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Citations de Godofredo de Oliveira Neto (20)


"Je réfléchis, j'efface. Je suis incapable de retranscrire par écrit le fond de ma pensée.
Comment organiser la sens des mots ? Peut-on vraiment y parvenir ?"
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Quelle littérature, Aimoré ? Sa question m'a surpris.
Ma littérature non, Giacomo, j'ai voulu dire ma peinture, l'histoire de ma peinture.
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Je relis le message que je viens d'envoyer à tout le monde sur WhatsApp. Je me fais peur à moi-même, c'est un assemblage de mots qui ne veulent rien dire.
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J'ouvre la fenêtre, c'est l'aurore, des oiseaux semblent vouloir entrer dans ma chambre, j'ai mal au crâne, comme toujours. Est-ce que le Bourbon sec donnerait la gueule de bois? Y-a-t-il des oiseaux sur New-York? Je sens comme des coups de bec sur mon visage.
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Elle m'a expliqué qu'en recevant l'esprit de Xangô au cours d'un envoûtement, je deviendrais un archétype de Dieu, les flammes sortiraient de ma bouche, mes adversaires prendraient la fuite, je deviendrais un magicien tout puissant
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J’ai rendez-vous avec mon cousin devant la Cathédrale Saint Patrick. C’est son idée. Pourquoi à cet endroit précisément ? Je n’en sais rien. Ça ressemble à un film policier. Il est vrai que sur le parvis, c’est impossible de se louper. Dans un café ça aurait été plus compliqué, ils se ressemblent tous. La Cathédrale, tout le monde connaît. C’est ce qu’il m’a expliqué sur WhatsApp quand j’étais encore à Rio.
J’examine les tours, j’ai lu qu’elles culminent à cent mètres de haut, je compare les portes et la rosace avec celles que j’ai vues à Venise — visitée en vitesse pour la même raison que celle qui m’a amené à New York : l’héritage.
Il y a un moment où, devant moi, Saint Patrick s’estompe, ma vision se brouille. Peut-être parce que j’ai levé la tête trop longtemps pour détailler les tours, je ne sais pas. Jérôme Bosh s’invite, comme s’il traçait les contours de l’église. Des chauves-souris indécises et hystériques entrent et sortent par le portail central. Le ciel s’assombrit, la ville s’assombrit, les immeubles alentour s’assombrissent, la cathédrale prend feu, une fleur rouge-rose dans une nuit noire. Je suis aspiré à l’intérieur, au milieu des ténèbres, du néant, de l’enfer, quelqu’un me tape dans le dos, non, je ne veux pas y aller, putain, ne me poussez pas !
Je crois que je me suis évanoui.
Je vois des visages en contre-plongée près du mien, iris aux couleurs variées, bouches, nez, je me suis toujours demandé comment rien qu’un nez, une bouche et deux yeux peuvent constituer des visages aussi différents. On m’a dit que c’était pareil avec la combinaison des mots. Là tout de suite,
c’est bien le cas. Combien de figures différentes les unes des autres me regardent, là, tout de suite ? Un bras amical me soulève, on me parle portugais : ça va mieux ? Oui, merci. Cette langue me calme, jusqu’à présent, dans cette position de soumission, je n’entendais que Oh, my God. Naturellement, c’est mon cousin ! Reconnaissable à sa barbe bien taillée, à ses yeux verts, ses cheveux blonds et lisses comme ceux de ma grand-mère, l’air un peu perdu. Il me fait penser à quelqu’un du Brésil. Évidemment, toute notre famille vient de Vénétie, tu avais oublié ? Si, si, je m’en souviens : Belluno, Venise, Trente, Bergame, tout ce coin-là. Bien sûr, Sordi, je prononce son nom pour la première fois, le même que celui de l’acteur de cinéma italien des années soixante. Lui, il dit le mien : Oui, cousin Luigi. La ressemblance avec certaines personnes de mon pays me reste en travers de la gorge, j’ai des aigreurs d’estomac, pourquoi me suis-je évanoui ? Il sort son téléphone, je vois mon visage sur l’écran. Je t’ai reconnu tout de suite, dit-il. Je déverrouille le mien, j’ai un peu de mal à me concentrer sur le clavier, finalement, Sordi apparaît, souriant, il a l’air franc comme ça, sur la photo, mais peut-on lui faire confiance ? Je l’examine, tout comme j’ai examiné les tours de la cathédrale, il baisse le regard, timide jusqu’à présent, il propose tout de suite un café dans les environs. Avant la classique poignée de mains, le jeu commence, il me prend le bras, me tape dans le dos. Est-ce que tu veux aller à l’hôpital ? Non, non, tout va bien, ça m’arrive de temps en temps, j’ai l’habitude.
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J'ignore si ce sont vraiment des larmes, professeur Albano ; quelquefois, mon visage est tout salé, la nostalgie s'écoule de mes yeux, le carrelage devient trouble, je me sens aveugle, et c'est alors que j'ai l'impression de pouvoir mieux me situer dans le monde.
