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Critiques de Hamid Grine (10)
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Clandestine

Une rescapée du massacre de Bentalha... qui, pour échapper au cauchemar qui la poursuit (le souvenir du massacre de toute sa famille sous ses yeux d'adolescente (douze ans), le harcèlement sexuel, la présence désormais admise par la justice de terroristes repentis...), se déguise en garçon et, pour «vivre en paix», cherche auprès d'un médecin la solution : se faire couper les seins.



Le médecin, lui, ne sait même pas où se trouve Bentalha (il n'a pas regardé la télé algérienne depuis plus de dix ans !) et ce qui s'y est passé, car vivant en vase clos entre ses consultations à la chaîne (pour faire face au crédit accordé pour payer sa belle villa encore inhabitée), les beuveries entre amis dans les bars et restaurants de luxe de la capitale et les coups de fil à sa belle et jeune épouse française qui... s'est réfugiée, avec leur fille... à Paris. Seul lien, le téléphone... pour demander de l'argent.



C'est, alors, le grand réveil. Voulant apporter son aide à la jeune désespérée qu'il avait mal (ou pas bien) reçue, il remonte le temps et l'espace. Il se rend à Bentalha... et là, sa vie va, pour ainsi dire, basculer. Adieu Laurence ! ... Ne vous en faites pas, tout est bien qui finit bien. Comme dans tous les romans d'amour du «bon vieux temps»!

Encore une histoire d'amour. Un ouvrage qui traîne un peu en longueur. Trop de descriptions, d'explications et de réflexions critiques (sur la société, sur les citoyens «aux visages crispés et hagards», sur les hôpitaux, sur la vie quotidienne, sur la télé publique, sur le pouvoir, sur le système, sur la famille, sur le mariage mixte, sur les bourgeois
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Dans la pièce d'à côté

"Vous savez que dans notre religion le deuil c'est trois jours, pas un de plus, alors fermez la parenthèse et vous passez à autre chose, hein! Il y a, Dieu merci, beaucoup de jeunes femmes de bonne famille qui seraient heureuses de faire votre bonheur. Quant à la défunte, que Dieu ait pitié de son âme, et lui réserve une place au Paradis!"



Hamid Grine n'a clairement pas pris une épouse par complaisance. Il a passionnément aimé sa femme. Alors ces mots, en provenance d'un imam, l'ont choqué. Il venait d'enterrer sa chère femme...



Hamid Grine a été journaliste puis ministre de la Communication en Algérie entre 2014 et 2017.

Le 14 mai 2015, sa vie prend une tournure dramatique. Alors qu'il apprend à midi sa réélection politique, sa joie est de très courte durée puisque dans l'après-midi lui parvient cette terrible nouvelle : son épouse vient de décéder. Un accident domestique. Comme il en arrive des milliers chaque année.



L'auteur raconte, à la manière d'un journal intime, les jours qui ont suivi le décès de sa femme. Avec pudeur, il dévoile ce qu'il ressent, ce qu'il pense, ce qu'il vit. Il essaie de jongler entre sa vie publique d'homme politique et sa vie privée d'homme fracassé. Entre la douleur de ses deux enfants et les remarques maladroites de son entourage, aussi. Un défi.



Au fil des jours qui défilent et des pages qui se tournent, il nous offre le plaisir de faire connaissance avec sa femme, sa personnalité, ses qualités, leur rencontre, leur joie, leur peine.

Cette femme, qu'il aimait tant, qu'il chérissait, qu'il respectait.

La femme...cet objet si convoité quand il est jeune et si encombrant quand il prend de l'âge...

Dans son malheur, l'auteur est surtout heurté et blasé par les remarques des chefs politiques et religieux de son entourage qui l'encouragent à voir en son veuvage la chance de pouvoir se remarier avec une femme plus jeune, plus fraiche. Coutumes et traditions obligent...

Cher Hamid Grine, merci d'accorder à la femme sa dignité qui lui revient de droit. C'est le message que je retiendrai de ce récit.



