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Critiques de H.J. Magog (20)
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Un monsieur de Vichy

« Un monsieur de Vichy » est un roman de H. J. Magog paru en 1941 à la fois en feuilleton dans les journaux et en livre dans la collection « Sur la Piste » des éditions Baudinière.



H.J. Magog est un auteur majeur (mais par trop oublié) de la littérature populaire de la première moitié du XXe siècle qui œuvra dans différents genres (fantastique, aventures, sentimental, policier) et dans différents formats allant du conte (notamment pour la chronique « Les mille et un matins » du journal Le Matin) au roman en passant par le traditionnel fascicule (32 ; 64 ; 96… pages).



Dans le genre qui m’intéresse, le genre policier, on notera que l’auteur a développé, entre autres, deux personnages récurrents : le détective américain Paddy Wellgone et l’inspecteur Sive.



Le premier personnage a vécu plusieurs aventures fasciculaires dans la veine un peu désuète de ce qui se faisait à l’époque, mais également un roman, « L’énigme de la malle rouge », publié en feuilleton dans les journaux en 1912 avant d’être réédité en 1932 sous le titre « Le cadavre du tunnel » aux éditions R. Simon, sous la signature de Paddy Wellgone.



« Un monsieur de Vichy » met en scène l’inspecteur Sive.



Gonza, un Sud-Américain qui a fait fortune en France de manière pas très légale, cherche à fuir la France avec son magot en juin 1940, après que les troupes allemandes aient commencé à envahir le pays.



Préférant se rendre à Hendaye pour traverser le fleuve la Bidassoa et aller en Espagne, sachant que des visas y sont encore signés, Gonza se rend vite compte que le pont est pris d’assaut et que ses chances de passer sont nulles.



Il y est abordé par un triste sire qui lui propose en échange d’une forte somme de le faire passer en Espagne, lui et son or. Bien que Gonza réfute posséder de l’or, il sent que le bonhomme est bien trop renseigné sur son compte pour être honnête et fuit pour se rendre à Biarritz. Mais là, il ne tarde pas à recroiser le même individu.



Pris de panique, Gonza, au bout d’un moment, décide de se réfugier à Vichy où le nouveau gouvernement français siège, le temps de trouver une solution.



Après quelques jours, pensant avoir trouvé solution et moyen de quitter le pays, Gonza prend à nouveau la route, mais ne tarde pas à tomber une nouvelle fois sur l’étrange canaille…



Comme je le disais en préambule, H. J. Magog, quand il œuvrait pour les collections fasciculaires policières semblait avoir coutume de proposer des récits un peu dans l’air du temps, naïfs, désuets, datés, avec une intrigue souvent un peu grotesque et des grosses ficelles pour faire avancer son histoire.



Pourtant, à travers « L’énigme de la malle rouge » il avait démontré que sur un format plus long, il pouvait non seulement gommer tous ses défauts, mais, en plus, faire montre d’une véritable qualité d’écrivain, de romancier.



On constate (presque 30 ans après et avec un nouveau héros récurrent) que c’est une nouvelle fois le cas avec ce roman d’un peu plus de 40 000 mots.



Effectivement, il est surprenant de constater qu’avec le format, Magog change totalement de dimension. Peut-être avait-il besoin d’espace pour s’épanouir ou peut-être sa motivation à écrire n’était pas la même, allez savoir.



Toujours est-il que, tout comme le roman mettant en scène Paddy Wellgone, celui-ci fait preuve d’indéniables qualités tant dans le style, que dans l’intrigue, la narration, les personnages et même l’ambiance.



« Un monsieur de Vichy » pourrait se décomposer en trois parties.



La première, extrêmement intéressante et passionnante, retranscrivant l’ambiance de l’exode de juin 1940, la panique se saisissant de la population, la fuite, la peur…



La seconde, la moins intéressante pour ceux qui ne goûtent pas le genre sentimental (bien que cette partie soit absolument nécessaire à l’intrigue) dans laquelle on croise différents personnages dont un jeune homme amoureux d’une jeune divorcée, un séducteur invétéré, un étrange « monsieur de Vichy », une grosse dame, une vieille jeune fille, un curieux séducteur…



Puis vient la troisième partie, celle dans laquelle intervient tardivement l’inspecteur Sive et qui prend toute son ampleur, grâce à la partie précédente et éclaire totalement la première partie de l’histoire.



Ainsi conté, vous comprendrez aisément que, malgré ce que j’ai l’habitude de dire de la littérature populaire (notamment fasciculaire), que les narrations sont très souvent linéaires (et ce n’est pas forcément un défaut), ici, la narration est soignée aux petits oignons, l’intrigue mêlant plusieurs histoires pour finalement les relier toutes en un même point et ce de façon efficace et aucunement factice d’apparence.



Si, effectivement, l’inspecteur Sive est un personnage récurrent de H. J. Magog, il n’en est pas pour autant le personnage principal ni le personnage central de l’histoire. Comme je l’ai déjà dis, il intervient très tard, après plus de 60 % du texte et s’il est forcément celui qui arrêtera le méchant, il n’est pas forcément le héros du récit.



D’ailleurs, il n’y a pas forcément de héros dans cette histoire qui réside, finalement, plus sur l’intrigue que sur les personnages ce qui est plutôt surprenant pour qui ne connaîtrait H.J. Magog qu’à travers ses fascicules.



Au final, un excellent roman policier à l’intrigue bien ficelée à l’entrée en matière efficace et poignante.

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L'homme qui devint gorille : L'enquête de Jac..

Comme toujours je commencerais par dire merci à masse critique pour m'avoir permis de découvrir ce livre.



C'est typiquement le genre de livre que je n'aurais jamais lu ! très scientifique, une histoire de transplantation homme/gorille .... j'avoue je me suis connectée qu'a 10h30 le choix était donc réduit, alors comme le résumé me faisait rire je me suis dit aller on tente !



Mais cette lecture est une belle surprise, j'ai apprécié l'histoire, l'écriture est simple et compréhensible, on comprend très bien que c'est un livre scientifique notamment à cause du vocabulaire employé. La couverture est elle aussi très scientifique le papier millimétré sur le fond de la couverture m'a bien fait rire.



L'histoire est originale, un homme se retrouve coincé dans le corps d'un gorille suite à une transplantation du cerveau. On cherchera a savoir ce qu'il s'est passer pendant une grande partie du livre. Roland, devenu gorille se souvient de sa vie d'humain, notamment de sa fiancée violette, car oui il y a une légère histoire d'amour.



Mais finalement ce qui est le plus intéressant c'est le point de vue scientifique l'idée qu'un cerveau représente "l'âme" d'une personne et que finalement nous sommes coincés dans notre corps.



Petit bémol, l'histoire est devinée dès le début, j'ai tout de suite compris l'intrigue, il n'y a pas de réel surprises au cours de la lecture ce qui est un peu dommage.



Bref c'est une jolie découverte je suis contente d'avoir été sélectionnée pour lire ce livre. Si c'est un sujet qui vous intéresse où si vous voulez découvrir quelque chose de nouveau je vous le conseil.
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Le détective milliardaire

La littérature populaire de la première moitié du XXe siècle a fait vivre nombre d’auteurs de tous poils et de tous acabits.



Certains sont venus par hasard à l’écriture, d’autres y sont venus par goût, et l’on ne compte pas ceux qui se sont lancés dans l’aventure dans le seul but de pouvoir se nourrir.



Il faut dire que la littérature populaire de l’époque avait besoin d’un nombre immense de textes pour peupler les journaux, les magazines, les fascicules et les romans destinés au bon peuple dont ces aventures étaient l’un des rares moyens de s’évader à portée de sa bourse.



Chaque journal avait son ou ses feuilletons quotidiens. Les magazines, de même, proposaient, si ce n’est des feuilletons à suivre de numéro en numéro, au moins des contes ou des nouvelles.



Et le nombre de fascicules publiés chaque année, qu’ils soient de 16, 32, 64, 96 ou 128 pages, était incroyablement élevé.



Aussi, pour alimenter toute cette machine, fallait-il compter sur un nombre impressionnant d’auteurs… ou sur des auteurs écrivant énormément.



Il y eut donc de tout.



Parmi les auteurs très prolifiques, on citera volontiers Arnould Galopin, José Moselli, Marcel Priollet, Maurice Limat, Rodolphe Bringer, Henri Musnik qui, sous divers pseudonymes, proposèrent moult récits dans tous les genres à la mode à l’époque.



Dans cette foule d’auteurs acharnés, il ne faut pas oublier Henri-Georges Jeanne, alias H. J. Magog ou Jean de Tardoire et d’autres pseudonymes, qui abreuva les journaux et quotidiens de l’époque de ses nombreux romans-feuilletons, mais qui écrivit également beaucoup pour les collections fasciculaires.



Dans le genre policier, on notera un personnage récurrent de l’auteur : le détective Paddy Wellgone.



« Le détective milliardaire » est un roman publié en 1937 aux éditions Baudinière, mais qui parut également en feuilleton dans les journaux.



Il met en scène un détective milliardaire : Guy Charleval.



En lisant les aventures de Guy Charleval alias M. Le Sourd, le lecteur a l’impression de se trouver face à des aventures du détective Paddy Wellgone, du même auteur.



Même ambiance, même style, même genre… jusqu’à la naïveté un peu désuète des intrigues qui tranche avec la plupart des autres romans de l’auteur.



Et pour cause, puisqu’en lisant les aventures de Guy Charleval, on lit effectivement, des aventures de Paddy Wellgone retravaillées.



En fait, même les auteurs les plus prolifiques de l’époque usaient parfois ou souvent de subterfuges pour augmenter leur production de façon factice.



Certains se contentaient de changer le nom d’un personnage et prendre un autre pseudo et de proposer ce « nouveau » récit à un autre éditeur ou bien au même, mais pour une autre collection (pratique usuelle d’Henri Musnik, par exemple).



D’autres s’inspiraient de leurs propres textes pour en écrire d’autres comme Marcel Priollet.



