AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de SeriallectriceSV


- Il ne l'aime plus ?
- Peut-être ne l'a-t-il jamais aimée. Peut-être. Comment savoir ? Voici ce qui s'est passé : ils vivaient tous les deux dans une bergerie en pierres sèches, sans eau courante, sans électricité, elle à écrire, lui à rêver. C'était bien. C'était l'été. Cigales, tomates en terrasse, odeurs de prunes, vols de moustiques. Le soir, la lampe à pétrole se balançait au vent. Il y avait, inoubliables, les odeurs d'eucalyptus. Et Consuelo les a rejoints. Elle travaillait avec Nouk.
- Consuelo ?
- Une camarade chilienne.
- Une rescapée du coup d'Etat ?
- Oui. Ce soir-là, Nouk les a vus. Il caressait les cheveux lisses et doux de Consuelo. Il avait passé une veste sur des épaules nues, car elle frissonnait dans la nuit. Toutes les deux regardaient la mer, au loin.
- Et alors ?
- Je ne sais pas, c'était limpide. Ils s'aimaient. Le mot prenait enfin sens. Nouk était enceinte, Berg l'abandonnait. OK.
- Elle n'a rien dit ?
- Chacun est libre, non ? Qu'aurait-elle dit ? Elle est partie pleurer comme une idiote dans la garrigue. Elle s'est mise, bizarrement, à cracher un peu de sang. Et puis voilà.
- Et elle est restée ?
- Oui, elle est restée, mais , par un mécanisme étrange, c'est elle qui est devenue la prisonnière. Plus elle luttait pour les droits et la liberté des femmes, plus le filet qui l'étranglait déjà se resserrait. Parce qu'il l'avait abandonnée, Berg avait peur désormais de la perdre.
Commenter  J’apprécie          20





Ont apprécié cette citation (2)voir plus




{* *}