Le fond est tragique sans être pathétique. Du côté de la forme, je n'ai pas totalement adhéré au style d'écriture.



Je ne mets pas de note car je ne m'en sens pas légitime quand il s'agit d'un récit autobiographique.
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Dans la pièce d'à côté

Avec des mots simples ,parfois simplissimes ! l'auteur nous relate son quotidien ,presque heure par heure , après le décès de sa femme . Il est inconsolable ,orphelin pourrait-on dire , chaque instant lui rappelant les moments de bonheur vécus avec celle qui fut l'amour de sa vie .Seule la présence de ses enfants lui donne un peu de réconfort ,contrairement à tous ces amis qui lui conseillent de se remarier au plus vite car aucune femme n'est irremplaçable ! Ce discours, assez courant semble -il en Algérie , nous informe sur la façon dont ,malheureusement , la femme est perçue dans ce pays , les femmes ,elles-mêmes , participant ou provoquant parfois , cette manière d'envisager les relations entre hommes et femmes .
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Camus dans le narguilé

Né en 1954 à Biskra, dans le sud-est algérien, Hamid Grine vit à Alger. Il a publié des essais politiques et philosophiques, ainsi que cinq romans. Camus dans le narguilé est son premier roman publié en France.

Ça c'est pour la présentation de l'auteur qui lui mérite à être connu comme romancier en France; ne serait-ce pour mieux cerner la personnalité un peu plus intime et la popularité indéniable d'Albert Camus de l'autre côté de la Méditerranée. En accédant aux avis généralisés des habitants du quartier où il a vécu par le biais de ce roman. Marié...coureur de jupons, son charisme et ses succès littéraires ont ralié la gente féminine. Tout le monde le sait: ce grand utopiste des libertés de la pensée humaniste rédigée par l'absurde et le nihilisme portait l'espoir d'une Algérie pacifiée en réunissant les trois grandes religions monothéistes: les chrétiens, les musulmans, les juifs, sur le sol algérien en dehors d'un climat de révolte latente s'installant de façon pernicieuse jusqu'à la déclaration de la guerre par la France jusqu'à l'indépendance Algérienne.

Un excellent roman d'ambiance collective, où la rumeur ne cesse narrant le pourquoi et le comment d'un mensonge peut se transformer en une infâme trahison.







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Dans la pièce d'à côté

"Dans la pièce d'a coté" est d'une emotion insoutenable. Grine sans pathos et effets de style nous fait partager sa peine avec des mots d'autant plus forts qu'ils sont nus. C'est Tolstoi, je crois, qui prie le Seigneur de lui donner la simplicité du style. Grine l'a possédé à la manière de Carver. Style simple mais pas simpliste. Un texte fort qui vous prend à la gorge, au cœur pour ne plus vous lâcher si bien qu'à la fin, à la dernière page on en redemande. Avec son malheur l 'auteur a su créer une manière d'œuvre d'art. Ce qui est le propre même de la littérature.
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Camus dans le narguilé

Lu dans l'édition algérienne, intitulé Un parfum d'absinthe aux éditions Alpha.cliquez sur le lien pour lire le billet
Lien : http://djbeltounes.wordpress..
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Dans la pièce d'à côté

La lecture du récit Dans la pièce d'à côté à été un choc pour moi. J'ai perdu mon mari il y a 2 années et Hamid Grine à mis les mots que j'aurais voulu mettre pour mon mari qui était lui aussi un homme bon, affable et d'une grande humanité. A la suite de cette lecture utile et tres bien ecrite j'ai voulu lire d'autres oeuvres de cet écrivain comme par exemple Camus dans le narguilé ( Camus étant mon écrivain préféré) Hélas il est partout en rupture de stock. Je ne comprends pas pourquoi il n'a pas été réédité en poche.
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Camus dans le narguilé

bon roman
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Dans la pièce d'à côté

Par un beau mois de mai, Hamid Grine, ministre de son état, perd son épouse, Meriem. Rien ne laissait supposer que cette dernière allait mourir, elle est victime d'un malencontreux accident.