H. J. Magog, quant à lui, du moins dans l’exemple du jour, s’est contenté de reprendre 4 aventures de Paddy Wellgone, de changer le nom du personnage, d’écrire une scène préliminaire pour présenter ce fameux Guy Charleval et expliquer pourquoi, milliardaire, il se lance dans le métier de détective, réécrire quelques passages pour lier ensemble des histoires qui n’avaient rien à voir et écrire, enfin, une scène finale pour tenter d’expliquer l’ensemble de ses 4 aventures…



Ainsi, le début de l’aventure de Guy Charleval paraphrase « La banque mystérieuse », une enquête de Paddy Wellgone parue en 1935 dans la collection « Police et Mystère » des éditions Ferenczi (déjà édité en 1921 dans la collection « Le Roman Policier » des mêmes éditions) et se termine par l’affaire de « Le testament du fantôme », du même Paddy Wellgone, paru dans la collection « Le Roman Policier » en 1921 et réédité dans la collection « Police et Mystère ».



Entre les deux, les affaires me sont inconnues, n’ayant pas lu tous les textes de l’auteur, mais je ne doute pas que l’on trouve, en troisième position, « La périlleuse attraction », parue en 1922 dans la collection « Le Roman Policier » puis en 1936 dans la collection « Police et Mystère ». La seconde est probablement soit « Le diabolique enlèvement », soit « Le portrait aux yeux vivants », publiée dans les mêmes collections.



Le roman se termine alors par une scène écrite pour l’occasion et qui tente d’expliquer l’inexplicable et d’offrir un épilogue à l’aventure.



Car il faut bien reconnaître que si les 4 affaires n’ont rien à voir ensemble, à l’origine, le lien que l’auteur crée entre elles pour l’occasion de ce « roman » sonne assez faux à la lecture. Parvenir à mettre en scène les mêmes malfrats (ou des affiliés) dans des combines qui n’ont rien de comparable se révèle être un exercice d’équilibriste casse-gueule et H. J. Magog ne s’est pas trop foulé la rate pour éviter de chuter. Ainsi, les transitions entre les affaires résonnent réellement trop comme des « transitions » pour que le lecteur averti ne sente pas la supercherie même s’il ne connaît pas les textes d’origine.



Car, pour réussir cet exploit de conserver un lien entre les enquêtes, H.J. Magog tente de nous faire croire au personnage de Lilette Smiling (sa cliente de presque A jusqu’à Z) qui se trouve être la cible des malfrats.



D’abord, par l’intermédiaire de son secrétaire qui s’est fait dépouiller dans la fameuse banque en allant encaisser un gros chèque pour elle. Ensuite, par la disparition du père de cette même Lilette Smiling, père qui aurait magouillé un peu, mais qui, rentré dans le droit chemin, lui demande, par l’intermédiaire d’un testament, de rendre l’argent qu’il a escroqué à ses victimes.



Ensuite, l’auteur veut nous faire croire que, ayant rendu cet argent et devenue pauvre, elle se met à gagner sa vie devenant artiste de music-hall et jouant du violon suspendue dans les airs. Mais alors, son secrétaire, dont elle était amoureuse et qui devait l’épouser ne peut plus, car ses parents, depuis que leur future belle-fille est devenue pauvre, ne veulent plus de cette union d’autant que le jeune homme (pauvre secrétaire) serait convoité par une riche mexicaine…



Enfin, en tentant de nous faire croire à une improbable substitution entre le père de Lilette et un ami à lui, avec une autre histoire de testament devant lui rendre la fortune…



Il est vrai que la littérature populaire n’est pas avare d’incohérences ou de rebondissements sonnant creux, mais là, c’est poussé le bouchon un peu trop loin.



Cependant, en prenant les enquêtes indépendamment les unes des autres, on peut retrouver le charme désuet des récits courts de H. J. Magog des années 1920.



C’est probablement la meilleure façon de déguster cette improbable aventure.



Au final, en tentant de faire un roman de quatre enquêtes indépendantes déjà écrites, H.J. Magog nous livre un récit qui, dans son ensemble, ne tient pas la route, mais qui, tronçonné, conserve le charme des fascicules de l’époque.



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L'homme qui devint gorille : L'enquête de Jac..

"J'étais un homme"



L'homme qui devint gorille ou l'histoire d'un homme qui reçoit le cerveau d'un primate et vice versa. Pour quelles raisons un homme accepte t'il d'échanger son cerveau contre celui d'un gorille? est-ce de la folie? est-ce du suicide?



Peu à peu, Roland se souvient de sa vie d'homme, des souvenirs remontent peu à peu. Le gorille se souvient qu'il avait une fiancée qui l'aimait.



Le contexte scientifique apporte à l'histoire une cohérence dans ce roman de science fiction. L'écriture fluide et claire rend la lecture de ce livre rapide, à la fin de ce livre Jacques Bierne offre une enquête complète répondant à nos nombreuses questions.



Amateur/ amatrice de la planète des singes, ce livre vous régalera !!

H.J. Magog relie le cerveau à l'âme, notre âme est donc coincée dans un corps.

L'homme qui devint gorille est un livre ouvert à la réflexion, quels éléments différencie l'Homme de l'animal?
Lien : http://beasaaa.blogspot.be/2..
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L'Illustre détective Paddy Wellgone, tome 1 :..

Henri-Georges Jeanne alias H.J. Magog (mais aussi Jean Noal, Yves Choisin, Jacques de la Tardoire...) est un auteur incontournable de la littérature populaire de la première moitié du XXe siècle.



Incontournable par son immense production, par les genres dans lesquels il a œuvré, pour avoir inondé les magazines et les journaux de ses romans, ses contes et autres textes, pour ses multiples rééditions (à l’époque).



Seulement, depuis le milieu des années 1900, H.J. Magog s’est fait discret, normal, il est mort en 1947, mais ses textes ont cessé d’être édités... d’être lus massivement.



Aujourd’hui, plus grand monde connaît H.J. Magog, ce qui est fort dommage.



Comme pour tous les auteurs de la littérature populaire, je me suis intéressé à H.J. Magog par l’intermédiaire de sa production policière.



« Le testament du fantôme » est un court roman (15 000 mots), paru initialement en 1921 dans l’incontournable collection « Mon Roman Policier », 1ère série du nom chez le non moins incontournable éditeur Ferenczi.

Ce court roman policier est à l’image de la production de l’époque. Pour surfer sur le succès des romans policiers anglo-saxons, l’auteur affuble son héros d’un nom anglais : Paddy Wellgone. Pourtant, le détective œuvre en France et tous les autres personnages ont des noms très français.



Nul ne peut douter du talent de Magog à raconter des histoires, et ce, quel que soit le genre dans lequel il œuvre.



Ici, l’auteur nous offre un roman policier d’aventures dans la veine de ce que proposaient les auteurs au premier quart du XXe siècle. Aventures, rebondissements, un aspect surnaturel vite nié par le héros, du déguisement, de l’action... L’intrigue n’est pas réellement au cœur du roman, mais quand on connaît un peu le monde de la littérature populaire on sait bien que ni l’époque ni la taille des romans de la collection dont il est issu ne permettaient d’offrir ce genre de prestation (bien que seulement 4 ans plus tard, José Moselli, avec « La Momie Rouge », proposera un chef-d’œuvre du suspens, mais sur un texte bien plus long).



Paddy Wellgone est un être rationnel. Aussi, quand une jeune femme vient lui raconter l’histoire abracadabrante de son « parrain » mort dont le domestique aurait entendu la voix lui ordonner de préciser qu’un testament en faveur de la jeune femme apparaîtrait dans son laboratoire à minuit précis, le détective n’est pas dupe. Il y a anguille sous roche, chose qu’il savait déjà en observant sa cliente arriver, suivie de deux personnes.



À n’en pas douter, la bénéficiaire actuelle de l’héritage ne voit pas d’un bon œil cette histoire de testament et va tout faire pour mettre la main dessus.



Aussi, le détective sait qu’il va devoir déjouer un piège, ce que lui confirme son inspection de la maison du défunt. Plusieurs hommes louches ont investi les lieux et semblent commandés par une mystérieuse femme voilée.



À partir de là, le roman s’évertue, principalement, à conter la façon dont Paddy Wellgone va sy prendre pour réussir à prendre le testament au su et au vu de tout ce petit monde.



La chose ne sera pas aisée, elle sera, surtout, très risquée...



Ce court roman dévoile plusieurs choses sur H.J. Magog. Tout d’abord son talent de conteur, mais cela, il ne fallait pas en douter. Ensuite, manquant d’ampleur pour développer une intrigue et des personnages, Magog exprime sa volonté de se concentrer sur l’action. Ainsi, le détective, pourtant héros de plusieurs textes de l’auteur (j’en ai dénombré huit pour l’instant) n’est dessiné que grossièrement par la plume de Magog. De même, les personnages secondaires. L’intrigue, si elle réserve un rebondissement final, comme tout bon texte du genre, est absente : un testament, la gentille qui en profiterait, la méchante qui y perdrait... le détective qui va combattre la méchante et ses hommes pour le bien de la gentille.



Au final, H.J. Magog nous livre là un bon travail, en bon faiseur, un roman qui ne rougira pas de la comparaison avec les mêmes productions du genre d’autres bons auteurs, mais qui, par sa concision, ne permettra pas à l’auteur d’exprimer pleinement son potentiel, celui-ci s’épanouissant plutôt sur des tailles de textes plus imposantes.
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L'Illustre détective Paddy Wellgone, tome 2 :..

H. J. Magog alias Henri-Georges Jeanne est un auteur majeur, pourtant aujourd’hui oublié, de la littérature populaire de la première moitié du XXe.



Auteur prolifique de romans d’aventures, romans policiers, romans fantastiques, contes, feuilletons... dont nombre romans ont été diffusés dans les magazines et les journaux de l’époque sous forme de feuilletons.



Il a notamment inondé les pages du journal « Le Matin » avec ses romans et chroniques.



Comme beaucoup de ses confrères de l’époque, notamment quand ils œuvraient dans le genre « policier », Magog utilisait parfois des mêmes personnages dans plusieurs romans différents. Parmi ceux-ci, un peut être considéré comme un personnage récurrent : le détective Paddy Wellgone.



