Découvrez la collection "Ticket to" parue aux Éditions De La Martinière.
Avec la collection Ticket to, Gaspard Walter, auteur-photographe et globetrotteur invétéré plonge le lecteur dans la réalité du voyage.
Sans se lâcher, on colle nos têtes à la vitre épaisse qui nous sépare du vide, New York est sous nos pieds et si ça va passer ça n'a pas d'importance; à ce moment précis, le monde nous appartient.
Il y a les autres pays, toutes les villes du monde, et puis il y a New York, penchée sur la planète comme un chef d'orchestre qui donne le tempo.
La fin d'un voyage, c'est le début du prochain, et entre les deux : des retours que l'on espère courts.
Impuissant, le souffle bloqué derrière mes lèvres closes, j'attends la chute qui tarde à venir.
Les rues s’enchaînent et avec elles les images, la bande-son, les dialogues de centaines d'instants et de souvenirs filmés, des scènes sur pellicule, que l'on n'a pas vécues mais dont on se souvient comme de nos propres vies.
C'est un musée de rien, un musée de petites choses, détails punaisés, futilités sous cloche. C'est de l'âme, un peu de poussière et rien de plus. De la mémoire noyée dans le clignotement arythmique d'un néon paresseux.
New York s'efface, fondue au noir et puis plus rien d'autre n'existe que la foule qui piétine, plongée dans une agitation de parc d'attractions, les yeux rivés sur le ciel et l'éclat mauve de la nuit électrique.
On a lancé la nuit et noyé le quartier d'un ciel qui ne s'éteint pas. Une chanson par porte, un rythme par rue, la nuit est un concert, Williamsburg un juke-box.
C'est peut être le décor, l'altitude qui fait ça, ou alors juste la ville, la ville et puis la vue qui étourdissent doucement, rendent vaguement amoureux.
Les rues sont calmes, les bâtiments centenaires, le quartier s'est assagi, Harlem s'est endormi.