Glenn Cooper

Dès le premier jour de son pontificat, le pape Célestin avait résidé et travaillé dans l’un des logements les plus modestes du Vatican. Lorsqu’il avait annoncé qu’il troquerait les appartements papaux traditionnels du palais Apostolique donnant sur la place Saint-Pierre contre deux pièces dans la résidence Sainte-Marthe, les cyniques avaient supposé que c’était un truc publicitaire de courte durée. Il n’en était rien. Le pontife replet et affable était satisfait de vivre dans une chambre à coucher meublée de manière spartiate, de travailler dans le bureau adjacent, de manger au réfectoire communal où il bavardait avec les employés du Vatican et les évêques lui rendant visite, et de prier et de dire ses messes dans la petite chapelle de la résidence. Son secrétaire d’État, le cardinal Da Silva, l’un des alliés et confidents le plus proche de Célestin, avait opté pour la solidarité : peu après sa nomination à son poste, lui aussi délaissa l’appartement luxueux réservé aux cardinaux secrétaires pour s’installer dans l’une des chambres de la résidence près du pape.