Tu sais, la vie est trop courte pour perdre du temps en balivernes. Aussi, prends aujourd’hui ce qui t’est offert, tu ne sais pas ce que demain te réserve !
– Votre couple battait de l’aile ?
– On peut le résumer ainsi.
– Sans vouloir me montrer trop indiscrète, puis-je vous
demander pourquoi ?
– Vous savez, lorsque votre mari voit défiler, toute la journée, des femmes, jambes en l’air et écartées, le soir venu il n’a plus trop envie de vous visiter, même d’une manière différente.
Une seule chose la met en joie, l’élimination par le vide de son mari : deux jours plus tôt, c’était la raison de son absence, elle avait appliqué les conseils de Pierre. Son cher et tendre époux, ainsi le nomme sa belle-mère, une énième fois a voulu la corriger pour elle ne sait quel motif. Le bras s’était levé pour frapper là où les marques se dissimulent… Béatrice lui a saisi la main, l’a bloquée, dans un geste de rotation, elle lui a retourné tout le bras, obligeant son agresseur à se pencher en avant. Elle a fait pivoter l’épaule pour contraindre le bras à se tourner d’arrière en avant. Ce geste fut si rapide et violent qu’elle en a ressenti dans sa main le craquement des os et des chairs… Son mari hurla si fort, que leur voisin de palier s’est inquiété d’un tel cri. Aux urgences, le médecin doutait qu’une simple chute de sa propre hauteur puisse causer autant de dégâts.
Sous la douche, il se remémora la nuit enfiévrée qu’ils venaient de vivre tous les deux : il était sûr, à l’aube de ses trente ans, d’avoir enfin trouvé l’amour de sa vie. Jusqu’à présent, ils avaient vécu leur histoire à l’abri des regards indiscrets, pour se rencontrer seulement certains après-midi.
Cette fois, ils étaient décidés à vivre au grand jour. Elle annoncerait à son mari qu’elle le quittait, puis s’installerait avec lui à Neuilly.
J’étais fou de rage… non je n’accepterai pas, qu’elle, riche banquière, me quitte pour ce vendeur de voitures. Je ne pouvais pas accepter qu’un autre puisse aimer ce corps, même si moi je le délaissais depuis longtemps. Alors… j’ai voulu lui faire l’amour. Je l’ai déshabillée, défait son soutien-gorge, j’ai caressé ses seins, comme l’AUTRE venait de les caresser avant moi.
Les agissements du juge Henrieur sont inqualifiables !
Non seulement, il a abusé, tout au long de sa carrière, de la malheureuse destinée d’enfants abandonnés, maltraités, mais en plus de leur VOLER leur INNOCENCE, il a aussi VIOLÉ leur INNOCENCE !
Je représenterai très certainement la partie civile dans cette affaire, que j’appellerai L’INNOCENCE VIOLÉE !
Vous savez, une affaire de viol, sur une enfant, une enfant de magistrat, à Paris, cela fait les choux gras de la Presse. Alors, télévisions, radios, médias en tous genres, piaffent dehors à vous attendre. Aussi, ne vous montrez pas arrogant, faites plutôt profil bas. Ne répondez à aucune question, je me charge de tout.
C’est fou l’interprétation que les baveux ont de la prétendue justice. Là, dans le cas présent, puisqu’il s’agit d’un des leurs, ils réclameraient la peine de mort, si elle existait encore !
Alors que juste avant, ils ont défendu bec et ongles un malfrat qui avait assassiné un Policier…
On ne lâche pas un prétendu prédateur en liberté, sans courir soi-même d’éventuels risques. L’affaire a déjà pris beaucoup d’ampleur, l’opinion publique ne comprendrait pas une telle magnanimité. Vous avez pu, Cher Maître, vous rendre compte par vous-même du phénomène médiatique que suscite ce drame.
Lorsque pour la première fois, tu as pris ma main dans la tienne, c’est une décharge électrique que j’ai ressentie dans tout le corps. Le choc fut si violent, que même toi, tu l’as ressenti. Tu étais gêné. Nous nous sommes assis côte à côte, et c’était comme si nous nous étions toujours connus.