Effectivement, Paddy Wellgone apparaît dans au moins huit enquêtes de tailles différentes, en fonction des collections qu’il intégrait.



À l’époque, un éditeur fait figure de « Big Boss » dans le monde de la littérature populaire policière : l’inénarrable Ferenczi.



Il n’y a donc rien d’étonnant que certains textes policiers de Magog aient intégré les diverses collections du fameux éditeur et, comme les autres textes des autres auteurs, certains étaient édités dans l’une puis réédités sous une forme légèrement différente (notamment pour en modifier la taille) dans une autre collection.



Deux collections des éditions Ferenczi ont ainsi nombre de titres en communs : « Mon Roman Policier » 1re série, qui attirait les lecteurs dans les années 1920 et « Police et Mystère », dans les années 1930.



Mais, le transfuge des œuvres de Magog ont également eu lieu entre la cultissime collection « Mon Roman Policier » de Ferenczi et les éditions R. Simon, dans les années 1940.



Mais revenons-en à Paddy Wellgone.



Si l’enquêteur apparaît bien, plusieurs fois, dans la collection « Mon Roman Policier », il semble que sa toute première apparition fut dans le roman « L’énigme de la malle rouge » publié sous forme de feuilleton dans « Le Journal » en 1912 et sous format papier dans la collection « Les Romans Mystérieux » chez Tallandier, puis dans divers journaux (« L’Écho d’Alger » en 1930, « Le Populaire » en 1928, « Le Nouvelliste Valaisan » en 1932 sous le titre « L’énigme de la valise rouge ») et réédité sous le titre « Le cadavre du tunnel » en 1932 aux éditions R. Simon, signé Paddy Wellgone, lui-même, et adapté par Jean de la Tardoise (un pseudonyme de Magog).



Bref, tout cela pour dire que, durant la première moitié du XXe siècle, ce roman eut de nombreuses rééditions et il le méritait.



Malheureusement, depuis, plus rien... jusqu’à maintenant.

Inutile de le rappeler, H. J. Magog savait manier la plume et avait un réel sens de la narration. Si vous en doutez, lisez n’importe lequel de ses romans. Si ces qualités sont indispensables pour produire un bon texte, elles ne sont pas, pour autant, suffisantes pour proposer de la littérature de qualité. À cela, il faut rajouter des personnages intéressants, ou intrigants, une histoire prenante, des rebondissements, des surprises...



Avec « L’énigme de la malle rouge », H. J. Magog parvient à réunir tous ces éléments et à les manier avec talent. Le résultat donne un excellent roman qui, s’il a un peu vieilli, notamment du fait qu’avec les méthodes scientifiques de la police actuelle, l’intrigue ne tiendrait plus la route, n’en demeure pas moins de qualité.



Certes, il faut se replacer dans le contexte de l’époque que le texte, lui, ne fige pas trop de par son ambiance et ses éléments internes. Du coup, si l’on oublie que le roman date des années 1910, on peut trouver l’intrigue bancale. Effectivement, avec les moyens modernes, aucune chance de tenir plus de quelques heures, avant que le pot aux roses soit découvert.



Mais, replongeons-nous à l’époque, une époque où les empreintes empreintes digitales font à peine leur apparition dans les méthodes d’identification (donc, les empreintes génétiques...).



L’intrigue démarre sur deux évènements différents qui vont pourtant très vite se rapprocher.



D’une part, un corps est découvert sur les rails, écrasé par un train. La victime venait de souscrire un gros contrat d’assurance vie excluant le décès par suicide. Aussi, l’agent d’assurance voudrait bien démontrer que la victime a maquillé son suicide en meurtre.



D’autre part, Antonin Bonassou, voisin de Paddy Wellgone, un célèbre détective, qui, à la fois pour rendre service à sa concierge et pour se pavaner un peu auprès d’inconnus, accepte de recevoir les clients du détective durant une absence prolongée. Pour s’éviter des explications et pour sembler devenir un aventurier, il adopte le nom de son illustre voisin.



Quand l’agent d’assurance vient sonner chez lui pour lui demander assistance, tant par orgueil mal placé de refuser de reconnaître qu’il s’est bêtement fait passer pour un autre que par l’envie de pimenter sa vie (et de gagner une belle prime), il accepte une avance pour enquêter sur le meurtre.



Dès lors, plus possible de faire marche arrière, d’autant plus qu’il apprend très vite que la bénéficiaire de l’assurance est la femme qu’il aime et qu’il compte bien épouser. Cette dernière étant celle à qui le crime profite, Antonin va alors redoubler de volonté pour trouver le véritable assassin pour éviter que sa fiancée soit suspectée.



Mais notre héros va très vite se prendre au jeu et sera bientôt rejoint dans son enquête par un bien curieux personnage.



Autant le dire tout de suite, le lecteur aura souvent un petit coup d’avance sur notre héros, car l’on se doute bien des quelques surprises que nous réserve cette enquête. Pour autant, la lecture de ces aventures sont très agréable, notamment, grâce à la naïveté du personnage principal qui fait le lecteur se sent plus perspicace que lui et ressent une certaine compassion pour lui.



Malgré tout, l’intrigue ne se révèle pas inconsistante même si l’aventure est largement privilégiée au suspens.



Le personnage attendrissant d’Antonin Bonassou qui va risquer sa vie, autant par bonté d’âme, que par orgueil mal placé, va, sans cesse, diviser le lecteur qui, d’un côté lui reprochera de ne pas tout avouer et de l’autre, va apprécier son courage, son dévouement et sa fidélité.



Le personnage mystérieux qui débarque dans l’enquête sera très vite démasqué même si l’auteur a la subtilité de laisser planer le doute à un moment.



Difficile d’en dire plus sur l’histoire sans risquer de déflorer celle-ci, mais il faut surtout savoir que H. J. Magog nous livre là un excellent roman policier d’aventures qui se dévore avec délice.



Au final, avec un personnage attendrissant, un sens de la narration, une intrigue bien ficelée et quelques mystères, H. J. Magog nous propose un excellent roman policier qui rappellera dans l’esprit, « Le poignard de cristal » de Rodolphe Bringer qui aurait été mixé avec « Le détective bizarre » et « Le resquilleur sentimental » de René Pujol.
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L'homme qui devint gorille : L'enquête de Jac..

L'Homme qui devînt gorille – de H.J. Magog

Aux éditions de l'évolution

Paru en 2013

288 pages



Alors que la nuit est déjà bien avancée, un homme, vêtu étrangement, se présente au laboratoire des docteurs Fringe et Clodomir. Il a entendu parler de leur projet un peu fou et vient se proposer comme cobaye. Le but de l'opération : greffer e cerveau d'un homme dans le crâne d'un gorille et vice-versa.

Quand Roland Missandier se réveille dans le corps d'un gorille, sans savoir pourquoi, il croit devenir fou. Pourtant il en est sûr, il a été un homme avant de devenir ce singe savant que Godolphin montre dans des spectacles. A moins qu'il n'imagine tout cela...

Mais lorsqu'il aperçoit sa fiancée dans une salle de théâtre, tous ses doutes s'estompent. Notre homme devenu gorille va alors se mettre en quête de la vérité... et de son corps !



Un roman que nous avons eu l'occasion de lire grâce à l'opération Masse Critique de Babelio.

Paru pour la première fois en 1930, ce roman, pose une réflexion sur la nature de l'homme, sur ce qui fait de lui ce qu'il est. L'opération est à peine abordée et sert plutôt « d'élément perturbateur ». Ce qui fait toute l'histoire, c'est la réaction des différents personnages à cet événement. Roland, Violette et Godolphin vont tous les trois réagirent à leur manière et nous donner leur version de ce qu'est un Homme. Alors bien sûr, les personnages peuvent sembler un peu caricaturaux, mais ils sont aussi le reflet d'une société qui a plus de 80 ans.

L'intrigue est assez simple, on voit arriver tout les rebondissements, pourtant ça ne gâche rien au plaisir de la lecture.



Quant au livre en lui même, il est sympathique. On trouve à la fin du roman une « enquête », petit documentaire de quelques pages qui nous informe sur la « réalité » des événements abordés dans le roman. Ici menée par Jacques Bierne, nous y avons appris énormément sur les greffes en générale, et celle du cerveau en particulier. Cette spécificité de la collection « Science en fiction » est vraiment très sympathique.



Bref, un grand merci à Babelio et aux éditions de l'évolution pour cette découverte.
Lien : http://tinyurl.com/q2opvrd
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L'homme à la bague

H.J. Magog est, pour moi, une énigme.



Je sais, il l’est pour la plupart d’entre vous qui ne devez pas connaître cet auteur de littérature populaire.



Mais, même si j’ai déjà lu de nombreux textes de lui, il reste pourtant une énigme.



Énigme, car, depuis ses quasi-débuts jusqu’à la fin de sa carrière, Henry-Georges Jeanne, né en 1877 et mort en 1947, il fut capable d’écrire d’excellents romans policiers, modernes pour leur époque et à l’intrigue intéressante, mais également d’autres, bien plus désuets et dont les histoires étaient pour le moins tirées par les cheveux.



H.J. Magog signa de nombreux textes de ce pseudonyme ou d’autres (Jean de la Tardoire, Yves Chorsin, Jean Noal, Jean de Laon…) dans des genres aussi variés que le récit policier, sentimental, fantastique ou d’aventures.



Dans le domaine policier, il utilisa au moins deux personnages récurrents : le détective Paddy Wellgone et l’inspecteur Sive.



C’est pour ces deux héros qu’il écrivit ses meilleurs romans : « L’énigme de la malle rouge » pour Paddy Wellgone en 1912 ; « Le monsieur de Vichy » pour l’inspecteur Sive en 1940.



Entre les deux, ses récits fluctuent entre « Sympathiques », « Naïfs », « Désuets »…



C’est ce qui fait que l’auteur demeure pour moi une énigme.



