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Citation de LeFarandoleur


Il avait analysé très tôt les raisons de la défaite culturelle de son camp. Il avait observé Giscard, Chirac, Sarkozy et les avait vus perdre leurs moyens dès qu'ils étaient assimilés à des héritiers du pétainisme. Plus encore que la reductio ad hitlerum, la France souffrait, selon lui, que ses élites portent sur leurs épaules le poids de la culpabilité. L'accueil des immigrés, la fin des frontières, la dissolution de l'Etat-nation étaient les fruits de ce complexe. La France était livrée aux -hordes de barbares- parce qu'elle refusait de se défendre. Il avait voulu briser cette inhibition. Crever l'abcès.
Il s'était installé dans le paysage médiatique avec la sensation de pénétrer le -coeur du réacteur-. Dans les émissions grand public où il débattait, il assistait à la fabrication de la pensée unique. La culpabilisation du petit peuple, l'interdiction de certains mots, thèmes ou idées, naissait sur les plateaux télé, et il s'était servi de son exposition pour introduire la contradiction, le doute, la faille dans le système. Puis il avait décidé de le faire exploser. Selon lui, les valeurs de mai 68 avaient accouché d'un nouvel ordre dont on commençait, plus de quarante ans après, à percevoir les incohérences. La réalité explosait à la face du pays. Il voulait accélérer ce processus, avait mué en agent de riposte idéologique. Il s'était employé méthodiquement à déconstruire le discours dominant. Il avait poussé cette entreprise jusqu'à s'attaquer au tabou des tabous, celui qui revenait comme un boomerang dans les pattes de quiconque voulait défier la bien-pensance : l'occupation.
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