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Citation de RChris


Je n'habitais donc plus avec maman-papa, j'y revenais parfois, pour des raisons qui souvent n'étaient pas d'une excessive noblesse : squatter, comme on dit, retrouver un matelas et la soupe maternelle quand "la phynance" me trahissait. Je passais comme un orage au milieu de leur chagrin, cheveux et bite au vent, clamant que Dieu est mort, et bien vivant Che Guevara. Il m'arrivait d'emmener une brune ou une blonde quand elle et moi ne savions où dormir. On faisait bêler les ressorts et piailler le sommier, égoïstes impudiques. On ne pensait qu'à nous, on se foutait d'autrui. Je ne demandais même pas à mes parents ce qu'ils devenaient, comment allait leur vie, je savais de toute façon qu'elle n'allait plus du tout. C'est ce qu'il me disait, papa, lorsque je venais seul. Tout était mort, en lui, même les victoires passées avaient un goût de cendres. Il avait cessé de pratiquer la boxe depuis fort longtemps, tout juste s'entraînait-il encore un peu, seul, certains soirs, au sac de frappe ou bien au punching-ball. II ne jouait plus rien, ni Jésus, ni opérette, ni aucun rôle grotesque au Théâtre municipal. Quant à la forge, elle était devenue identique aux locomotives à vapeur : au rebut. Elle n'était plus, elle aussi, qu'amas de ferraille morte.
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