C’est d’autant plus le cas que la lecture de « L’homme à la bague », publié en 1940 aux éditions R. Simon d’après un feuilleton publié en 1936 dans le magazine « Police Magazine », intervient après ma relecture de l’excellent « Le monsieur de Vichy » et que le style et le genre des deux romans sont diamétralement opposés, l’intérêt également.

L’inspecteur Sive est chargé d’une bien étrange affaire. Un milliardaire a été agressé dans son appartement, par un homme armé qui lui a tiré dessus à bout portant par deux fois et lui a arraché la somptueuse bague qu’il portait au doigt. Le valet, témoin de la fin de la scène n’a que le temps de fuir, prévenant les voisins pour empêcher l’assassin de fuir le temps qu’il prévienne la police. Mais les voisins, courageux, pénètrent les lieux et découvrent le riche homme bien vivant et seul.



Quand l’inspecteur Sive arrive, la victime assure qu’il n’a pas été touché et qu’il ne sait pas par où a fui son agresseur et que, d’ailleurs, il ne porte pas plainte malgré le vol de sa bague.



Intrigué, l’inspecteur Sive décide de s’intéresser à cet étrange milliardaire…



H. J. Magog propose, dans ce court roman de pas tout à fait 24 000 mots, tous les ingrédients usuels de la plupart des petites enquêtes de son détective Paddy Wellgone : mystification, rebondissement rocambolesque s’appuyant sur des coïncidences et des hasards difficilement crédibles, usurpation d’identité, maquillages, multiples scènes manquant de liant, laissant à penser à une juxtaposition de récits indépendants reliés par une rapide réécriture…



D’ailleurs, cette dernière sensation (celle de raccrocher des petits récits indépendants pour simuler un roman d’une taille plus imposante afin de le proposer à un autre éditeur) naît également du fait que l’auteur était coutumier du fait. Changer le nom de ses protagonistes, relier plusieurs petits récits indépendants déjà publiés pour composer un roman et le proposer à un autre éditeur, il l’a déjà fait. Le jeu, après, consiste à retrouver les titres ainsi concaténés.



Ici, des détails laissent à penser que le texte résulte de telles pratiques sans pour autant que j’en ai acquis la confirmation.



D’abord, il y a cette impression que deux histoires différentes ont été liées. Ou alors, l’auteur a conçu une histoire manquant singulièrement de liant.



Ensuite, la présence du mot « détective » pour définir l’inspecteur Sive, peut résulter d’une réécriture d’une aventure de Paddy Wellgone (lui, détective). D’autant qu’on peut noter qu’un autre roman mettant en scène l’inspecteur Sive, « Un film dans la vie » datant de 1933 a été réécrite pour créer une enquête de Paddy Wellgone, « L’énigme des diamants », datant de 1936.



Toujours est-il que l’intrigue de ce titre est réellement rocambolesque, bien trop pour être crédible, et que les agissements de certains personnages sont difficiles à comprendre.



Certes, l’ensemble ne se démarque pas des enquêtes de Paddy Wellgone (excepté « L’énigme de la malle rouge ») de par le genre et le style, tant de l’écriture que de l’intrigue. Les personnages passent leur temps à se grimer pour passer pour un autre, les coïncidences sont nombreuses, trop et difficilement crédibles…



Alors, certes, la naïveté de l’ensemble, la désuétude du texte, peut participer à son charme, mais quand cette lecture fait suite à celle de « Le monsieur de Vichy », mettant en scène le même personnage principal, difficile de ne pas être déçu tant « L’homme à la bague » est loin de posséder les qualités de « Le monsieur de Vichy ».



Si on peut admettre et apprécier ces aventures abracadabrantes lorsqu’elles s’étalent sur 10 000 mots, la concision du récit pouvant justifier les facilités utilisées par l’auteur, il est plus difficile d’en faire autant sur un volume de texte permettant tout de même de développer une intrigue un peu plus chiadée.



Au final, « L’homme à la bague » est un petit roman décevant quand il intervient après la lecture de « Le monsieur de Vichy », avec le même personnage central, mais il plaira à ceux qui apprécient les enquêtes de Paddy Wellgone, du même auteur, tant le style est comparable.
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L'Illustre détective Paddy Wellgone, tome 5 :..

« La banque mystérieuse » est une aventure du détective américain, installé à Paris, Paddy Wellgone, de H. J. Magog.



H. J. Magog, de son vrai nom, Henri-Georges Jeanne (1877 - 1947), même s’il est désormais totalement oublié, fut l’un des piliers de la littérature populaire de la première moitié du XXe.



De sa production, il inonda les collections fasciculaires, mais également les magazines et les journaux, dans les genres à la mode à l’époque (aventure, sentimental, policier, fantastique).



Il fait partie de ces nombreux auteurs ayant écrit de nombreux contes pour la rubrique « Les 1001 contes » du journal Le Matin.



Pour son œuvre policière (la seule qui m’intéresse… comme chez tous les auteurs), on notera qu’il fit vivre (chichement) deux personnages récurrents.



Le premier, l’inspecteur Sive, apparaît dans au moins deux romans.



Le second, celui qui nous intéresse aujourd’hui, est le détective Paddy Wellgone, identifié dans au moins 7 aventures dont « La banque mystérieuse ».



Il faut savoir que le personnage est probablement né dans le roman « L’énigme de la malle rouge », excellent roman policier, édité sous la forme de feuilleton dans « Le Journal » en 1912 (puis dans d’autres, pendant les 20 années suivantes) et plusieurs fois sous forme de livre, aux éditions Tallandier et aux éditions R. Simon, en 1932, sous le titre de « Le cadavre du tunnel » et signé Paddy Wellgone lui-même (le roman a également été traduit et publié, au moins, en Espagne).



Plusieurs textes de Magog ont été plusieurs fois réédités, soit chez Ferenczi (en passant de la collection « Le Roman Policier » dans les années 1920 à celle « Police et Mystère » dans les années 1930 [comme beaucoup de titres des deux collections], mais également chez R. Simon, en changeant parfois le titre, mais, surtout, la signature [Jean Tardoise ou Jean de Laon].



« La banque mystérieuse » est paru dans la collection « Police et Mystère » en 1935. Une probable réédition, mais je n’ai pas réussi à identifier le titre original.



Paddy Wellgone est chargé, par un riche argentin, de trouver comment celui-ci s’est fait voler 100 000 francs, alors qu’il était allé encaisser un chèque dans une banque et qu’il s’est retrouvé dépouillé, plus tard, dans une chambre d’hôtel miteuse, sans se souvenir de ce qui s’est passé entre les deux évènements.



À la lecture de ce petit roman de 18 000 mots, nul doute semble possible, au vu du style, du sujet, de l’ambiance, que ce texte ait été écrit, comme les autres épisodes de Paddy Wellgone, dans les années 1920.



Le texte de 1935 serait donc bien une réédition, sans que j’en aie trouvé la preuve pour l’instant.



On retrouve donc, comme je le disais, l’ambiance surannée des épisodes tels que « Le masque à lunettes » ou « Le testament fantôme » et, surtout, la naïveté de l’intrigue.



Effectivement, les voleurs se donnent énormément de mal pour dépouiller leurs victimes, alors qu’il serait tellement plus facile de leur tomber sur le râble à un moment donné.



Difficile, donc, de croire à cette manigance machiavélique, et, du coup, de se prendre réellement au jeu de l’aventure.



Le style, la plume, étant à l’image de l’intrigue, on se retrouve, paradoxalement, face à un texte un peu désuet [ce qui peut faire son charme].



Je dis « paradoxalement », car, « L’énigme de la malle rouge » bien qu’antérieur aux textes cités, s’avère être bien plus moderne, tant dans l’histoire que dans le style et, surtout, infiniment plus exaltant à lire.



Peut-être l’auteur s’épanouissait-il plus dans le format long que dans le court ??? Allez savoir.



Cependant, si on ne tient pas compte de cette première enquête de Paddy Wellgone qui place la barre très haut, on peut apprécier les épisodes suivants pour ce qu’ils sont, de petits romans plaisants lire et qui ont le charme suranné des textes de collections fasciculaires des années 1920.



Au final, un petit roman dont il faut prendre l’intrigue à la légère pour en apprécier l’essence.
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Le masque aux yeux rouges

Est-il encore besoin, de nos jours, de présenter l’auteur, H.-J. Magog ?



Malheureusement, oui, donc, je m’y colle.



H.-J. Magog, de son vrai nom Henri-Georges Jeanne est né en 1877 et mort en 1947.



Il fut un écrivain majeur de la littérature populaire depuis le début des années 1910 et jusqu’à sa mort (même après, avec les rééditions). Il fut même, avant, auteur de pièces de théâtre et d’Opéra comique.



Il écrivit énormément, dans les genres policier, aventure, sentimental, pour les collections fasciculaires de l’époque, mais également pour les journaux et magazines dans lesquels nombre de ses romans ont été publiés sous la forme de feuilletons.



Dans sa production policière, on notera un personnage récurrent : le détective Paddy Wellgone, qui apparut dans quelques fascicules dans les collections policières des éditions Ferenczi (« Le Roman Policier » et « Police et Mystère »), mais surtout dans l’excellent roman « L’énigme de la malle rouge ».



« Le Masque aux yeux rouges » est un roman d’aventures policières publié sous la forme d’un feuilleton dans le magazine « Lecture Pour Tous » à la fin de l’année 1920 et édité en roman aux éditions Baudinière en 1933.

James Oldsilver, jeune et beau milliardaire, est devenu acteur de cinéma pour les beaux yeux de miss Perle Rose, actrice à succès.



Sur l’écran, il ne compte plus les fois où il sauva le personnage de l’actrice et où celle-ci, à la fin du métrage, se jeta dans ses bras et l’embrassa.



Mais, dans la vraie vie, les sentiments de l’actrice ne sont pas ceux de ses personnages et si elle rêve d’être sauvée par un héros, c’est par un vrai, qui prendrait de véritables risques pour elle et qui affronterait des dangers réels pour ses beaux yeux.



Aussi, miss Perle repousse-t-elle les avances de James Oldsilver quand celui-ci lui déclare sa flamme.



