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Citations de Geneviève Brisac (303)


Je vis avec la faim, je la mate, je la dompte, je l'apprivoise, je l'endors. Après avoir été cruelle, elle se calme toute seule, il suffit d'attendre. Je sais qu'un bonbon la trompe. J'aime la sentir toute la journée, juste en dessous du plexus, un courant d'air qui me réunit à l'air du ciel. Je considère que la faim me donne une énergie immense, une légèreté de sarcasme. Mes pieds ont moins à porter, et même si la surveillante générale m'a dit que j'étais longue comme un jour sans pain, et qu'on me trouvait désormais agressive et méchante - alors qu'il me semble ne dire quasi rien à personne et passer comme une danseuse - je suis fière de mon entreprise. J'allège le monde.
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Quelquefois les livres vous aident plus que n'importe quoi.
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Sans cesse j'étouffe, je m'englue dans la toile, je me crois maligne, je souffre, mais je ne le sais pas.
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Geneviève Brisac
" J`écris des scènes. De toutes sortes. Les ridicules et la vanité sont depuis toujours d`excellents sujets littéraires. "
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Dehors : une rue étroite et sombre, des immeubles en béton. C'est la rue Séverine, du nom d'une femme libre dont Renoir fit le portrait. Elle créa des journaux, fut pacifiste, libertaire, tint chronique, signa souvent Séverin, aima la cause des animaux, se passionna pour la Révolution russe de 1917, fut deux ans journaliste à "L'Humanité", recueillit Jules Vallès chez elle à Paris, au 77 Boulevard Saint-Michel et sombra dans l'oubli.
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Si elle était un animal, ce serait une louve, si elle était une fleur, ce serait une orchidée déguisée en ortie, si elle était un vêtement, une cape de Fantômas
(p. 125)
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Tout va continuer comme ça, éternellement. Je sais aussi que ça ne peut pas du tout continuer, mais je ne vois rien devant moi, je n'ai aucun espoir. Un petit enfer s'est substitué à la vie d'avant, insensiblement, je ne vois pas la différence.
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Je cherche à échapper à la mort, aux sentiments, à la jalousie des dieux, aux souffrances qu'ils concoctent pour ceux qui aiment, ceux qui vivent.
Je fais ma petite tambouille.
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Geneviève Brisac
Notre façon d'aimer, et de résister nous définit.
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Peu à peu les choses deviennent visibles. Peu à peu,les gestes secrets, répétés suffisamment souvent, pendant suffisamment longtemps, sont pris au filet de l'attention de ceux qui vous entourent. Toujours. Je ne sais pas pourquoi. Je ne sais pas quand, ni comment, mes parents m'ont vue.
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Geneviève Brisac
" Les livres pour enfants sont la chance que l'on peut saisir, l'ouverture inattendue, un accès aux autres dans leur impensable mystère. Un passage secret. Un espoir. Une force. "
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Comme Kafka écrivant quand la ville dort, elle écrit de l'intérieur de la maladie.
Je n'ai jamais été nulle part que dans la maladie. Mon royaume c'est la maladie.
La maladie est une chose sale :
L'art romanesque est par excellence l'art de l'incarnation, écrit-elle, nous sommes pétris de limon, si vous avez peur de vous salir, ne vous mêlez pas de romans.
p 69 collection l'un et l'autre
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(...)
elle s'est attardée sur un banc, a regardé ses pieds et le ciel, les gravillons du sentier, les arbres qui chancelaient dans le vent, les feuilles rouges aux branches, les feuilles au sol, déjà mortes. Elle a cherché du regard quelques signes, une ou deux pies, des moineaux dans une flaque. La plupart des humains qui étaient assis sur les chaises en fer ou sur les bancs de bois étaient seuls. Il faisait trop froid pour les amoureux. Le parc respirait la mélancolie habituelle une amertume douce, une absence d'espoir, ou alors un espoir faible, à petite amplitude , comme une respiration courte, domestiquée, rétrécie. Le contraire de l'esprit de la forêt.
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Deux filles, une petite-fille entourent un homme pâle et un peu gris qui n'a jamais fréquenté les cimetières, considérant qu'il y a plus important à faire du côté des vivants, des gens à aider, des ponts à construire, des injustices à empêcher, des femmes à embrasser. Qui se sent obligé ou engagé par qui à quoi ? A quelle instance dédions-nous notre marche hésitante dans l'allée A du cimetière déjà défeuillé, et les chrysanthèmes rouges dont nous décorons la pierre sous laquelle repose maman ? (p.174)
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Je voulais aller lui dire que je ne le trahirais jamais. Alors que c'était fait.
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"Elle est la ménagère parfaite que sa mère lui a appris à être au village, parce que la Pauvreté enseigne aux filles à se servir de tout ce qu'elles ont sous la main,tout récupérer, ne rien gâcher, être attentive à tous les détails.
Elle aspire à autre chose. Vivre Vraiment et Vivre Libre ......"
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Pourquoi suis-je si profondément convaincue que ces filles qui se laissent mourir ont une raison commune et secrète, qu’elles cherchent à savoir où est la vie et où est la mort, à cause de quelque chose qu’il fallait leur dire, qu’on n’a pas pu leur dire, quelque chose qui leur fait peur.
Le poids déplacé d’une faute ?
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Le docteur est immense et son front est inoubliablement opaque. On ne peut rien sentir de lui. (...) Nouk essaie de lui faire comprendre qu'elle est prête à tout, à manger toute la journée s'il le faut, elle pense qu'elle pourra toujours redevenir elle-même après, rendue à la liberté. Elle dit qu'on doit lui donner des chiffres plus précis, des dates. Elle se trompe, elle n'a rien compris à la méthode des docteurs. On ne doit rien du tout. On ne lui parle pas. Il faut qu'elle se mette bien dans le crâne qu'elle est folle. On ne parle pas aux folles de quatorze ans.
(p. 81).
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J'ai sorti de leur rayon vos lettres rassemblées désormais en volume. Il en manque sans doute , mais quel bonheur!
Et je comprends mieux ce que c'est que la correspondance: une tentative de diminuer la douleur des ruptures, même les plus infimes, une façon d'installer comme une basse continue de nos vies, une manière d'inventer un monde commun, où les mots ont le pouvoir. Et les pensées.Et la chaleur que tisse la parole.
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«  Merci, oh, merci!
De n’avoir jamais rien compris …..
Merci , oh merci !
De m’avoir donné cette rage
Libre, libre, libre
De venir jusqu’ici » ..



Anne Sylvestre .
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