de plus : F. Mayröcker vient d'avoir 87 ans. Elle publie un livre par an chez son éditeur allemand Suhrkamp. Une bonne raison de mieux la faire connaître.
Commenter  J’apprécie          20
Velázquez ces brebis, l’océan officiel
« rubis des feux arrière lorsque les autos freinent » (John Updike)
air voilé « amour crépitant » envers tous les humains (soudain)
la tête tournée vers la fenêtre qui parée de branches d’aubépine
petites branches et narcisses de ma fantaisie, c’est janvier roses peintes
par les larmes matinales sur les carreaux de la fenêtre je pleure beaucoup
la p. femme sainte me plaît je voudrais la prendre dans mes bras
je voudrais rester loupe en main je voudrais vivre main dans la main
avec Scardanelli, l’agneau dans mon lit
la précarité de mon temps intermédiaire extatique inconsciente (en flammée)
comme autrefois lorsque père me photographia dans ma robe blanche
et 1 mèche de cheveux (avais tourné la tête) me soufflait
dans l’œil – sa bise fougueuse au moment de partir
il m’embrasse 3 x sur la joue (à la suisse) aubépine
dit-il en regardant vers la fenêtre où de petites feuilles
où cachées des violettes exultaient (...)
Commenter  J’apprécie          10
Une partie de lecture toutefois n’est pas aisée : on est tenté de lire, si l’on n’est pas pourvu des lunettes à voir les lettres inapparentes de Rabelais, en picorant ce qui est noté en clair ou ce que le cryptage dysorthographique du reste nous laisse voir ou entendre.
Commenter  J’apprécie          10

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Friederike Mayröcker (19)Voir plus

Quiz Voir plus

Erasme au fil du temps

Quand est né Erasme?

1746
1527
1469
1635

15 questions
2 lecteurs ont répondu
Thème : Erasme au fil du temps de Franz BierlaireCréer un quiz sur cet auteur

{* *}