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Citation de Alzie


En règle générale, ce n'est pas à la lecture qu'on reçoit le poème. Ni à la première lecture, évidemment, ni à celles qui suivent bien souvent. (Non qu'on ne puisse être ébloui, frappé; bien au contraire.) L'esprit sensible aux poèmes, mais fruste encore, inexpérimenté, s'étonne parfois, se décourage à constater ceci : qu'il a envie de prendre un poète préféré, qu'il le prend, qu'il le lit, - et qu'il ne se passe rien. Quelquefois nous savons que le poème est beau, mais nous ne le sentons pas; ou bien, avec désespoir, nous ne le sentons plus. Nous croyons que le poème est devenu aride, alors que presque toujours c'est nous qui le sommes. La lecture est acquisition, la plupart du temps, et non possession. Les vrais lecteurs des poètes le savent bien, les poèmes ne se lisent pas, on les fréquente, on les sait par coeur, à son insu même. Puis un jour, au hasard, une émotion personnelle interrompt votre méditation, votre rêverie, votre travail, n'importe où : la création du poème par le lecteur est une opération parallèle à celle du poème par le poète. Pour le lecteur aussi la poésie est involontaire, l'authentique rencontre avec la poésie et non l'échauffement artificieux sur un texte. (p. 44)

Plaisir au poème
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