Citations de Guillaume Cassegrain (26)
Les nus comme les drapés témoignent de la perfection de son dessin. Il n'y a aucune autre œuvre, et il ne pourrait y en avoir d'autre, avec laquelle on puisse comparer ce travail (le plafond de la Sixtine) ; il est pratiquement impossible de l'imiter.
Le jeune Tintoret, sans doute grâce à la formation qu'il a reçue dans l'atelier de Bonifacio de Pitati, se spécialise assez tôt dans les peintures décoratives, qu'il s'agisse de compositions pour des plafonds, de fresques pour les façades de palais ou d'ornementations pour des meubles.
le colorito, que les traités de la renaissance sur l'art opposent au disegno (dessin), vénéré dans le reste de l'Italie comme le guide de la pratique picturale, recouvre aussi bien les qualités propres aux couleurs que la manière dont les peintres les posent sur la toile de leurs tableaux.
Si l'on a pu louer le charme produit par la couleur des tableaux de Raphael ou la vivacité des teintes de Michel ange, Venise et ses peintres ont incarnés, durablement cet art si particulier de la couleur que le terme délicat de colorito désigne.
il développe, à partir de la formule mise en place par Titien, un type sobre de portrait d'homme vu de trois quart sur un fond neutre, où les qualités plastiques du pinceau deviennent de plus en plus visibles et traduisent la liberté de ton qui lui est propre.
Tintoret accorde une place essentielle au portrait dans son travail et en fait une spécialité de son atelier pour laquelle sa fille Marietta et son fils Domenico joueront un rôle essentiel.
Le portrait à Venise n'a pas le même visage ni la même importance que dans les cours italienne de la Renaissance car le fonctionnement républicain de la cité interdit toute exaltation de l'identité collective
Féminin et sensuel, le coloritto vénitien se prête particulièrement aux représetations érotiques.
Son impétuosité a été mal perçue et les marques de son pinceau laissées visibles sur la toile, pourtant achevée, était comprises comme les signes d'une maitrise imparfaite des on art.
la rapidité avec laquelle son pinceau progressait sur la toile s'opposait aux traditions académiques diffusées dans les ateliers, où la patience de l'apprentissage et le temps long dans la réalisation des œuvres étaient érigés en garants de l'excellence esthétique.
Tintoret appréciait particulièrement le dessin et s'en servait dans l'organisation quotidienne de son atelier pour former ses élèves.
Tintoret, en recourant fréquemment à cet artifice, s'oppose donc à la tradition locale et utilise la perspective pour dynamiser ses compositions et impliquer de manière dramatique le spectateur dans ses scènes.
Les vénitiens se sont montés rétifs à cette norme, préférant les effets subjectifs produits par la couleur et l'ombre.
provenant des expériences de Brunelleschi et des percepts d'Alberti, cet art de la profondeur fonctionne grâce au dessin qui ordonne, par la grille perspective, l'espace de la représentation.
technique permettant, par l'observation de règles mathématiques de créer l'illusion d'une profondeur sur la surface d'un mir ou d'une toile, la perspective est devenue une règle pour tous les peintres italiens du XVème siècle.
la fluidité de la couleur et du pinceau, dont les tracés sont fréquemment visibles sur ses toiles, la "teinte" de larges surfaces de toiles sont autant de "signatures" où le surnom de teinturier " prend toute sa pertinence.
le jeune Tintoret, né sans doute en avril ou mais 1519, entend, avec un part de provocation et un art de la polémique, prolonger à Venise la leçon de Michel Ange et imposer, par sa maitrise du dessin des raccourcis ou du relief, un renouvellement profond des conventions picturales.
Cette période si riche pour Tintoret correspond également à un moment de transition et de rupture à l'échelle de l'histoire de la peinture vénitienne.
les années 1530-1550 représentent un moment de recherches intenses au cours desquelles le jeune peinture s'applique à parfaire sa formation, à repenser, par des stratégies divers, esthétiques (copies valorisation du dessin et des modèles sculpturaux, rapidité de la touche) comme commerciales(don de certaines de ses toiles, abaissement des prix...), la culture artistique locale.
la jeunesse artistique de Tintoret est un moment capital, sur bien des points encore obscur et incertain, dans la mise en place de son style et dans la quête d'une renommée qu'il finira par obtenir.