Les français avaient toujours eu peur des sorcières, du diable, des démons, ils en faisaient une obsession et voyaient le mal partout ! Ne comprenaient-ils pas que Dieu veillait sur les hommes et que le diable n'avait de place que dans les cœurs les plus cruels ? Les sage-femmes étaient loin d'être de vilaines créatures. Sans doute quelques hommes d’Église avaient-ils eu peur de leur savoir ? Les hommes n'aimaient pas que les femmes puissent leur être supérieures.
-De façon exemplaire ?
-Oui, une jolie robe ne fait pas tout, vous devrez être polie, aimable, toujours d'humeur égale, et ne pas trop avoir d'avis sur certaines questions de la société, ce qu'on exige d'une personne bien élevée et bien née comme vous.
-Je vois. Tout ce qu'il faut pour mettre les hommes en valeur, puisque vous ne semblez pas être capable de le faire tout seul.
Léandra avait l'impression que le monde ne tournait plus rond. Enfant, on lui avait appris que les méchants étaient punis, et que toute bonne action était récompensée. Dans le monde des adultes, il en était tout autrement. On protégeait les hommes mauvais et réprimandait les femmes qui donnaient leur confiance et leur gentillesse à autrui.
-Vous avez élevé votre fille comme si elle était de l'autre sexe et vous vous étonnez qu'elle n'ait pas de prétendants?
-Vous faites erreur, je lui ai simplement offert la même chance qu'à mes garçons. Je refuse de traiter Gabriella comme un objet fragile qui nous est inférieur.
"-Je vous accorde que vous ne manquez pas de répartie !
-C'est que la vie m'a bien appris. Veuillez m'excuser. Si je ne peux pas choisir les catins qui défilent dans le lit de mon époux, je peux au moins choisir les personnes avec qui je désire converser."