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Citations de Gustave Hervé (3)


L'auteur de cette "Nouvelle Histoire de France" a été jeté, enfant et adolescent, dans l'illuminisme révolutionnaire, par la façon dont on lui enseigna l'histoire de son pays à l'école laïque et dans les lycées de la troisième république.
A l'école laïque ses bons maîtres qu'il aimait et dont il a conservé le meilleur souvenir lui avaient enseigné ce qu'on leur avait enseigné à eux-mêmes, à savoir que le peuple de France avait eu jadis la malchance d'être abêti par des prêtres, des moines et des évêques qui en avaient fait leur jouet et leur souffre-douleur, par des rois et des seigneurs qui l'avaient opprimé, saigné à blanc, et maintenu exprès dans l'ignorance d'accord avec les prêtres, pour mieux l'exploiter ; mais heureusement en 1789 le peuple de France s'était révolté contre cet affreux régime ; dans un magnifique élan il avait pris la Bastille, et fait régner dans notre pays la liberté, l'égalité et la fraternité.
C'est de cette mémorable Révolution que datait vraiment la France......
(extrait de la préface insérée en début de l'édition parue chez "Arthème Fayard et Cie, Éditeurs" en 1930)
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La religion patriotique a ses fanatiques, qu'on appelle nationalistes ou impérialistes suivant les pays, et des dévots raisonneurs qui rejettent les exagérations du patriotisme, mais qui conservent au fond du cœur le culte de l'idole. Pour les uns et pour les autres, la Patrie est une sorte de divinité, dont il est impie de prononcer le nom avec irrévérence ; il y a du mysticisme jusque dans le sentiment patriotique des patriotes les plus raisonneurs et les plus raisonnables. Ceux-ci sont des libres-penseurs qui admettent qu'on discute tout : Dieu, la Propriété. Il n'y a que la Patrie qui soit au-dessus de toute discussion.
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Il est piquant de constater qu’en tous pays la religion patriotique est introduite dans les cerveaux et dans les nerfs par les mêmes procédés que les religions proprement dites. L’une comme l’autre prend l’enfant dès le jeune âge, avant que son esprit critique n’ait commencé à se former ; les chansons patriotiques remplacent les cantiques ; les manuels d’histoire et d’instruction civique remplacent la bible et le catéchisme ; au lieu de chasubles éblouissantes d’or et de pierreries du prêtre, ce sont les costumes criards, tapageurs des soldats et des officiers, un mélange carnavalesque de bleu, de rouge, de vert, de doré, de plumes de coq, de plumes d’autruche ; les chapelets et les autres momeries catholiques sont remplacés par les exercices de chiens savants de la caserne, destinés eux aussi à étouffer toute initiative et toute réflexion ; ce n’est plus la musique troublante de l’orgue, c’est le bruit énervant des tambours, des trompettes, des musiques guerrières ; en guise de processions, des revues, des parades, des alignement ; tirés au cordeau, des défilés à grand orchestre, où l’on voit 50 000 marionnettes humaines lever la patte en cadence au commandement. Pas une fête publique, ni en Allemagne ni en France, qui ne soit accompagnée d’une exhibition solennelle de soldats sous les armes. Chaque 14 juillet, en l’honneur des grands ancêtres qui ont pris la Bastille, l’armée française est exhibée sur les places publiques de toutes les villes de garnison. Des centaines de milliers de citoyens se lèvent de bon matin, pour aller voir griller sous le soleil, en costume carnavalesque, le guignol national. Et là, tous, ils poussent des bravos frénétiques quand ils voient défiler, au milieu de nuages de poussière, des lignes interminables d’hommes, de chevaux, de canons, une masse formidable de viande de boucherie et d’instruments d’abattoir. Et quand passe devant eux, au bout d’un bâton, le morceau d’étoffe qui est l’emblème sacré de la patrie, un frisson religieux court dans leurs nerfs et ils se découvrent dévotement devant l’icône, comme leurs pères se découvraient devant le Saint-Sacrement. Arrivé à ce degré de déformation intellectuelle, le patriote est bête à tuer : il est à point pour l’abattoir.
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