AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Gabriel Séailles (27)


L'art, pour Carrière, n'est pas un métier qui nourrit ou enrichit son homme, dont on se distrait par le plaisir ; son art est mêlé à sa vie jusqu'à ne s'en pas distinguer; il est le langage de ses douleurs et de ses joies, sa pensée de tous les instants, sa morale et sa religion, l'action intime, l'expérience positive qui lui a révélé tout ce qu'il sait.
Commenter  J’apprécie          50
Léonard de Vinci ne dédaigne pas la science, il la fonde. Il ne se jette pas hors du réel, il s'en empare. Il accepte toute la vie, mais il la veut vraiment humaine. Sa morale n'est ni la morale de l'inertie orgueilleuse et contemplative, ni la morale du sacrifice, elle est la morale de l'effort.
Commenter  J’apprécie          40
La destinée de ce peintre charmant a été mêlée d'étranges vicissitudes : bien accueilli par les amateurs de son temps; après sa mort, admiré, plus ou moins imité par les artistes du XVIIIe siècle qu'inspire son oeuvre; tombé dans le discrédit, méprisé, honni, quand l'école française, par une réaction légitime en un sens, se prend de visées héroïques et fait concurrence à la statuaire antique avec David, dont les élèves criblent de boulettes le chef-d'oeuvre du maître relégué dans une salle d'études de l'Académie ; — puis, renaissant à la gloire, poète fêté par les poètes, remis enfin à son rang, au rang de ceux qui ont su découvrir en leur âme et exprimer pour tons une nuance nouvelle de la sensibilité humaine.
Commenter  J’apprécie          20
Il semble que la beauté veuille être aimée silencieusement et d'un peu loin, qu'elle ne se révèle qu'aux âmes naïves qui vont vers elle, sans lui demander la raison du charme mystérieux qui les attire, et que dès qu'un œil hardi ou une main brutale se portent sur elle, elle s'évanouisse, ne laissant à l'analyse qu'un corps inanimé.
Commenter  J’apprécie          20
Pour définir l'attitude philosophique de Renouvier, il ne suffit pas de montrer ce qui le distingue des penseurs contemporains, il importe de marquer son rapport aux philosophes qu'il reconnaît lui -même pour ses maîtres, Kant et David Hume, car c'est à la synthèse inattendue de ces deux philosophes qu'il prétend travailler.
Commenter  J’apprécie          10
Cet homme qui a tant vécu avec les hommes, ce favori des princes, des grandes dames de Milan et de Florence, ce maître passionnément aimé par ses disciples, a pris la face d'un solitaire. N'est-ce pas qu’il porte en lui la vision d'un monde nouveau, Moïse d'une terre promise qu'il contemple de loin, dans laquelle il n’entrera pas ? - 246 -
Commenter  J’apprécie          10
Ce n'est point assez de rattacher l'œuvre de Renouvier à son esprit pour en apprécier la valeur et l'originalité , il faut la mettre à sa place dans l'histoire de la philosophie française , la conférer à celle des hommes qui , à la même date, ont exercé une sorte de suprématie sur l'esprit de leurs contemporains. Plus âgé que Taine et que Renan, mais plus tardif dans son développement, arrivé vers quarante ans seulement à sa pensée définitive, Renouvier a publié ses ouvrages à peine lus , presque ignorés, au moment où ils donnaient leurs ouvrages les plus retentissants .
Commenter  J’apprécie          00
En 1877, avec la vaillance tranquille de l'homme qui a des réserves de courage, et « qui consent à la vie », il associait à sa rude destinée la femme, dont l'image est si intimement mêlée à son art, si inséparable de sa pensée, qu'il semble qu'elle en soit née ou que, lui ayant été accordée par je ne sais quelle harmonie préétablie, il n'ait eu qu'à la reconnaître pour la choisir.
Commenter  J’apprécie          00
La vie d'Eugène Carrière nous intéresse parce qu'elle trahit de son esprit et de son caractère, par ce qui la rattache à son art et contribue à nous en donner l'intelligence. Regardée du dehors, je n'en sais pas de plus simple, de plus banale, mais elle prend par là même quelque chose de général et d'humain ; elle nous présente l'exemple d'un homme qui, sans à coup, sans rien brusquer, entre en possession de lui-même ; elle enseigne aux gens pressés ce que donne de courage dans la lutte, de force pour la soutenir, de sérénité dans les épreuves inévitables, la fidélité inviolable à l'idéal supérieur qui libère ses serviteurs de toutes les autres servitudes.
Commenter  J’apprécie          00
Eugène Carrière n'a jamais séparé l'art de la vie. Sa vie, comme son art, est faite de passages, de transitions, de mouvements continus, qu'une suite logique relie l'un à l'autre et dont le progrès l'élève, sans se brusquer ni s'interrompre, des ardeurs et des pressentiments de la jeunesse aux clartés et aux certitudes de l'âge mûr.
