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Citations de Geneviève Buono (29)


L'odeur de pavé mouillé montait jusqu'à ses narines, un mélange indéfini de villes et d'humus, comme un message adressé aux humains pour qu'ils n'oublient pas la part de fin contenue dans chaque instant de vie.

( p.55)
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-Le Général

-Ha ha ha, petite cervelle sans logique ! Qu'est-ce que tu sais de la vie ? C'est la guerre qui nous conduit. La loi sanglante, noble et virile. La vraie loi.
- L'amour! Le bel amour.Cet amour-
là qui fait les enfants.Qui entraîne le monde.C'est pour ça qu'il tourne, et que demain il sera beau.

( p.236)
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"Petite, tu verras comme on navigue. On passe notre temps à partir et revenir, comme ce paquebot, le Ville d'Alger, si beau, si blanc... Il glisse droit devant, traverse, retraverse le fleuve intérieur. Cette mousse bleue et blanche sous la proue, c'est le ventre de la mer qui s'ouvre... Tu verras, tu verras !
Tu sais, chaque exilé possède là-bas un autre lui-même, un être qui parfois l'appelle, lui parle pendant des heures, et tous les deux pleurent, bras tendus au-dessus de la mer. Souvent ils n'arrivent pas à s'accorder. Leurs tonalités se déchirent et ce duo les fait souffrir très fort..."
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Janine

Elle ouvre son sac, où se trouve un certain cliché dont elle ne se sépare jamais.Dans ce magnifique sourire, elle le retrouve chaque fois.C'est lui, bien lui qui lui ouvre les portes du monde.Il est son pain, son souffle vital.Cette photo, elle y retourne sans cesse pour se donner du courage.

( p.200)
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( 1956)

Il avait demandé si elle allait à la messe, et elle avait ri de toutes ses fossettes :
" La messe ! Quelle idée !"
Il l'avait déjà rencontrée une ou deux fois dans les réunions du Parti, mais jamais en-tête à tête. Il ne savait pas grand-chose sur elle.La rumeur la disait fille d'un militant éprouvé, rien à voir avec son propre parcours.
(...)
" Comment est-ce possible ? Vous n'allez pas vous confesser ?"
En écho à son ironie, il lisait dans ses yeux une flamme inconnue, alors il avait renchéri :
" Nous sommes dimanche.Ma tante est à la messe, ma cousine est à la messe, la femme du notaire est à la messe...
Même les gitanes vont à la messe à cette heure, il me semble. "
Elle avait éclaté de rire:
- Bon, j'avoue.Je suis communiste, et donc tout sauf convenable...

( p.56)
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Victor

Ainsi, l' incitation à la trêve civile n'avait suscité chez les ultras que la haine la plus noire.Un constat consternant pour celui (* Albert Camus) qui ne craignait rien tant que la violence et les souffrances affligées aux faibles, et qui avait dû fuir son pays sous les injures et les menaces de mort.Depuis l'autre rive de la Méditerranée, il assistait à ce qu'il redoutait par-dessus tout, une guerre civile où, dans les deux camps, l'atrocité était reine.


( p.34)
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Laury

Victor est vivant, Victor est vivant, j'avais hâte de l'annoncer à ma mère ! Je l'ai crié sur le chemin, dans la cour, je l'ai hurlé aux gens, aux oiseaux, aux acacias, aux eucalyptus, au ravin, au marécage, au train qui passait, je l'ai balancé dans l'escalier, et je l'ai même tambouriné à la porte de Fadila.


( p.229)
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" Vous verrez, dit ma mère, Pedro est un type formidable, un grand syndicaliste. "
À entendre ce miel dans sa voix, on dirait qu'il s'agit d'un saint.Un saint communiste, ce serait bien le premier.


( p.117)
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À travers ses passions, il avait la sensation de vivre plusieurs existences, et il aimait ça. C'était exaltant, et si douloureux parfois. En maître de l'échiquier, il déterminait le sort de chaque pièce, tout en respectant la règle du jeu et puis tac, soudain, un personnage se rebellait. Contraint de faire demi-tour, il tournait le dos à la voie prévue. À lui plus tard de recoller les morceaux, au fil de l'inspiration. Un voyage qui pouvait mener au cul-de-sac, et tout était à revoir. À trop vouloir torturer le cerveau, on en ressortait parfois épuisé du voyage.
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Écrire une page, c'est s'envoler.



