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Critiques de Goran Tribuson (4)
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Le cimetière englouti

Le personnage principal est perdu et il l’a toujours été. Orphelin, ballotté de foyers en foyers, il a tenté de suivre la voie la plus droite et la plus ennuyeuse possible pour vivre, si ce n’est pleinement heureux, au moins paisiblement. Il est lointain, déconnecté, légèrement grinçant. Il sort de huit ans de prison, pour un motif mystérieux, passé sous silence. Perdu, il part à la recherche de ses origines, dans le village où sa mère a été enterrée 36 ans plus tôt. Il erre dans cette ville, elle aussi étrange. C’est un livre qui se lit très vite, à la langue très simple, mais on m’a soufflé dans l’oreillette que c’était un défaut de traduction. Le style particulier et haché de l’auteur en langue originale, n’a pas été gardé.



On déambule avec le narrateur comme dans une hallucination, une ville fantôme. On guette l’écroulement prochain, la crue de l’eau qui engloutira le cimetière, la ville en entière. On guette jusqu’à ce que comme un puzzle tous les éléments fassent « tilt ». L’ambiance est particulière, peut-être à cause du caractère contemplatif et volontairement plat du narrateur qui, somme toute, offre une platitude agaçante. Mais quand vient l’étrange on adore ces spirites ratés, l’hôpital psychiatrique désaffecté, le cimetière pourrissant, la rivière aux suicides… On est presque dans l’horreur, par le décor. Mais ici, pas de peur ! Seulement du brouillard dans la ville et dans la tête d’un inconnu qui ne se connait pas lui même à la recherche de ses origines



Ce roman est un ode à l’indéterminisme, la vie et la mort de mêlent, les vivants disparaissent et certains tentent de réanimer les morts . La rivière est présente comme un Styx sévère et merveilleux qui emporte les vies, avec leurs secrets et leurs histoires.
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Le cimetière englouti

Merci aux éditions Serge Safran et à Babelio de m'avoir permis de gagner ce livre lors de la dernière opération "Masse critique". Il s'agit du deuxième livre publié par cette maison d'édition que je lis et je ne suis pas déçu. La littérature croate est très peu traduite en France et c'est intéressant d'en découvrir un de ses représentants.



Ce qui m'a le plus marqué dans cette lecture, ce sont évidemment d'abord les personnages. J'ai aimé en même temps que le narrateur découvrir leur personnalité, leurs mystères, en particulier Javorovski, Gaspar et Marilina. On ne s'attache pas beaucoup au narrateur, Ivan Hum en revanche.



Le cadre du cimetière, de la maison de Marilina ou encore de la vieille clinique désaffectée ainsi que les crues de la rivière créent une atmosphère très particulière, inquiétante souvent. L'aspect fantastique ainsi que le côté métaphysique par moments du roman m'ont plu.



La fin est un peu expédiée et les réactions du narrateur lorsqu'il trouve enfin la tombe de sa mère sont un peu décevantes.

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Le cimetière englouti

Le cimetière englouti ou la consubstantialité d'un ancien détenu et son passé.

Ce roman sombre narre le retour d'Ivan Hum à la recherche de la tombe de sa mère dans une bourgade de Croatie. Et le moins que l'on puisse dire est que les personnages qu'il va croiser sont particulièrement chamarrés: une putain tendre qui cherche à faire ressusciter son frère afin de savoir où est caché l'or de leur père, un médecin collectionneur de graines et plantes létales qui finit comme patient dans un hôpital psychiatrique, un homme qui se baguenaude dans les cimetières afin de ressusciter ceux qui reposent sous les tombes ...

Vous l'aurez saisi, nous sommes loin des vieux de la vieille de Fallet.

Mais sous une trame aux relents ésotériques, Trebuson pose une atmosphère qui situe son roman aux frontières entre roman noir et fable tragique.

Il est difficile de trouver les similitudes avec Velibor Colic évoqués par les médias mais une chose est sûre, Goran Tribuson n'en a pas moins de talent.
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Le cimetière englouti

En premier lieu, je remercie les Editions Serge Safran pour l’envoi de ce livre. Ce fut un plaisir pour moi, au-delà de la découverte d’un écrivain, de me livrer à celle de mon tout premier auteur croate.



