La destinée de ce peintre charmant a été mêlée d'étranges vicissitudes : bien accueilli par les amateurs de son temps; après sa mort, admiré, plus ou moins imité par les artistes du XVIIIe siècle qu'inspire son oeuvre; tombé dans le discrédit, méprisé, honni, quand l'école française, par une réaction légitime en un sens, se prend de visées héroïques et fait concurrence à la statuaire antique avec David, dont les élèves criblent de boulettes le chef-d'oeuvre du maître relégué dans une salle d'études de l'Académie ; — puis, renaissant à la gloire, poète fêté par les poètes, remis enfin à son rang, au rang de ceux qui ont su découvrir en leur âme et exprimer pour tons une nuance nouvelle de la sensibilité humaine.