( p.42)
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facile
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Bientôt naîtrait l'Algérie nouvelle, purgée des miasmes coloniaux et loin des contraintes imposées par les milices et les armées. L'Algérie véritable, celle que ce peuple méritait, un pays exempt de haine, pays de sourire et d'échanges équitables. Les terres si fertiles cultivées ensemble, et dont la manne servirait l'intérêt de tous, avec en priorité l'intérêt collectif, maître mot d'une société vouée à l'humanité. Une humanité travailleuse, mais pas trop.On n'assisterait plus à des situations terrifiantes de travailleurs surexploités rendant l'âme à trente ans.Repos obligatoire, délassements, instruction, culture, et s'éteindraient les feux obscurantistes des vieilles religions, des coutumes et des traditions misogynes.


( p.134)
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La guerre est là, fuir, tout quitter, toujours partir en avant en avant ! Oublier ce qui avait été si beau, oubliés les siens les miens les tiens, pour foncer tête la première fuir d'un lieu à un autre et l'autre encore, tous ces gens que l'on avait aimés qui nous avaient aimés, avec qui tant d'échanges qui, parfois se passaient de mots, amours des yeux du cœur et voilà, il fallait déchirer tout ce qui avait été, et repartir. (p 40/41)
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facile
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" J'aime les maths, je les aime vraiment, mais j'aime encore plus ma vie, et surtout ce que je veux en faire.L'écriture me tient depuis toujours, et je ferai bien mieux avancer la cause avec des mots qu'avec des chiffres.
Non, les maths ne se réduisent pas aux chiffres, tu as raison, mais quand même...Elles ont ce côté rigide, tu le sais bien, un théorème s'applique à la lettre, à la virgule près. Certes, il est jouissif de créer de nouveaux mondes à partir de notions abstraites, mais, parfois , on aurait envie d'en sortir.Remarque, on en sort et on invente quoi ? Une nouvelle théorie ! Il est là, le problème, une théorie n'est qu'une théorie alors que la poésie est la
vie ! Je dis poésie naturellement parce qu'elle innerve, elle nourrit tout, le roman, le théâtre et le reste.

( p.61)
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La poésie vivante, actuelle.La poésie coup de poing, coup de sang.Celle qui parle à tous, ici et maintenant.Qui dévore et qui hante, hurle et se fracasse, ongles du condamné rayant le mur du silence, voilà ce qu'ils lisaient ensemble, penchés sur le livre épaule contre épaule. Ce garçon avait trempé sa plume dans l'encre rouge.Un voyant, comme Rimbaud? Mais tous les poètes le sont...

( p.70)
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" Tu vis dans tes rêves, et moi dans le pétrin !"
Dans le quartier populaire où elle exerçait en tant que sage-femme, chaque jour était prétexte à des confrontations délicates, bien souvent très douloureuses. À la Casbah, on se frottait à toute l'atrocité de l'humanité délaissée. La misère du peuple algérien, abandonné à des maladies d'un autre âge, comme le trachome ou la tuberculose, éclatait au grand jour.Rien à voir acec les escapades de Victor, qui divaguait au fil de ses errances littéraires. Des errances qui complétaient son activité de prof à la fac, et dont il espérait qu'elles prendraient bientôt de l'ampleur.
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Victor, 30 septembre 1956

Alger la blanche, sa ville, il la connaît bien.Ici, il a grandi et découvert le monde.Il a tout appris: à parler, à marcher, à aimer.Dans cette librairie qui est aussi une maison d'édition, il a acheté son premier livre et il a vu publier son premier texte, après ses débuts à Alger Républicain....(...)Il lui sourit.Il l'aime tant, et elle aussi l'aime avec passion, sa ville.Chaude et belle comme une femme d'ici, mouvante et inattendue, si étrangère à cette autre qui se dit métropole.


( p.85)
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Laury, Alger, juin 1956

" Tu vois ça ?"(...)
- Ces coups, ces injures, ça s'appelle l'ordre colonial.
Il ajoute :" C'est une chose affreuse ! Une chose qui, un jour, n'existera plus."
(...)
Il est formidable, Victor, il me fait grandir...je suis heureuse !
(...) Je glisse ma main dans celle de mon oncle.Aujourd'hui, j'ai compris "Anti- français ".
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Tant que la vie est là, l’espoir existe.
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