La science des guérisseurs se résumait à peu de choses : quelques recettes de bonne femme ; et ces fameuses herbes de la montagne, dont au surplus chacun connaît l'emploi : l'arnica pour les coups, la gentiane pour l'estomac, le génépi pour les refroidissements. Ce n'était pas bien méchant − entre certaines limites, du moins. Le jour où les gens de Valfroide eurent admis que le génépi ne suffit pas forcément à guérir une congestion pulmonaire ou une pneumonie double, je pus estimer avoir gagné la partie. Je la gagnai surtout le jour où l'un de ces fameux « guérisseurs », la mort dans l'âme j'imagine, me fit appeler discrètement à son chevet ; et où je le guéris... Ces choses-là se savent toujours. Le bonhomme n'y perdit peut-être pas tous ses clients, mais il avait perdu la face. Et son prestige ne s'en releva jamais, tandis que le mien se trouvait renforcé.