Dépité, celui-ci décide d’abandonner le cinéma et, rentré chez lui, quand un réalisateur l’appelle pour un rôle, Oldsilver refuse énergiquement avant, épuisé, de s’endormir, l’oreille contre le récepteur du téléphone.



Il est soudain réveillé par des cris, les cris de sa belle. Est-ce un rêve ou la réalité entendue par le truchement du téléphone ? Pour en être certain, James décide de se rendre chez Miss Perle, mais, monté dans sa voiture, il y trouve deux hommes qui vont l’obliger à assister, via une séquence filmée, par l’enlèvement de Miss Perle par un homme terrible et fou portant un masque illuminé par deux yeux rouges…



James Oldsilver va alors tout faire pour sauver sa belle… comme au cinéma.



Dans la version publiée dans le magazine « Lecture pour tous », ce roman est présenté comme une aventure réelle aussi trépidante que pourrait l’être celle d’un film de cinéma.



Ce parallèle, effleuré dans cette présentation, prend toute sa signification à la lecture tant l’auteur tente de mettre en abîme le cinéma à travers cette histoire d’un acteur épris d’une actrice et qui va vivre des péripéties et des dangers pour la sauver des griffes d’un fou tout comme il le fît maintes fois sur la pellicule.



Mais cette mise en abîme est double, car, sans cesse, H.J. Magog (ou Henri Jeanne, autre pseudonyme sous lequel il signa la version publiée dans le magazine) parsème son récit de doutes quant à la véracité des scènes auxquelles le lecteur assiste. Mais, si le narrateur omniscient sème le trouble en la matière, le personnage principal, James Oldsilver, lui-même, est parfois surpris de constater des parallèles entre la scène qu’il est en train de vivre, la réaction qu’il est en train d’avoir et ce qu’il pratique tous les jours devant les caméras.



Ainsi, il faut bien l’avouer, tout du long du récit, le lecteur s’attend à ce que l’auteur lui révèle que tout cela n’est qu’une mise en scène, qu’il s’agit là d’une aventure rendue factice pour une raison ou pour une autre.



Les auteurs actuels nous ont malheureusement habitué à ce rebondissement final qui, après un récit échevelé, une intrigue exaltante, ne réussissant à retomber sur leurs pattes et proposer une solution acceptable, n’hésite pas à user de la supercherie du « C’était un rêve ! » ou une solution tout aussi décevante et inepte.



Mais les auteurs d’aujourd’hui sont inexcusables de sombrer dans une telle facilité… alors que ceux d’hier…



Car les auteurs d’aujourd’hui écrivent généralement un roman par an, passent des mois à réfléchir à leur intrigue, font lire et relire leurs manuscrits à des bêta lecteurs, sont publiés par des éditeurs qui publient quelques romans par an et qui ont les moyens et le temps de faire retravailler les récits.



Ceux d’hier, comme H. J. Magog, écrivaient à la chaîne, des dizaines et des dizaines de textes par an, n’avaient pas le temps de trop réfléchir aux intrigues, encore moins celui de relire ou faire relire leurs textes et les éditeurs, publiant des dizaines voire des centaines de titres chaque année, cherchant à minimiser au maximum les coûts afin de proposer des prix bas, n’avaient ni le temps ni les moyens de faire un travail éditorial digne de ce nom.



Aussi, face à ce roman de H. J. Magog, le lecteur se trouve le cul entre deux sièges.



Soit H. J. Magog use de cet artifice du « c’était pour de faux » pour expliquer l’aventure exaltante qu’il vient de proposer au lecteur et alors, celui-ci trouvera que ce roman est quand même fort divertissant malgré une fin que l’on voit un peu trop venir. Soit, H.J. Magog propose un autre rebondissement crédible pour expliquer toute cette aventure et, alors, le roman devient génial.



Fort divertissant ? Génial ? Je ne vous le dirai pas, je vous laisserai le découvrir en le lisant. Mais, toujours est-il que ce roman est trépidant, drôle, exaltant, sans temps mort, visuel, un brin fantasmagorique, et que le lecteur a l’impression de se trouver face à un film d’aventures ne manquant ni de rebondissements ni d’action.



On retrouve dans « Le Masque aux yeux rouges » l’aisance de l’auteur dans le format roman (qu’il perd un peu dans des formats plus courts comme les fascicules) une certaine modernité (pour l’époque) dans ses récits longs (alors que les courts sont souvent plus désuets), son inventivité qui en fit un bon auteur de romans d’anticipation et son goût pour le cinéma.



Certes, les personnages sont caricaturaux, manichéens, mais, ne le sont-ils pas à l’image des personnages de cinéma de l’époque ? Le gentil et beau héros sauvant la belle et douce héroïne tombée aux mains d’un méchant très très méchant, fou et faisant très très peur ? Mais on peut aussi apprécier deux personnages dissonants, plus complexes et, surtout, plus drôles que sont Câlinette, une toute jeune actrice, amie de Perle Rose et enlevée en même temps qu’elle et aussi du détective Charles H. Gingle, qui va aider James Oldsilver à retrouver sa bien-aimée.



Au final, tout fonctionne dans ce roman comme dans un film tant l’ambiance, le style, le genre et l’intrigue tendent à faire un parallèle entre les deux médias. Le lecteur, comme devant un film, voit défiler l’action en se demandant comment tout cela va se terminer. Mais la dernière question qu’il se posera est : « Suis-je en train de lire un roman fort divertissant ? Ou bien un roman génial ? ». Réponse à la fin du livre !
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Le Bouddha vivant

« Le bouddha vivant » est un petit récit d’aventures de H. J. Magog paru en 1952 sous la forme d’un fascicule de 32 pages dans la collection « Mon Roman d’Aventures » des éditions Ferenczi.



Probable réédition, puisque l’auteur, Henri-Georges Jeanne est mort en 1947 après plus de 35 ans à alimenter la littérature populaire sous toutes ses formes de ses nombreux récits d’aventures, sentimentaux, policiers, fantastiques que ce soit pour les collections fasciculaires, les romans, les journaux et les magazines de l’époque.



On ne compte plus le nombre de ses romans publiés sous la forme de feuilleton dans les journaux et magazine avant d’être édités sous la forme conventionnelle d’un livre.



On ne compte plus, non plus, le nombre de récits publiés dans les collections fasciculaires sous ses divers pseudonymes (H. J. Magog, Jean de la Tardoire, Jean Noal…).



Et l’on ne compte plus, également, le nombre de contes écrits pour les journaux (plus de 600 pour la chronique « Les 1001 matins » du journal Le Matin.



C’est dire si H.J. Magog fut un auteur important de la littérature populaire pendant plus de 30 ans.



On notera, pour sa part policière, la création du détective Paddy Welgone dont la première enquête « L’énigme de la malle rouge » se révèle un excellent roman ; « Le monsieur de Vichy » un exaltant roman policier se déroulant au début de l’occupation allemande en 1939 ; « Le masque aux yeux rouges », un trépidant roman policier d’aventures prenant naissance au sein des mystères du cinéma…



Mais l’auteur ne s’est pas contenté d’écrire des énigmes, il a également versé dans l’aventure exotique comme le démontre le titre « Le bouddha vivant ».



Trois jeunes Français sont dans un dirigeable naviguant au-dessus des montagnes tibétaines. L’un d’entre eux, une étudiante, profite d’un vol stationnaire en raison d’une avarie pour demander à descendre à terre. Que se passe-t-il ? Les deux autres français, un journaliste et une touriste, décident de suivre la jeune femme.



Mais celle-ci espère l’aventure et s’en va au fond d’un ravin où elle découvre un grand panier, suspendu à une corde, elle-même enroulée autour d’une poulie qui est fixée au-dessus d’une sorte de grotte.



Elle monte dans le panier, la corde se tend, le panier grimpe et, elle avec. En haut, elle se retrouve face à une jeune bonze. Celui-ci parle étrangement français et lui révèle, ainsi qu’aux deux hommes montés par la suite, qu’il est le dieu, réincarnation vivante de bouddha et qu’il est forcé, par sa destinée, à demeurer ici, seul, écarté du monde…



« Le bouddha vivant », court récit de 8 500 mots, s’avère être une aimable bluette d’aventure exotique un peu naïve. Probablement, le texte a vécu une première édition [qu’il faudrait retrouver] dans une collection jeunesse tant l’ensemble est empreint de cette candeur propre aux récits destinés à la jeunesse de l’époque ou bien, est-ce la niaiserie de la vision du moment des bouddhistes qui donne cette impression.



Toujours est-il que l’histoire, le texte, à quelques noms prêts, pourrait être retranscrit dans les Indes coloniales des années 1930 [peut-être est-ce à cette époque et dans ce contexte qu’il faudrait retrouver les origines du récit] tant le comportement des bouddhistes de l’histoire semble calqué sur la vision passéiste des sectes sikhes que l’on trouvait dans les mêmes récits jeunesse de ces décennies-là.



D’ailleurs, en y réfléchissant, l’essor des voyages en dirigeables prit fin avec la catastrophe du Hidenburg le 6 mai 1937. Par la suite, il n’y eut plus de vols commerciaux en dirigeable.



Le texte semble donc bien écrit avant 1937 bien qu’il soit publié, dans cette version, en 1952.



C’est dans la quête de cette version première [réédition à la lettre ou texte remanié pour en changer le contexte ?] que l’intérêt réside plus que dans la lecture de cette gentillette aventure.



Évidemment, on n’y trouve point de réelle intrigue et le dénouement final arrive brutalement, concision oblige.



On a connu l’auteur plus exaltant, dans son style et dans les histoires qu’il avait à conter.



Au final, une aimable bluette à destination de la jeunesse qui fournira de l’exaltation à qui cherchera son origine et la date de sa première publication.
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L'Illustre détective Paddy Wellgone, tome 4 :..

H.-J. Magog est un auteur majeur de la littérature populaire de la première moitié du XXe siècle.



Je ne m’étalerais pas sur l’auteur, sa vie, son œuvre, je l’ai déjà fait concisément sur d’autres chroniques sur certains de ses romans et je m’intéresse plus aux textes qu’aux vies des auteurs.