Commenter  J’apprécie          00
Admirer une oeuvre, c'est toujours en un sens la refaire, la recréer en ressuscitant en soi les émotions qui lui ont donné naissance. L'admiration est sympathie. Notre curiosité s'éveille de l'homme, dont le génie suscite en nous les idées et les sentiments qui semblent nous élever au-dessus de nous-mêmes.
Commenter  J’apprécie          00
Plusieurs peintres avaient, avant le Vinci, représenté le dernier repas du Christ avec ses disciples : Giotto dans la chapelle de la Madonna dell'Arena à Padoue, Andréa del Castagno dans sa fresque du couvent Santa Apollonia, Domenico Ghirlandajo dans le réfectoire du couvent Ognisanti, à Florence. Léonard aborde le sujet avec des préoccupations nouvelles. Il n'est ni un conteur charmant, à la façon des primitifs, ni un pur décoratif, à la façon des maîtres florentins. « Rival de la nature », il veut faire des vivants. Pour représenter la Gène, il l'imagine en historien et en psychologue autant qu'en poète.
Commenter  J’apprécie          00
La grande oeuvre pittoresque de Léonard, à Milan, c'est la Cène qu'il peignit dans le réfectoire du couvent dominicain de Sainte-Marie-des-Grâces. La peinture n'a pas d'oeuvre qui soit plus célèbre et moins réellement connue. On a écrit sur elle des commentaires qui ont trouvé des commentateurs. A peine achevée par le maître, elle était reproduite par ses disciples. Les anciennes copies, que l'on voit à Milan, au Louvre, à l'Ermitage, à la Royale Académie, sont attribuées à Marco d'Oggione, bien que toutes ne puissent être de la môme main.
Commenter  J’apprécie          00
Déjà le savant apparaît dans l'artiste, déjà se révèle la merveilleuse harmonie des facultés contraires qu'il concilie. Un instinct très sûr précède en lui la réflexion. C'est assez qu'il obéisse à sa nature, pour que se manifeste un génie fait d'observation précise et d'ambitieuse audace.
Commenter  J’apprécie          00
L'oeuvre de Vasari est précieuse, parce qu'elle nous donne l'image que les artistes avaient laissée d'eux-mêmes dans l'esprit de leurs contemporains et de leurs élèves. L'homme se révèle par sa légende plus encore peut-être que par son histoire.
Commenter  J’apprécie          00
Souvent on lui reproche d'avoir été autre chose et plus qu'un peintre ; déjà ses contemporains se plaignaient qu'il ne donnât point à l'art les heures qu'il consacrait à la science. Ces plaintes sont vaines. En fait, il est un des plus rares peintres qui aient existé, et son art exquis est; fait précisément de ce subtil mélange de curiosité et d'émotion, de vérité et de tendresse, d'observation et de fantaisie, de réalisme et d'idéal.
Commenter  J’apprécie          00
On peut dire sans paradoxe qu'après quatre siècles de gloire, Léonard de Vinci n'a été vraiment connu que de nos jours. On savait vaguement que ce grand artiste, avide de toute science, avait laissé de nombreux manuscrits, dont l'écriture renversée (de droite à gauche) semblait faite pour dérouter les curieux. On sait aujourd'hui que le savant est l'égal de l'artiste.
Commenter  J’apprécie          00
Le grand intérêt de la vie de Carrière est dans cette sincérité, dans ce refus à tout mensonge, dans cette patiente découverte de soi, dans cette volonté de ne rien fausser, d'être réellement l'homme qu'il est.
Commenter  J’apprécie          00
C'est dans la vie même, dans l'effort pour la vivre tout entière, sans en rien sacrifier, qu'il a cherché la révélation de lui-même, "À l'école, les camarades ne parlaient jamais que de soulever des montagnes, je leur répondais que les montagnes sont faites de grains de sable. " Nul plus que lui peut-être n'a été entouré de littérateurs, d'esthéticiens ; ils ont disserté tout à leur aise ; il les a laissés dire avec complaisance et distraction ; il a poursuivi sans hâte le labeur continu qui peu à peu met l'artiste dans son oeuvre.
Commenter  J’apprécie          00
J'ai connu et aimé plus d'un de ces audacieux, partis à la conquête d'eux-mêmes, et que la victoire a justifiés. Dix-huit ans, c'est l'heure où, entre la vie médiocre et les grandes espérances, le choix s'impose, l'heure dangereuse où, dans une sorte d'acte de foi et d'exaltation généreuse, il faut d'un coup d'audace ouvrir les portes de l'avenir.
Commenter  J’apprécie          00



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Gabriel Séailles (3)Voir plus

Quiz Voir plus

Chateaubriand...

Où est né François-René de Chateaubriand?

À Saint-Jean-de-Luz
À Saint-Etienne
À Saint-Malo

13 questions
65 lecteurs ont répondu
Thèmes : culture générale , littérature , écrivain hommeCréer un quiz sur cet auteur

{* *}