Dans Le cimetière englouti, nous faisons la connaissance d’Ivan Hum qui, trente-six ans plus tôt, alors qu’il n’était encore qu’un garçonnet de cinq ans, a quitté sa ville natale pour intégrer un foyer d’orphelins. Aujourd’hui, fraîchement sorti de prison où il vient de purger huit ans pour un crime qu’il ne souhaite pas révéler, pas même au lecteur que nous sommes, le voici de retour sur les lieux qui l’ont vu naître, mais dont il ne conserve absolument aucun souvenir.



Officiellement, Hum est venu y chercher la tombe de sa mère, mais l’on devine bien qu’il est en réalité en quête de quelque chose de plus profond. Son identité ? Ses origines ? Un nouveau départ ou simplement un sens à sa vie ? Personnellement, j’ai eu le sentiment que ce qui guidait ce personnage était surtout la volonté de se sentir enfin appartenir à quelque part. Mais cette ville que sa mémoire a rejetée ne semble pas prête à l’accueillir de la façon qu’il souhaiterait…



Le grand thème de ce livre est donc bel et bien la mémoire. Assez peu optimiste, Ivan Hum cherche non sans une certaine crainte à retrouver les souvenirs perdus de son enfance et c’est, dans un premier temps tout du moins, ce qui motive l’action du roman. Pourtant, il redoute de se souvenir de cette époque autant que de sa vie passée, celle qu’il menait avant la prison et à laquelle il fait tout pour ne plus penser.



La petite ville, cadre de l’histoire, se dresse entre les méandres d’une rivière qui, on le comprend très vite, est un personnage à part entière de ce roman – et ce n’est d’ailleurs pas un hasard si son existence est le premier souvenir qui revient à la mémoire du protagoniste. Celle-ci, au fil du temps, a recouvert sur près de vingt mètres le petit cimetière où l’on suppose que la mère de Hum est enterrée. Je crois que l’on peut voir en ce cours d’eau une image de la mémoire de Hum : elle recouvre le cimetière comme l’oubli recouvre ses souvenirs. Puis elle se fera de plus en plus impétueuse, bientôt gonflée par les pluies incessantes de novembre, emportant tout sur son passage et menaçant d’inonder la ville.



L’atmosphère est très particulière, composée de silences et d’images fixes et incolores, de mouvements lents et d’une brume qui flotte en permanence sur le décor… Elle nimbe la lecture d’un cocon sinistre au cœur duquel on se sent pourtant étrangement bien. L’auteur a su créer une âme à cette ville, à ce paysage, en même temps qu’il y insuffle une profonde tristesse qui nous berce doucement. J’ai beaucoup apprécié cette ambiance, d’abord parce qu’il y en a une, ce qui est loin d’être toujours le cas, mais également parce qu’elle est tout de suite très prenante. Au bout du compte, elle aura eu tendance à me coller un peu le bourdon, mais cela appartient entièrement à l’expérience de la lecture. En effet, j’insiste là-dessus, il s’agit bien d’un roman d’atmosphère. A côté de cela, le rythme est lent (mais sans être poussif), et l’action très fortement limitée. De petites bribes de fantastique sont disséminées çà et là, sans réellement aboutir, ce qui est sans doute mon principal regret.



Etranger sur la terre qui l’a vu naître, Hum semble mener une quête bien vaine, une quête qui, de la façon dont je l’ai ressentie, ne donne son sens à l’histoire que sur les premiers chapitres. Certes, il se passe certaines choses et nous aurons tout du long droit à plusieurs révélations autant sur le protagoniste principal que sur les personnages secondaires, mais j’ai eu la sensation qu’il manquait comme un liant à tout cela.



Au-delà de ce sentiment d’inaccompli, j’ai apprécié de me plonger dans cette lecture, assez brève de par son petit nombre de pages (230 avec une police assez large) de même que par la fluidité de son style, qui se lit très bien. Et si j’en garde quelques regrets, une légère frustration due au fait que j’aurais aimé que l’histoire nous emmène encore plus loin, j’en conserve également l’image de toute une panoplie de personnages très étranges et intrigants qui, pour la plupart, m’ont plu, et la vision entre rêve et cauchemar de ce petit cimetière tranquille menacé d’être entièrement emporté par les eaux.


Lien : https://missnovemberzeblog.w..
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