« L’escalier de feu » est un court roman (20 000 mots) mettant en scène le personnage du détective Paddy Wellgone déjà rencontré dans « Le testament du fantôme », « Le masque aux lunettes » et, surtout, l’excellent roman « L’énigme de la malle rouge ».



Le texte chroniqué aujourd’hui est issu de la réédition du titre aux éditions R. Simon en 1941.



Cette information a sans doute un intérêt puisque je soupçonne que l’auteur d’avoir rallongé la sauce afin d’atteindre la taille désirée pour cette réédition.



Effectivement, à l’origine, le titre a été édité dans la cultissime collection « Mon Roman Policier », 1re série, des non moins cultes éditions Ferenczi. L’édition liminaire s’étalait donc sur 48 pages (15 000 mots, environ) et donc le texte a probablement été allongé d’un tiers (ce qui expliquerait certains ressentis de lecture).

Bien étonnante que cette série, qui n’en est pas vraiment une puisque les titres ont été édités au sein d’une collection généraliste sans liens entre eux si ce n’est l’auteur et le héros.



En effet, la toute première aventure de Paddy Wellgone, « L’énigme de la malle rouge », est la plus moderne, du moins la moins ancrée dans son époque par le style, l’intrigue et la narration, que celles suivantes et ce, malgré le fait que le détective n’en soit pas le personnage principal.



Par la suite, Paddy Wellgone prend la place principale d’intrigues qui sont bien plus datées, du moins très similaires à ce qu’il s’écrivait à l’époque, et la narration se retrouve au même diapason.



Ainsi, tout comme dans « Le testament fantôme » et « Le masque aux lunettes », on retrouve l’idée de gang de bandits, de déguisements, d’aventures rocambolesques, de Némésis...



Paddy Wellgone se lance à la poursuite de la mystérieuse comtesse Mira Selena, femme gangster à qui il s’est déjà confronté par le passé. Pour cela, l’enquêteur va tenter d’infiltrer la domesticité d’une riche douairière qui se retrouve sous la coupe d’une étrange femme qui travaille probablement pour le compte de la fameuse Mira.



Là encore, comme dans les autres titres courts (« L’énigme de la malle rouge » est un roman de taille standard, contrairement aux autres titres plus concis), la perspicacité du détective, la phase purement investigation, va laisser la place à l’action et à la réaction. Pas réellement de suspens ni de surprise, donc, puisque l’auteur prend le parti de narrer principalement les agissements de son héros et non son cheminement de pensée.



H.-J. Magog nous propose donc un court roman d’aventures policières plus qu’un roman à suspens, ce qui est dans la veine de la collection d’origine. Cependant, il est à noter que l’auteur perd, ici, un peu de son talent de narration qui était un atout indéniable dans d’autres productions.



Pour ce qui est des autres défauts, on pourra reprendre peu ou proue ceux des autres titres de taille équivalente : personnage à peine esquissé, action privilégiée sur l’investigation, ressorts similaires...



Cependant, la concision du texte en fait tout de même une lecture agréable idéale pour quand on ne peut accorder des heures à un ouvrage.



Au final, sans atteindre l’efficacité et la qualité de « L’énigme de la malle rouge », du même auteur et avec le même personnage, ce court roman apporte tout de même un bon moment de lecture, mais qui ne marquera pas les esprits.
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L'Illustre détective Paddy Wellgone, tome 3 :..

H.-J. Magog est un auteur phare de la littérature populaire de la première moitié du XXe siècle dont j’ai déjà parlé à plusieurs reprises et, notamment, pour deux titres mettant en scène le détective Paddy Wellgone, également présent dans « Le masque à lunettes ».

Paddy Wellgone est un détective réputé qui a débuté sa carrière littéraire, probablement en 1912 dans le roman « L’énigme de la malle rouge » et qui l’a poursuivie au gré des collections et des éditeurs.



Pour l’instant, il semblerait que « Le masque à lunettes » soit le troisième titre dans l’ordre chronologique dans lequel apparaît le personnage.



Écrit en 1923, cet opus a été réédité en 1933 dans une version probablement allongée. C’est cette dernière version qui sert de base à cette chronique. Je précise ce détail qui pourrait être insignifiant, car la lecture de cette histoire, du moins, sa narration, laisse à penser que le texte a été remanié et certaines scènes coupées pour tenir sur le format 64 pages de la collection, alors que, normalement, le texte original a été édité dans une collection de titres de 32 pages. Curieuse narration donc, qui, si ces éléments étaient avérés, serait une volonté de l’auteur.



Narration curieuse, ambitieuse ou originale (par moments, du moins dans les transitions et les ruptures) pour un texte somme toute classique qui est bien dans l’ambiance et dans le style de son époque (le début des années 20).



La curiosité de la narration fait d’ailleurs écho à une autre curiosité, le fait que « L’énigme de la malle rouge » qui semble être antérieure de 10 ans aux autres opus est également le titre le plus moderne (du moins plus moderne que « Le testament du fantôme » et « Le masque à lunettes ».



Pour ce qui est du personnage, comme souvent, dans un texte de moins de 20 000 mots [il en comporte à peine plus de 15 000], il n’est pas bien développé et se confond avec beaucoup d’autres du même genre et de la même époque. D’ailleurs, aucune réelle description physique, pas beaucoup plus sur ses caractéristiques mentales ou psychiques.



Son groom, Babylas, apparaît pour la première fois [peut-être bien pour la dernière], et n’est pas plus gâté pour les descriptions, si ce n’est qu’on sait qu’il est jeune et qu’il a des oreilles d’une dimension généreuse.



L’intrigue, quant à elle, s’inscrit dans la mouvance de mystification physique à la mode à l’époque comme dans beaucoup d’autres textes du genre [« Fantomas », « John Strobbins »...]



« Le masque à lunettes » est donc plus à rapprocher de « Le testament du fantôme » que de « L’énigme de la malle rouge », tant dans son style que dans le genre.



Autant dire que H.-J. Magog n’y fait pas montre de son talent de narration habituelle, probablement à cause de la concision du texte.



Nous avons d’ailleurs plus à faire là à un court roman d’aventures policières qu’à un réel roman policier.



Je pourrais faire peu ou proue les mêmes remarques sur ce roman que sur « Le testament fantôme » : pas réellement d’intrigue [on suit les actions du détective et non ses déductions], un roman d’aventures plus qu’un roman policier, peu de description des personnages.



Au final, un court roman policier qui ne laisse pas la place au superflu [peut-être pas non plus au nécessaire], mais qui apporte tout de même son plaisir de lecture puisqu’il se lit facilement et qu’il est assez court.
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La Brigade des 5, tome 3 : Les années 20

Poursuivons notre voyage dans la littérature populaire avec la collection « La Brigade des 5 » et son troisième volume consacré aux années 1920.



Pour rappel, la collection « La Brigade des 5 » propose des recueils contenant 5 récits autour de 5 personnages récurrents de la littérature populaire.



Après s’être concentré sur les premiers enquêteurs ou criminels de cette paralittérature, des personnages tous issus de pays anglo-saxons (Sherlock Holmes, Arthur J. Raffles, Le vieil homme dans le coin, La Machine à Penser ou encore Nick Carter), puis sur les premiers récurrents issus de la plume d’auteurs français (Arsène Lupin, Toto Fouinard, Allan Dickson, Florac et La Glu ou encore Marc Jordan), voilà que la collection décide de traverser les décennies en commençant par les années 20, celle qui a vu l’émergence du format fasciculaire notamment avec la collection « Le Roman Policier » des éditions Ferenczi qui, entre 1916 et 1927 proposa plus de 200 titres à ses lecteurs.



Ce sont donc en majorité des personnages issus de cette collection qui compose la Brigade des 5 de ce troisième volume.



On y retrouve le commissaire Rosic dans « Le crime du mort ».



Si Rosic fait son apparition dans la première décennie du XXe siècle, avec « Le poignard de Cristal », publié en 1917 dans cette fameuse collection et qu’on le retrouve jusqu’au début des années 40, c’est bien dans les années 20, en 1920, qu’est publié le titre choisi.



Je ne reviendrai pas sur la plume de Rodolphe Bringer, que j’ai souvent abordé, ni même sur le commissaire Rosic qui est un des personnages les plus protéiformes de la littérature populaire puisqu’on ne sait jamais si celui-ci va être le héros de l’histoire ou bien le dindon de la farce, s’il va apparaître dès le début de l’histoire ou bien à la fin, bref, on ne sait jamais à quelle sauce le personnage va être cuisiné par son auteur.



Toujours dans les années 20, donc, c’est au tour de l’inspecteur principal Poncet d’Henry de Golen de faire son apparition.



L’inspecteur Poncet vécu une courte carrière littéraire puisqu’il n’est présent que dans six titres et si ses aventures sont symptomatiques, dans le style et dans la plume de ce qui se faisait à l’époque, on ne peut pas dire qu’il ait marqué la littérature populaire, pas plus, d’ailleurs, que son auteur, ce qui est bien dommage, car il prouva, sur certains titres, qu’il était capable de proposer des récits fort intéressants.



Un autre personnage méconnu de la littérature fasciculaire (comme presque tous les personnages, d’ailleurs) : Luc Hardy, le détective millionnaire, né de la plume du prolifique Paul Dargens (Paul Salmon).



On retrouve le personnage presque une trentaine de fois dans la fameuse collection « Le Roman Policier ».



Là encore, le genre et le style sont très représentatifs de ce qui se faisait dans les années 1920, où le récit policier tirait encore plus vers les genres aventures et actions que vers celui de l’investigation à proprement parler.



Puis c’est au tour de Iko Terouka de pointer son nez.



Le détective japonais est né de la plume de José Moselli (dont je vous ai également beaucoup parlé) et vécu de nombreuses enquêtes publiées entre 1919 et 1935 sous forme de feuilleton dans un magazine jeunesse.



