De fleur en fleur
Les abeilles volent
Pour donner de leurs nouvelles
Aux prairies qui s’impatientent
Aux sentiers qui s’enrhument
Elles murmurent
A l’oreille des tournesols
Quelque secret bien caché
Que nul ne découvrira
Avant l’hiver ou le printemps.
Si tu regardes vraiment tu verras
Que les fenêtres s’envolent
Que les chemins marchent à cloche-pied
Que la terre fait des vagues
Et que la mer se couvre d’arbres
A demi-mot, à mots couverts
Tu entendras les couleurs chuchoter
Pour accorder un arc-en-ciel
A la nuit qui n’en voit jamais.
Mitonner ...
Arrachez quelques herbes folles
Sur les tempes des collines
Prélevez une poignée de neige
Aux épaules des montagnes
Saupoudrez quelques pétales
De fleurs de nuit de fleurs de jour
Mélangez les ingrédients
Vous obtiendrez assurément
Le paysage de vos rêves.
On se dit qu'il est urgent
de résister à la mélancolie
de ne pas se faire égratigner
par les griffes du vague à l'âme
tout en demeurant fidèle
à cet "entretien long et doux
entre le ciel et la terre"
échange imaginaire
dont parlait Leconte de Lisle.
Filets
relever chaque jour les filets
d'une pêche miraculeuse
afin de se rassurer
sans se disperser.
simple question de survie.
et les gardiens de la peur
auront beau souffler
sur les braises du doute
vous avancerez de front
avec les mots devinés
posés sur la page blanche
avec les images furtives
fixées sur la pellicule.
Le ciel prépare sa page bleue
les hirondelles y tracent
des lignes qui s'effacent
les peupliers y lancent
des appels de détresse
pour oiseau en partance
et c'est alors que le vent souffle
et que tout disparaît
pour reparaître un peu plus loin.
Ce que tu ramasseras
sur le sable de septembre
ne contiendra pas dans ton seau
ce sont des rêves de bateaux.
des bouts de bois des coquillages
des promesses et des projets
cela tient très peu de place
au fond de tes yeux fermés.
DÉPOSSESSION
être vide vacant absent
ne rien posséder
sur soi autour de soi
ici plus loin ailleurs
n'être lié qu'à son désir
et ne pas l'assouvir
ainsi de jour en jour
patiemment
vide vacant absent.
La blanche falaise
où niche
l'oiseau marin
rêve de silence
Sillage
et ma mémoire s'éloigne
dans le sillage d'un bateau
emportant ceux qui nous quittent
c'est la saison du moindre mal
là où patientent les silences
tu attendras face à la mer
les yeux fermés la bouche close
tu voudras que l'on t'écoute
mais le voudras-tu vraiment?