Citations de Giuseppe Montesano (14)
S'il était vrai que "plus on contemple,moins on vit",comme disait le Maître,alors j'étais mort depuis longtemps.
Les écrans mensongers rendent l'intelligence ennuyeuse et la stupidité joyeuse. Ils nous donnent l'illusion d'être les amis de n'importe qui tandis que nous sommes devenus les rivaux de nous-mêmes. Les lecteurs sauvages éteignent doucement les écrans et lisent le monde avec leurs sens grands ouverts.
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Toute culture qui ignore être factice est obtuse car elle pense tout connaître: l'ignorance qui se sait ignorante est merveilleuse car elle voudrait tout connaître. Socrate savait qu'il ne savait rien et il désirait la connaissance. Guidés par la passion qui cherche ce qu'elle ignore, les lecteurs sauvages lisent pour vivre.
(p.15)
A travers la lecture des grands romans et des grandes oeuvres, nous faisons l'expérience des innombrables vies que nous ne pourrions jamais vivre dans la réalité, et ces vies qui parlent de nous-mêmes et du monde éduquent nos sens et notre esprit. Comment pouvons-nous renoncer à cette forme de métamorphose qui ouvre notre être intime aux innombrables vies des autres? Comment pouvons-nous nous transformer et transformer le monde sans une éducation à la métamorphose? Et qu'est-ce qui pourrait remplacer cet apprentissage infini dont le seul dessein est d'en finir avec l'Ego pour que nous devenions nous-mêmes ?
(p.45)
Je croyais aveuglément aux paroles de Rimbaud:"Je ne travaillerai jamais!" Et je m'exaltais en répétant que,face au monde,j'étais en grève,ou quand je pensais à Rimbaud qui,dans une rédaction à l'école primaire,avait écrit qu'il ne voulait rien apprendre parce qu'il ne voulait pas d'une "place":"Je vivrai de rentes",avait-il dit,et nous prenions ces mots au pied de la lettre.
Et puis nous voulons des amis avec lesquels dire des balivernes ou partager un méme silence, rire et boire sans nous ennuyer, comme si le plaisir de chacun démultipliait le plaisir de tous.. Et nous ne voulons pas travailler pour vivre ou vivre pour travailler mais être créatifs et joyeux en travaillant, comme des enfants absorbés par leurs jeux pour l'éternité...
p. 23.
Quoi,quoi,de l'ordre!Comment il dit, Nitche?. "Le monde est chaos et seulement chaos pour toute l'éternité"! Et alors,que le chaos soit! Amenez tout...Oui,idiot,les desserts aussi,et la salade!Et les gâteaux,il y en a,des gâteaux?
Mes doutes sur la "vérité" augmentaient toujours plus,et je préférais penser que seule la beauté pouvait vraiment transformer le monde.
Toutes les institutions étatiques tendent à former un état théologique couplé à une société théologique, dans l’asphyxie idéologique des individus, avec une violence que l’on justifie désormais en invoquant les prétendues lois nécessaires de l’Economie et la « démocratie » comme sceau ultime scellant la justesse des décisions. Mais la structure de la démocratie actuelle, qui ne respecte que formellement la séparation des pouvoirs invoqués par Montesquieu et qui justifie n’importe quel décret obscène en invoquant la majorité, n’attribue pas la gestion du pouvoir à la moitié plus un des votants, c’est-à-dire à la majorité réelle : elle attribue le pouvoir a une minorité réelle qui à l’aide des pouvoirs établis par elle-même se transforme en une majorité absolue. Et l’illusion de la politique est ainsi dissipée, ne cherchant tout au plus qu’à limiter l’action des politiciens. L’aphorisme de Goethe-« il n’y a rien de plus effrayant que l’ignorance en action »-valant pour tous les serviteurs du pouvoir, en tant que libre citoyens nous pourrions encourager les crétins les moins actifs et les systèmes de gouvernance les plus faibles, et appliquer ce que suggérait Alberto Savinio dans son Destin de l’Europe dans les temps difficile de l’année 1947 : « Je ne dis pas qu’il faut livrer le peuple à l’anarchie, le laisser sans direction et sans guide et lui enlever les gardiens de l’ordre. Mais il faut retirer aux gouvernants et aux administrateurs de la chose publique leur position centrale, leur retirer toute position qui imite la position et le pouvoir centripète d’un Dieu, leur retirer toute fonction centralisatrice, et les disposer en ordre dispersé en bordure du fleuve de la vie. »
Je me souvenais de Nietzsche? La découverte de la vérité pouvait être terrible.
La route de l'excès mène au palais de la sagesse.."Eh! William Blake le savait,lui,il faut excéder,abonder...
La vie n'est pas ce qui est écrit dans les livres,mes cocos.
Tu sais ce qu'y dit William Blake? "A même loi pour le lion et pour le boeuf,c'est l'oppression..."
Etait-ce de l'ironie qui exigeait une lecture au deuxième degré ou une affirmation littérale? Selon Landro, de ce détail dépendait l'interprétation de toute l'oeuvre de Baudelaire.Que voulait dire "il a bien fait"?La phrase signifiait peut-être que saint Pierre par son geste, a accompli la volonté de Dieu? Et puis,pourquoi Baudelaire disait-il:"Je quitterai heureux un monde où l'action n'est pas la soeur du rêve"?Peut-être le rêve était-il celui de changer le monde?
Et inévitablement,nous arrivions au fragment qui disait:"Et vive la révolution!Toujours!Malgré tout!"