C'est le malheur et la souffrance - l'adversité - qui nous ouvrent les yeux. Quiconque n'a pas connu le malheur, n'a pas les yeux ouverts. Il ne voit pas la réalité et la part cachée en elle. En ne voyant pas ainsi la réalité de la vie, il ne sait pas de quoi il parle. Il en résulte - entre autres - que la seule fraternité qui ne soit pas trompeuse - sentimentale, euphorique ou idéologique - est fondée sur l'expérience du malheur et des lumières qu'on peut en tirer. C'est une fraternité exempte, à la fois, d'illusions et ouverte à l'espérance. Qui peut dire mieux ?