Meriem était le pilier de la famille. Elle était une femme solaire, lumineuse, généreuse. Elle laisse derrière elle deux enfants et un mari éplorés.



C'est ce chagrin familial que l'auteur raconte dans ce texte qui ne m'a finalement pas tant touchée que cela. Peut-être est-ce la forme (journal écrit au fil des jours, très descriptif) qui m'a laissée un peu "insensible". Rien à voir avec ma lecture de Poussière d'homme qui m'avait bouleversée!



Un roman sur le deuil, sur la difficulté à envisager la vie sans nos disparus tant aimés. Mais qui ne me laissera pas de souvenirs profonds.
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Dans la pièce d'à côté

Une douleur me transperce le coeur, un couteau en plein coeur.». On voit l'auteur sombrer dans un récit où il enfile les mots comme des perles... Non! comme des braises ardentes sur un tissu de malheur. D'une écriture en trémolos, il livre un duel acharné avec le destin qui lui a injustement choisi ce terrible châtiment. Toutes les douleurs s'émoussent à l'image des galets dans le fleuve du temps. Pas celles du coeur. Celles-là sont inoxydables et leur intensité est à la mesure de l'attachement pour le disparu. «Je m'agenouille et je caresse la terre qui la couvre. La terre est tendre, elle s'effrite entre mes doigts. Tendre comme celle qu'elle recouvre.» «Ce qui me rassure, c'est que je ne vivrais pas, Dieu merci, autant de temps sans toi.» Au bord du déni, Grine, refuse tout, rejette tout. «Je veux rester tel que je sens avec mes souffrances. Souffrir me rapproche d'elle. Ma douleur est muette. Je me hurle que dans mon pauvre coeur. Ce serait bien qu'il meurt d'amour.» Dévasté par le chagrin, l'auteur doit maintenant affronter le monde extérieur. Une autre dure épreuve, d'autant que certains brillent par leurs indélicatesses. «La douleur ne se partage pas. Elle est interne. Elle sévit. C'est une compagne sombre, exigeante qui nous ronge d'autant plus dure qu'elle n'est pas apparente.» Au fil des chapitres, entre deux sanglots, s'affirme la volatilité du bonheur dans ce bas monde. «La vie, voyez-vous, c'est du Fellini: derrière les rives pointent toujours, une embuscade, les larmes!», écrit Hamid Grine. «La vie est un combat perdu d'avance», tranche Kafka, roi de l'absurde. «Oui, c'est justement parce que ce combat est perdu d'avance qu'il faut croquer à pleines dents chaque instant de cette vie», lui réplique Camus. Dans la pièce d'à côté, le curseur philosophique est placé au centre. Entre l'absurde de Kafka et la témérité de Camus à répéter les choses, il y a la «Grinitude» pour qui le bonheur est un plat qui ne se réchauffe jamais. Mais ce n'est pas un renoncement. Il puise alors dans ces tréfonds et se rappelle de cette sentence de sa défunte mère «Au plus fort, de ma détresse je pense à elle. À chaque fois que je ploie. Je pense à elle et pour ne pas rompre je me dis: ‘'Il faut que je sois digne d'elle''.». «Il faut que je résiste comme elle. Ne pas gémir, ne pas exhiber sa peine en public surtout ne pas faire pitié, car pour elle, la pitié engendre les mépris.». Il se relève péniblement et termine son récit sur une perspective interrogative: «Que vais-je devenir sans toi?». «Que serai-je devenu sans toi?». L'endeuillé doit apprivoiser la douleur de l'absence. Il n'a plus le choix et c'est justement dans ce choix obligé que tout le drame réside. Pour le reste, tout le reste, on ne possède éternellement que ce qu'on a perdu...

Source: journal l'Expression, juin 2022
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