On retrouve dans les aventures d’Iko Terouka tout ce qui faisait la plume de son auteur : de l’action, de l’aventure, du dépaysement, des voyages à travers le monde… José Moselli faisait voyager ses lecteurs, leur offrant, à travers ses récits, des descriptions de pays, de peuples, de traditions…



C’est le détective américain Paddy Wellgone qui clôt ce volume.



Bien qu’américain, c’est en France que le personnage sévit et, en plus, sous l’impulsion d’un auteur français : H.-J. Magog.



À l’instar du commissaire Rosic, Paddy Wellgone apparaît dans les années 1910, en 1912, dans un roman publié sous forme de feuilleton dans un journal : « L’énigme de la malle rouge ».



Si Paddy Wellgone n’est alors pas le personnage principal de cet excellent roman, il le deviendra dans divers récits fasciculaires publiés en partie dans la mythique collection « Le Roman Policier » des éditions Ferenczi.



Malheureusement, là où le premier roman se montrait à la fois ambitieux, presque novateur dans son style, les récits fasciculaires, eux, s’inscrivent un peu trop dans le genre et le style un peu désuets des années 1920…



Voilà pour les années 1920.



Au final, un recueil très représentatif de ce qui se faisait dans la littérature populaire policière des années 1920, se concentrant sur la mythique collection « Le Roman Policier » des éditions, l’une des premières du genre en France, celle illustrée magistralement par Gil Baer.
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Le masque d'or

Henri-Georges Jeanne, plus connu sous le pseudonyme de H. J. Magog, fut un auteur majeur de la littérature populaire à partir de 1912 jusqu’à sa mort en 1947 à 69 ans.



L’auteur s’est autant dirigé vers la littérature fasciculaire, que celle des romans-feuilletons pour les journaux (dont les textes étaient édités, par la suite, en livre).



Sa production s’est principalement dirigée vers les récits d’anticipation et les récits policiers.



H.J. Magog a la paternité de quelques personnages récurrents comme le détective Paddy Wellgone ou l’inspecteur Sive.



« Le Masque d’Or » est un récit paru en feuilleton dans les journaux à partir de 1920.



Ce roman de 44 000 mots sera même édité sous le titre « Le bandit au masque d’or » en 1935 aux éditions Baudinière et même traduit en Italie pour paraître sous la forme d’une série de 10 fascicules en 1931.



Le milliardaire Fred Dollar est victime d’une agression alors qu’il roule sur la côte de Nice de la part du bandit, Jimmy Brooks. Celui-ci, aux abois après avoir perdu tout son argent, décide de prendre la place du milliardaire, espérant profiter de sa fortune. Malheureusement, tous les avoirs du milliardaire se trouvent aux É.-U. et Brooks ne peut y accéder. Aussi, quand il croise Simone, une jeune veuve de guerre venue à la Banque pour y déposer une valeur d’un demi-million de francs, Brooks voit l’occasion de mettre la main sur un beau pactole en épousant la jeune femme…



Si H.J. Magog demeure dans l’esprit de certains lecteurs, il faut bien avouer que la plupart de ses récits policiers sont un peu surannés, tant dans la plume, dans le style que dans les ingrédients. C’est surtout le cas dans les fascicules policiers qu’il écrivit, notamment, autour du détective Paddy Wellgone.



Ses intrigues reposent alors souvent sur l’art du grimage permettant au héros ou au vilain de prendre l’apparence de qui il veut avec une perfection à même de tromper les plus proches de la personne « clonée ». De même, il n’est pas rare que l’auteur s’appuie sur l’art de l’hypnose ou toute autre manière de contrôler les gens. Bref, des sujets à la mode dans la littérature de son époque.



Pourtant, cela n’a pas empêché Magog de livrer d’excellents romans policiers qui, étrangement, échappent à cette désuétude, tant au début de sa carrière (« L’énigme de la malle rouge », en 1912, par exemple), qu’à la fin (« Un monsieur de Vichy » en 1941).



Ce n’est malheureusement pas le cas de « Le Masque d’Or » qui souffre beaucoup, du moins dans la première moitié, de cette obsolescence scripturale tant au niveau du style que des éléments de l’intrigue.



On y retrouve alors l’art du grimage avec Brooks qui parvient à se faire passer pour Dollar grâce à quelques maquillages ainsi que celui de l’hypnose dont use le même Brooks pour contrôler l’esprit de Simone afin de s’accaparer sa fortune.



Mais, ajouté à ces deux aspects déjà archaïques, l’auteur asperge son récit de bons sentiments, d’un parfum à l’eau de rose qui, certes, était à la mode à l’époque, mais qui, utilisé à fort dosage et ajouté aux autres éléments suscités, plonge le texte dans une telle vétusté qu’il est difficile d’en tirer un certain plaisir de lecture.



On retrouve alors Simone et sa fillette Pierrette, pleurant sur le mari et le père mort à la guerre, la fille du notaire amoureuse du clerc de son père qui, lui-même énamouré, ne fait que des bêtises…



Heureusement, la barre se relève après le vol du notaire et quand l’action débute enfin même si la désuétude n’est pas pour autant exempte du reste du récit.



Alors, effectivement, on peut considérer que cet aspect poussiéreux fait partie intégrante de la plume de H. J. Magog et en fait même le charme, ce qui n’est d’ailleurs pas faux, mais ce n’est le cas que lorsque cette désuétude est accompagnée d’autres éléments portant l’action ou l’intrigue et offre un rythme qui empêche la poussière de trop s’incruster dans notre lecture.



C’est par exemple le cas de « Le Masque aux yeux rouges » un récit qui pourrait souffrir de son intrigue archaïque (pour notre époque) de ses trop nombreux bons sentiments, de la plume un peu vieillissante, mais qui pourtant, grâce à son rythme échevelé, à ses nombreux rebondissements (pourtant souvent capillotractés) parvient à charmer le lecteur du début à la fin.



Ici, le manque de rythme de la première partie empêche de faire passer la pilule et il faut alors insister pour enfin trouver un certain plaisir de lecture sans que jamais celui-ci ne prenne réellement de l’altitude.



Au final, un roman qui souffre de son aspect vieillot tant dans le fond que dans la forme et qui est à peine sauvé par une seconde partie plus rythmée.
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Le sillon tragique

H.J. Magog alias Henri-Georges Jeanne est un auteur majeur de la littérature populaire de la première moitié du XXe siècle qui a un peu été oublié.



Auteur prolifique de romans d’aventures, romans policiers, romans fantastiques, contes, feuilletons… dont nombre romans ont été diffusés dans les magazines et les journaux de l’époque sous forme de feuilletons.



Il a notamment inondé les pages du journal « Le Matin » avec ses romans et une chronique quotidienne, « Les 1 001 matins » que Colette, quelques années avant, avait rendu populaire et pour laquelle H. J. Magog livre plus de 600 courts textes.



« Le sillon tragique » est un roman de 35 000 mots paru en 1936 dans le magazine « Lecture pour Tous ».



« Le sillon tragique » contrairement à mes habituelles lectures, n’est pas réellement un roman policier bien qu’il évoque meurtre, magouille, attentat…



S’il y a bien des criminels, il n’y a pas de détective, pas de policier, pas d’enquêteur.



En fait, H. J. Magog nous livre ici un drame paysan avec une certaine vision sociétale d’une époque charnière des générations se côtoient sans vivre dans le même monde.



Joseph Fronval représente l’ancien monde, le monde paysan, le monde patriarche, où l’homme est enraciné dans sa terre et dans des traditions ancestrales.



Colette Fronval, sa petite-fille, figure la modernité. Ayant étudié à la ville, elle n’aspire qu’à une vie loin de la terre, une vie citadine, nourrie par les innovations.



Entre les deux, Pierre Fronval, le père de Colette, le fils de Joseph, est la passerelle entre ces deux mondes. Travaillant et aimant la terre, mais pas au point de mourir pour elle, acceptant la modernité tout en la redoutant, tout comme il redoute le père tout en respectant sa force et sa volonté.



Puis il y a Sernin Loubaresse, l’aigrefin, le personnage qui navigue dans les eaux troubles, quel que soit le monde dans lequel il officie. L’homme qui louvoie, qui charme, qui ment, dans le seul but de s’enrichir.



Et c’est parce qu’il est au courant bien avant tout le monde du projet de barrage qui va indéniablement conduire à l’inondation de la vallée qu’il décide de racheter pour une bouchée de pain les terres concernées afin de toucher un maximum de compensation quand elles seront rachetées pour le bien du projet.



Mais si la plupart des paysans de la vallée n’aspirent qu’à une vie moins rude, Joseph Fronval, lui, compte bien mourir sur sa terre et la nourrir de son corps.



Sachant alors qu’il n’a aucun espoir de pouvoir acheter la ferme de Fronval, il se fait passer auprès de Joseph comme un homme de sa trempe, le seul prêt à le soutenir à se battre contre la modernité, dans le seul but de l’amadouer et d’épouser sa petite-fille afin d’hériter des terrains.



Mais si ses plans fonctionnent à merveille avec un Joseph trop content de trouver, enfin, un homme qui aime autant la terre que lui, Colette, qui s’est entichée d’un jeune ingénieur travaillant sur le barrage, n’est pas prête à céder aux exigences d’un autre âge de son grand-père.



Pierre, le fils, est alors tiraillé entre l’amour de sa fille et de son bonheur et la peur et le respect pour son père et le désir de le ménager au maximum.



H.J. Magog mitonne sa petite popote, plongeant ses ingrédients un à un dans le bouillon pour les laisser mijoter, avant de poser le couvercle sur l’ensemble afin de faire monter la pression… jusqu’à l’explosion ?



Le lecteur est pris à parti. S’il n’accepte pas le comportement du vieux Joseph, cela ne l’empêche pas d’avoir une certaine affection pour le personnage et ce qu’il représente. Au contraire, le lecteur aimerait pouvoir exhorter Pierre à se rebeller contre l’ordre établi, le pousser à s’imposer face à son père à lui ouvrir les yeux, quitte à le faire souffrir, plutôt que de le laisser dans l’obscurité le plus longtemps possible. Car, si Pierre ignore que patienter c’est endurer, le lecteur, lui, le sait qu’il vaut mieux retirer le pansement d’un coup.



