Avec cette forme brève qu'il affectionne,
Georges Cathalo nous offre à lire de petits
poèmes comme autant d'invitations à rêver et à se réjouir car : «
près des yeux, près du coeur » nous affirme-t-il avec une pirouette, prenant à rebrousse-poil l'expression bien connue » loin des yeux loin du coeur ».
Qu'on ne s'y trompe pas, ces
poèmes, qui semblent s'adresser à un public d'enfants, s'adressent à tous ceux qui n'ont pas complètement quitté les rives de l'enfance, et ils sont nombreux.
Chaque poème est introduit par un verbe : ramasser, tracer, cacher, grimper, qui donne de l'allant au poème.
Le rêve n'est jamais loin, se faufile entre les mots et s'invite dans le sommeil de l'enfant
« Les étoiles se chamaillent
Dans tes poings fermés quand tu dors. »
C'est un monde onirique qui s'ouvre à nous, tournant résolument le dos à un monde rationnel où les robots, les ordinateurs et les consoles ne consolent pas. »
C'est aussi le monde de l'enfance qui est évoqué à travers les jeux ou l'apprentissage de la langue. Ainsi de ces mots compliqués de la langue française comme ornithorynque.
« La chasse aux mots est permanente
Elle est calme elle est pacifique
Et nul n'en revient jamais bredouille. »
Il y a des accents de
Prévert chez ce poète espiègle et joyeux
« et si les coeurs tous les coeurs du monde
Comme des réveille-matin
Se mettaient soudain à sonner
Tous ensemble tous ensemble
Juste pour secouer le monde
Juste pour redonner vie à la vie
Redonner vue à la vue
Dans un seul battement de paupière. »
Les délicates illustrations en noir rehaussé de rouge d'Évelyne Bouvier accompagnent avec douceur les textes.
Un recueil à lire seul ou avec les enfants.