Gérard Nédellec

L'École de Monsieur Paul est un recueil de petites nouvelles humoristiques parfois émouvantes ou relevant du genre fantastique pour certaines. Elles ont pour cadre les écoles normandes, elles traversent le 20e siècle.

Le narrateur relate les anecdotes de la vie quotidienne d'instituteurs, professeurs et élèves. Les événements sont souvent tournés en dérision ; certaines situations sont comiques, voire ubuesques ou ironiques. le narrateur montre également les difficultés réelles de certains enseignants ou élèves.

De nombreux souvenirs scolaires affluent au détour d'un récit.

En toile de fond, il est d'abord très agréable d'imaginer l'atmosphère des écoles du passé : les poêles à bois ou à charbon, la douce chaleur qui en émane, l'encre qui tache les doigts, d'entendre le bruit de la plume sur le papier, la douceur et les couleurs des jours d'automne lors de la rentrée scolaire dans les paysages normands.

Toutefois c'est le rire et l'ironie qui dominent dans ces petites histoires lorsque poules, dindons et autres animaux de basse-cour débarquent en plein spectacle imaginé par des parents d'élèves, par exemple. Dans une autre nouvelle, un professeur d'anglais est affublé du sobriquet de « Bicuic » dérivé de son expression favorite «be quick » avec laquelle il ne cesse de seriner ses élèves. C'est aussi le cadeau de départ en retraite d'un instituteur qui au lieu de retrouver sa classe actuelle se retrouve face à d'anciens élèves qui l'ont quitté un an plus tôt pour le collège. II se souviendra longtemps de cette farce mais aussi de l'émotion que lui a procuré ce beau cadeau de ses collègues et élèves plein d'humour et d'amour. le livre est parcouru de bien autres facéties que j'ai découvertes avec plaisir.

Ces récits contiennent aussi une certaine critique du système et la condition de certains enseignants remplaçants, la mise en cause de l'autorité des enseignants, l'école laïque aux prises avec le religieux et le politique. Dans certains contes, certains traits de caractère sont grossis tels que l'avarice, l'hypocrisie, le mensonge de certains, les mentalités autarciques des campagnes et villages, mais tous ceci est traité avec humour et légèreté.

L'une des dernières nouvelles, très jolie et émouvante évoque aussi la solidarité entre élèves pour un petit garçon pauvre. Une autre développe les valeurs de l'honnêteté, plus loin l'amour des mots est évoqué mais aussi la volonté de faire réussir les élèves.

Ce fut une lecture très agréable à laquelle je ne m'attendais pas. Je pensais qu'il s'agissait d'un récit plus classique sur l'école d'autrefois. L'auteur s'est visiblement bien amusé lors de l'écriture de ces anecdotes qui m'ont fait rire et sourire.

Attendrissant et nostalgique. Tels sont les deux qualificatifs qui me viennent à l'esprit et que je retiendrais pour donner mon sentiment sur "L'Ecole de Monsieur Paul" que je viens de terminer. Les récits relatifs à cette institution parcourent diverses périodes des IIIe, IVe et Ve Républiques avec un personnage clé qui a bien évolué, notamment quand il s'agissait de combattre toute forme de spiritualité ou religion en classe (avec le crucifix). le certificat d'études, la dictée, les problèmes d'arithmétiques, les classes de neige, etc. sont pour la plupart d'entre nous de (très) lointains souvenirs mais des souvenirs qui nous ont personnellement marqués dans notre jeunesse et adolescence.



Avec ces petits récits, on mesure facilement que l'Ecole de Monsieur Paul n'existe plus aujourd'hui mais qu'elle demeure une image d'Epinal, riche en émotions et valeurs.

Très bon livre qui mériterait d'être plus connu. Les personnes sont très attachantes. C'est l'histoire d'un instituteur qui fait ses premiers pas dans le métier dans les années 60.