Les oiseaux occupent sans retenue l'espace sonore. On les repère à l'ouïe et on mobilise dans un second temps notre sens favori d'Homo sapiens : la vue. Cette utilisation presque continue de l'audible, toutes espèces d'oiseaux confondues, en période migratoire, sur les sites d'hivernages, sur les lieux de nidification, lors de longues séries de chants, par cris de contact, sociaux ou d'alarme, crée un fil ténu entre eux et nous.
Sans même que nous cherchions à les voir, ils imprègnent nos existences, en ville comme à la campagne.
Non, elles ont simplement moins de descendants. Elles s'éteignent. Et leur chant disparait petit à petit, laissant place au vide. p 77. Les hirondelles.
Pour autant, aucun de nous ne s'attendait à ce constat sans appel : les espèces les plus communes déclinent dramatiquement. Et même si certaines d'entre elles montrent des variations inattendues, la plupart sont frappées d'une baisse des effectifs - bien souvent, nous le verrons, ce sont les effets directs ou indirects de l'industrialisation des pratiques agricoles ou du réchauffement climatique.
Un silence mondial, donc, que personne n'entend. p 92