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3.2/5 (sur 5 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Oise , 1948
Biographie :

Guy Pervillé, né en 1948 dans l'Oise, est un historien français, spécialiste de l'histoire de l´Algérie coloniale, du nationalisme algérien et de la guerre d'Algérie.

Il est actuellement professeur d’histoire contemporaine à l’Université de Toulouse - Le Mirail.

Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Guy_Pervill%C3%A9
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Oran, le 5 juillet 1962 - Guy Pervillé - Ed. Vendémiaire Leçon d'histoire sur un massacre.


Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Messali Hadj et ses camarades appartenaient à des couches sociales défavorisées, venues en majorité des villages surpeuplés de Kabylie, ou de vieilles villes en crise comme Tlemcen, ville natale de Messali. Ils constataient que les milieux plus aisés s’abstenaient de soutenir leur revendication d’indépendance (contrairement aux élites tunisiennes et marocaines), et ils se glorifiaient de représenter les véritables aspirations de leur peuple mieux que les bourgeois « Jeunes Algériens » dépersonnalisés par leur culture française. Issus du peuple et restés proches de lui, ils n’étaient pourtant pas des représentants statistiques de la masse analphabète et déshéritée du peuple algérien. Ils avaient fréquenté l’école, savaient lire et écrire, étaient bien informés de l’état du monde moderne. Ils étaient une sorte d’élite plébéienne qui disputait aux élites arabophones et francophones socialement plus favorisées le droit de parler au nom de leur peuple et de le guider.

Il existait une élite arabophone, représentée à partir de 1931 par l’Association des oulémas (savants religieux) musulmans algériens, présidée par le cheikh Ben Badis. Ayant complété leur formation religieuse traditionnelle dans les vieilles universités islamiques de Tunis, Fez, ou Le Caire, ils voulaient défendre l’identité arabo-islamique du peuple algérien au moyen d’écoles privées, de cercles culturels, de livres et de journaux en arabe, suivant la formule : « L’islam est ma religion, l’arabe est ma langue, l’Algérie est ma patrie. » Leur engagement se voulait religieux, culturel et social, mais non politique. Ils soutenaient pourtant depuis 1933 les revendications des fédérations d’élus musulmans des trois départements, dans la mesure où ceux-ci défendaient la liberté de la prédication, de l’enseignement et de la presse en langue arabe. Mais ils répondirent sévèrement à l’article de Ferhat Abbas qui niait l’existence de la nation algérienne, en déclarant nettement que celle-ci existait, tout en s’abstenant de revendiquer son indépendance.
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La politique d’assimilation a remporté quelques succès, mais elle a échoué à franciser la masse de la population indigène musulmane.

Le premier de ces succès fut la « fusion des races européennes » en un nouveau « peuple algérien » (qui ne s’appelait pas encore « pied-noir »), un moment tenté par l’autonomie, mais qui resta solidement ancré dans le patriotisme français.

Le second fut l’assimilation des juifs autochtones, encouragée par leurs coreligionnaires métropolitains. L’un des décrets Crémieux du 24 octobre 1871 accorda la pleine citoyenneté française aux juifs nés dans les départements français d’Algérie en les privant de leur statut personnel fondé sur la loi de Moïse. Cette assimilation politique, sociale et culturelle, qui détacha les juifs de leur environnement traditionnel arabo-berbère, fut une réussite complète à long terme. Elle se heurta pourtant, en 1871, au gouverneur général de Gueydon (qui refusait d’octroyer les avantages de la citoyenneté française à des « Arabes de confession israélite »), puis à un mouvement antijuif particulièrement virulent en 1898, et qui resta récurrent jusqu’à l’abrogation du décret Crémieux par le gouvernement de Vichy en octobre 1940 (annulée par le général de Gaulle en novembre 1943).

Les indigènes musulmans restaient les seuls à être privés de la citoyenneté française. Depuis 1830, ils avaient été assujettis à l’autorité militaire, tempérée seulement par la promesse de respecter la religion, les mœurs et les biens des musulmans faite par Bourmont le 5 juillet 1830. La IIIe République prolongea cet assujettissement sous la forme du « Code de l’indigénat » institué en 1881 et reconduit jusqu’en 1927, qui attribuait des pouvoirs extraordinaires aux administrateurs de communes mixtes et aux maires des communes de plein exercice pour la répression des délits commis par les « indigènes ».
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La régence turque d’Alger était vue par les Français comme une colonie dominée et exploitée par une caste privilégiée d’origine étrangère. Au contraire, le nationalisme algérien en a fait rétrospectivement le premier État algérien. Même s’il était autonome par rapport à l’Empire ottoman, il n’avait rien de national, de démocratique ni de social. Superposé à une société segmentaire organisée comme un assemblage de lignages emboîtés, il était supporté comme un mal nécessaire tant qu’il défendait le territoire musulman contre la menace d’une invasion des chrétiens. En effet, la masse des sujets de l’État d’Alger se définissait par deux critères principaux d’identité et de solidarité : le lignage et l’appartenance à la communauté des croyants musulmans. C’est pourquoi ils s’étaient rassemblés pour s’opposer au débarquement français, et, après la prise d’Alger, la grande majorité des musulmans algériens continua de résister à l’occupation française, parce qu’elle était étrangère et non musulmane.

La résistance fut très longue, et prolongée par de nombreuses révoltes. L’armée française combattit sans arrêt de 1830 à 1857 (date de la soumission de la Grande Kabylie), et plusieurs grandes révoltes éclatèrent encore à l’ouest en 1865 et surtout à l’est (Constantinois et Kabylie) en 1871. Les méthodes de guerre et de répression furent dévastatrices, et les vaincus ne les oublièrent pas aussi facilement que les vainqueurs. De même, les confiscations de terres, en représailles ou pour les besoins de la colonisation, furent ressenties comme des injustices inoubliables.
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