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l n’y a pas de petit déjeuner à l’hôtel, je traverse la rue, un café très clair, du jus de chaussettes, disait ma mère. Est-ce qu’aux États-Unis, on manquerait de café moulu ? En face de moi, un cow-boy, caricature de cinéma américain, me regarde. Je le regarde, il me regarde, encore une gorgée de café, il me regarde, je le regarde, il boit une gorgée de café. J’empoigne le couteau, la fourchette, je me lève, je vais lui percer la poitrine avec le couteau et les yeux avec la fourchette. Coup de bol,
la serveuse m’en empêche, elle apporte du pain, réchauffé sur la plaque huileuse, thank you. J’essaie de lui claquer la bise, elle ne comprend pas, elle regarde un policier dans la rue, serais-je en train de devenir fou ? Le cow-boy se marre, sa bedaine est secouée par le rire, il penche la tête en arrière, se moquerait-il de moi ? Je me suis souvenu du doigt qu’au café, Sordi a dégainé à l’intention de la table d’à côté, j’en ai fait de même pour le gringo. Surpris, il se lève, dit quelque chose au gérant, il a l’air indigné, les gens m’entourent. Me protègent-ils, ou bien vont-ils me lyncher ? J’entends le cow-boy murmurer nigger. Je fais celui qui ne capte pas, je règle l’addition, traverse la rue, me jette sur mon lit. Les oiseaux de mon enfance chantent à mon oreille.
Via WhatsApp, j’appelle Florianópolis : très tendue, les sourcils froncés, Ana Júlia apparaît, elle semble retenir ses larmes. Ana Júlia, que s’est-il passé ? Rien, rien, tout va bien. Aujourd’hui je vais voir Sordi de nouveau, dis-je. OK, répond-elle, ton frère et moi sommes en train de vérifier l’échange de mails entre ton oncle Domênico et Timóteo, l’avocat. On sait déjà que ce type a une réputation sulfureuse.
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C'est un vieux pêcheur qui m'avait donné ce conseil : dans n'importe quel cas d'angoisse, il suffit de consulter l'aveugle Baltazar, qui si trouve de l'autre côté de la baie, sur les Rochers de Saint-Antoine.
Si vous voulez faire la connaissance de notre directeur de conscience, vous prenez le canot d'un des jumeaux et vous y êtes en un instant.
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Dieu et le Diable vivent en nous, comme l'explique l'habitant du sertao, Riobaldo Tatarana dans "Diadorim".
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Je tiens une sorte de journal sur mon téléphone, un mélange d'histoires réelles et inventées.
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(...)l'amour, c'est surmonter ensemble les difficultés.
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je me suis toujours demandé comment rien qu'un nez, une bouche et deux yeux peuvent constituer des visages aussi différents.
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– Les militants devaient prendre conscience du climat de la répression. Ils ne devaient pas oublier que des camarades étaient arrêtés, torturés, assassinés ? Ceux qui n’acceptaient plus les règles de l’ASL devaient le dire franchement. Certains, par exemple, aient vécu des expériences traumatisantes – comme les deux opérations de braquage de banque, où il y avait eu des morts. Ceux-là devaient réfléchir. Si, en raison de la forte pression psychologique, ils désiraient se retirer, tout le monde comprendrait.

Naturellement, Lazaro et Fabio s’y refusèrent. Au contraire, l’ASL étaient leur maison. Ils étaient à l’ASL à jamais. Ils comprenaient et respectaient la place des camarades femmes : la question du respect de la femme découlait obligatoirement d’une prise de conscience de la relation entre les hommes et les femmes, y compris dans les relations sexuelles. La recherche incessante de la relation érotique révélait une immense lacune politique, qui devait être comblée par des réflexions théoriques sur la lutte des classes et l’avenir des hommes et des femmes dans le monde.
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En période de pleine lune, le loup-garou a l'habitude de visiter sept villes en une seule nuit, avait poursuivi l'aveugle de la baie de Babitonga. Il part d'ici, Sao Chico, va jusqu'à Laguna, et retour.
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Ils veulent me tuer, me poignarder, se servir de ma peinture pour faire le mal ; moi, je désire seulement renverser la réalité, dire aux quatre vents que la vie, c'est nous qui la créons, tout comme je le fais avec mes tableaux et avec mon texte.
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Et le vie elle-même n'est qu'"autochronie", pour employer un mot utilisé par un de mes anciens professeurs de Lisbonne qui m'a envoyé un e-mail il y a quelques jours. C'est pour ça que je saute d'une époque à l'autre, que j'évoque des visions, des scènes, des anecdotes apparemment sans relations les unes aux autres. Ou bien vous pensez que je suis fou?
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Ici, dans cet hôpital qui a l'air d'un asile de fous ?
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Ce que Hélio a fait est important pour ma littérature, j'ai dit en mâchant - sec en surface et succulent à l'intérieur - le chevreau commandé par Giacomo.
Quelle littérature, Aimoré ? Sa question m'a surpris.
Ma littérature non, Giacomo, j'ai voulu dire ma peinture, l'histoire de ma peinture.
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Non, je ne suis pas ce que vous avez dit, professeur, pas un faussaire, absolument pas.
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