Le lecteur assiste donc impuissant à cette pression qui monte et qui s’apprête à éclater.



H.J. Magog a une écriture plaisante et agréable à défaut d’être innovante (mais là n’était pas le but) et nous propose des personnages d’un classicisme servant l’histoire. Chacun est à sa place et c’est parce que, justement, aucun ne surprend réellement, que le lecteur n’est pas surpris par les protagonistes, qu’il se met à craindre un final explosif.



Cette crainte se transforme alors en angoisse et l’angoisse en frustration de ne pouvoir influer sur la conclusion de l’histoire.



Au final, H.J. Magog nous livre un bon drame des campagnes, empreint de nostalgie et d’émotions, une vision, certes maintenant dépassée, du changement d’un monde, d’une époque charnière.
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Le crime du fantôme

C’est un polar agro-spirite que nous livre là H.-J Magog. Agro comme alimentaire, mon cher Watson ! Cela se passe, en effet, dans un petit village méditerranéen, loin des tribulations citadines. Spirite puisque c’est un revenant qui donne le change pour revenir pour se venger...

Le Père Trolle vient de se faire défoncer définitivement la tête quand le petit berger (bergeret) rencontre l’assassin sur le chemin, en rentrant son troupeau ; à n’en point douter, il s’agit de l’ancien idiot du village, dénommé Bige, connu pour ses exactions nocturnes en état de somnambulisme et acculé à partir en Amérique sous la pression de ses concitoyens. Est-il revenu de là-bas avec son oeil borgne et sa barbe noire pour exécuter ses ennemis déclarés ? Ils sont quatre à l’avoir reconnu. Le Phare de Marseille médiatise l’affaire dans ses colonnes.

Mais voilà que, stupeur ( !), le maire du village révèle que le dénommé Bige est mort depuis trois semaines !

Ce qui ne l’empêche pas à nouveau d’intervenir pour empêcher les noces de la belle Ermance, comme il l’avait promis, car il la convoitait en secret ; le fiancé est descendu à distance depuis la lucarne de la maison d’en face de la mairie. Le fusil retrouvé est bien celui de Bige et une photo de la lucarne, prise par un journaliste photographe qui s’attendait à quelque chose juste au moment de la détonation, montre la silhouette borgne du demeuré qui mettait en joue...

Du coup le village sombre dans la psychose, tout le monde étant persuadé que personne ne pourra arrêter la sombre rancune d’un fantôme inexpugnable du fait de son immatérialité. Aussi quand le cabaretier sera étranglé et un riche paysan désigné comme le suivant, on va attendre le revenant de pied ferme au domicile de sa prochaine victime.

Le dénouement de l’affaire, faute d’être original, n’en est pas moins mené comme dans un film d’action, la densité des événements ne permettant pas de suivre simultanément tous les protagonistes. Du grand art pour un récit qui ne saurait lasser l’amateur d’aventures même si celle-ci peut paraître tant soit peu surannée... Moi, j’ai aimé, mais je ne sais pas vous !

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L'Illustre détective Paddy Wellgone, tome 7 :..

Paddy Wellgone est un des multiples détectives qui firent les beaux jours de la littérature populaire.



Son créateur se nomme Henry-Georges Jeanne (1877-1947) plus connu sous le pseudonyme de H.-J. Magog pour ses nombreux récits abordant différents genres : sentimental, fantastique, aventures, policier.



Le personnage apparaît en 1912, dans le roman-feuilleton « L’énigme de la malle rouge » paru dans un journal avant d’être réédité de multiples fois, aussi bien dans les journaux qu’en roman papier, en France et à l’étranger, souvent sous le même titre et signé H.-J. Magog, mais aussi sous le titre de « Le cadavre dans le tunnel », signé Paddy Wellgone lui-même.



Par la suite, on retrouve le personnage dans des fascicules de 32 pages de la collection « Le Roman Policier » des éditions Ferenczi dans les années 1920 (réédités dans la collection « Police et Mystère » du même éditeur dans les années 1930).



D’autres titres n’apparaissent que dans la seconde collection, avant d’être réédités chez les éditions R. Simon en étant signés d’un autre pseudonyme de l’auteur : Yves Chorsin.



« L’inexplicable vol » est de ces derniers.



Publié une première fois dans la collection « Police et Mystère » en 1936, il sera réédité chez R. Simon en 1941.



Maître Pierrot tient une petite auberge réputée pour son bon accueil. Mais, ce soir-là, Maître Pierrot semble affolé et tente de mettre tout le monde dehors de son établissement. Pourtant, deux voyageurs refusent de quitter les lieux et Maître Pierrot est bien obligé de les nourrir et les coucher, ce qui l’angoisse terriblement, car il renferme dans son coffre la forte dot pour le mariage de sa fille.



Le lendemain matin, en se réveillant, Maître Pierrot se rend compte que son coffre a été ouvert et que l’argent a disparu. Comment cela est-il possible ? Pour arriver au coffre, il aurait fallu pénétrer dans le bâtiment dont il avait bloqué toutes les issues, traverser la chambre de sa fille, puis pénétrer dans la sienne et le tout sans réveiller personne. Or, l’enquête démontre que rien n’a été fracturé et que le voleur se trouvait forcément dans l’auberge. Aussitôt, les soupçons se portent sur les deux voyageurs. L’un semble un monsieur bien, l’autre, un paysan un peu vindicatif. Forcément, les soupçons se portent sur le second. Mais le premier décide de prendre les choses en main, car il s’agit du célèbre détective Paddy Wellgone…



H.-J. Magog est un auteur qui m’intrigue. Il est capable de livrer d’excellents romans policiers, modernes (pour l’époque) dans le style, le genre ou la narration, et ce tant au début de sa carrière (voir « L’énigme de la malle rouge », la première enquête de Paddy Wellgone) qu’à la fin de sa carrière (voir « Un monsieur de Vichy », une enquête de l’inspecteur Sive).



Et, à côté de cela, Magog est également capable de livrer des récits policiers naïfs tant dans leur intrigue que dans le genre ou le sujet.



« L’inexplicable vol » est à classer dans cette seconde partie comme la plupart des enquêtes de Paddy Wellgone (sauf la première).



Effectivement, l’intrigue s’appuie sur un sujet qui, s’il était à la mode à l’époque, semble bien naïf à l’aulne des connaissances actuelles. Mais c’est surtout dans le traitement de l’affaire, dans le déroulé de l’histoire, dans la narration que cette naïveté est omniprésente.



Quand je parle de naïveté, peut-être devrais-je plutôt dire désuétude, suranné, tant l’aspect un peu vieillot de l’ensemble contribue à cette impression.



Or, quand on se réfère aux deux exemples précités, on sait que l’auteur était capable d’éviter ce côté un peu simpliste et poussiéreux de sa plume.



Certains trouveront que cet aspect donne du charme aux textes, d’autres, comme moi, regretteront un peu ce manque d’ambition, surtout quand on sait l’auteur capable de proposer bien mieux.



Pour autant, ce récit de 20 000 mots se lit sans déplaisir même si l’intrigue peut faire sourire et, notamment, sa résolution.



Au final, un épisode dans la lignée des précédents, mais bien loin de l’excellence du tout premier.
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La poursuite de l'auto grise

Ah H.-J Magog (1877-1947) ! Quel auteur sublime, capable du pire et du meilleur. « La poursuite de l’auto grise » n’est pas un de ses chefs-d’œuvre ; on est loin de « L’homme qui devint gorille ». Et pourtant avec un scénario mince comme une feuille de papier à cigarette, il donne là un roman touffu, attachant, au dénouement cousu de fil blanc sauf si on croit à la bilocation (capacité d’être à deux endroits à la fois). Seule une écriture magistralement maîtrisée et le tableau pittoresque qu’il donne de deux détectives privés mérite de se plonger dans cette aventure méditerranéenne où les héros s’expriment « ave l’assent ».

Baptistin Rascasse, c’est le gros, tout en rondeur, poltron et gaffeur. Antonin Bonassou, c’est le narrateur, plus posé, imbu de lui-même, dont le physique est laissé à l’imagination du lecteur. Calculateur et manipulateur vis-à-vis de son comparse qu’il traite plutôt en inférieur, lui restant dans l’ombre, Antonin veut s’attirer tous les honneurs. Il ne va réussir qu’à récolter les ennuis.

Deux apaches kidnappent une jeune fille de rentier et demandent une rançon. Et,

là où ça se complique, c’est quand la fille semble ravie d’être ravie..

Titin n’y comprend rien et cherche par tous les moyens de se désengager de cette affaire. Mais rien n’y fait : tout lui réussit si bien qu’il dame le pion à celui qui semble tirer les ficelles tout en faisant lui-même de nombreux nœuds. L’élève n’est pas celui qu’on pense... La suffisance ne saurait contrebalancer un solide abonnement à Madame la Chance.

Finalement, Bonassou subit les circonstances plutôt sombres tandis que Titin surfe sur la vague des événements et tirera les marrons du feu, à savoir la gloire, la fortune et la philosophie selon laquelle, après cette longue poursuite de l’auto grise, il doit se reposer sur ses lauriers, sinon, avec la célébrité qui est la sienne, les bandits qui vont savoir qu’il les recherchent, opteront pour le suicide ! « Or ça ferait trop de tort aux confrères, pense Titin. Il faut bien que tout le monde vive, allons ! ».

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Les Buveurs d'océan (Marginalia)

J'essaie encore de m'expliquer l'intrigue de départ. Voyons. Si j'ai bien compris, un japonais – un jaune, comme aime à le répéter l'auteur – est prêt à provoquer un conflit international démesuré, pourquoi pas bouleverser la planète au passage, pour épouser une femme qui n'a rien demandé. Par ailleurs, elle est déjà fiancée et ne connaît pas notre jaune – notre japonais, pardon. Mégalomane, capricieux et patriote à l'excès, celui-ci a de toute évidence le bras bien long et ne recule devant aucune veulerie pour arriver à ses fins.



La suite sur mon blog :
Lien : http://touchezmonblog.blogsp..
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